Le Suzuki e-Vitara, premier modèle 100 % électrique de la marque, arrivera sur nos routes après l’été. Toutefois, le constructeur nous a permis de prendre le volant de l’un des derniers prototypes de la voiture en exclusivité, sur le complexe de Segula Technologies à Rodgau-Dudenhofen, près de Francfort.
Des ingénieurs Suzuki à l’écoute

De manière étonnante, le constructeur japonais ne présente pour l’heure toujours pas de voiture électrique sur le marché européen. Même si l’on peut penser que le Suzuki e-Vitara arrive avec un train de retard sur ce segment, la marque semble se donner les moyens de proposer un modèle bien abouti. Pour pouvoir apprécier le travail déjà effectué, une partie des équipes de développement de la voiture a fait le déplacement pour nous présenter le véhicule.
Et le dispositif a de quoi impressionner, avec plusieurs dizaines d’ingénieurs qui nous attendaient pour nous accompagner et recueillir directement nos impressions. Nous n’avons pas la prétention d’imaginer que nos propos auront une influence sur les réglages du e-Vitara, mais les femmes et les hommes de Suzuki étaient plutôt curieux d’avoir l’avis de quelques représentants de la presse européenne.
Découverte du e-Vitara sur l’ancien centre d’essais d’Opel

Mais avant tout, un petit mot sur le site de Rodgau-Dudenhofen. Ce centre, près de Francfort, au milieu de la forêt de Hesse, s’étend sur 280 hectares et compte environ 80 km de pistes de tous types. À l’époque de la reprise d’Opel par PSA, le complexe faisait doublon avec les autres installations du groupe. Segula Technologies s’est alors positionnée pour le reprendre. Plusieurs constructeurs peuvent désormais y prendre leurs quartiers pour des tests, à l’abri des regards, dans cet endroit hyper sécurisé.
Après avoir mis nos téléphones dans une pochette empêchant les prises de vue, nous avons été amenés sur un premier petit circuit très tortueux, histoire d’essayer d’emblée le dynamisme de la voiture. Les versions 2 et 4 roues motrices étaient à notre disposition. À vrai dire, le e-Vitara semble déjà abouti, avec un confort de bon niveau ne gênant pas outre mesure l’équilibre et la tenue de route. Quand on met trop d’enthousiasme dans un virage, il entame un sous-virage plutôt prévenant, qui se contrôle avec un simple lever de pied, alors que l’arrière enroule sans surprendre.
Une voiture bien née

Pour être très honnête, on ne s’attendait pas spécialement à un comportement de la sorte pour un SUV à vocation familiale. Entendons-nous bien, la voiture n’est pas sportive, mais s’avère plaisante et très rassurante dans sa conduite, malgré son poids plus élevé qu’un équivalent thermique. À la sortie de la voiture, les ingénieurs, carnet de notes et stylo en main, réclament nos ressentis, comme le ferait une équipe de course avec son pilote. Blague à part, on ne s’attendait pas à un tel débriefing, mais on s’est pris au jeu, au point de suggérer une direction plus consistante pour booster le plaisir de conduite. Ce fut aussi l’occasion de noter quelques incongruités au niveau de l’ergonomie des commandes, dont nous leur avons fait part, et nous verrons à la rentrée si nos avis ont été pris en compte.
La voiture ne dispose pas de palettes au volant pour gérer le niveau de régénération. Au-delà de cela, il faut en fait être à l’arrêt pour pouvoir en rajouter ou en enlever. D’autres constructeurs ne se facilitent pas toujours la vie non plus sur ce point, mais il est étonnant de le constater sur un véhicule aussi récent. Nos passages sur les revêtements difficiles, pour mettre à mal l’amortissement et le comportement de ce Suzuki e-Vitara, nous ont permis de constater notamment qu’il filtre vraiment bien les aspérités de la route. Du côté de la mise au point, on a également passé en revue les ADAS, notamment le régulateur adaptatif avec maintien de file sur l’une des longues lignes droites du complexe simulant une autoroute. Rien à signaler, le système fonctionne sans effet ping-pong ni à-coups parasites.
Le gain en qualité perçue confirmé

Pour le reste, on apprécie le fait que Suzuki fasse le choix de proposer une transmission intégrale sur sa version e-AllGrip de 184 ch. On profite surtout de sa puissance supérieure, qui, on l’a constaté, booste nettement la réactivité du e-Vitara. Il n’a d’ailleurs pas peur d’aller se mouiller, puisque nous l’avons mis allègrement dans la boue, histoire de s’assurer qu’il était bien étanche. Sur ce point, il apparaît bon pour le service.
Le découvrir en pleine lumière nous a également permis d’avoir un nouveau regard sur son habitacle. Encore une fois, il laisse à des années-lumière le Vitara actuel en termes de qualité perçue. Toutefois, sans doute pour des questions de coût, il ne faut pas s’attendre non plus à une finition de SUV premium, cela tombe sous le sens. On a aussi remarqué que, sans le toit en verre, l’espace pour la tête est limité pour les personnes dépassant 1,70 m. Néanmoins, la place aux jambes s’avère plutôt correcte.
Rendez-vous à la rentrée

Très clairement, les prototypes que nous avons essayés correspondent sans doute à 99,9 % aux voitures de production que nous essaierons en septembre. Il nous restera alors à évaluer avec plus de précision les différents équipements, notamment les écrans et l’ergonomie finale, sa consommation et, bien entendu, les tarifs. Le Suzuki e-Vitara sera disponible, pour rappel, en trois puissances : 144, 174 et 184 ch, avec des packs batteries de 49 et 61 kWh. Ce modèle, jumeau du Toyota Urban Cruiser, est assemblé, comme son cousin, sur le site indien Suzuki de Gujarat.