Tesla en zone de turbulences : Musk sous pression alors que les crédits carbone maintiennent l’entreprise à flot

Tesla inquiète Wall Street malgré ses revenus records de crédits carbone. Musk, sous pression, est sommé de se recentrer sur son rôle de PDG. Les nuages noirs s’accumulent dans le ciel de Tesla même si les « muskiens » soutiennent mordicus que ce sont des balivernes inventées pour nuire à l’entreprise.

L’action encore en repli

Alors que Tesla s’apprête à publier ses résultats financiers du premier trimestre, le climat autour de l’entreprise devient donc de plus en plus tendu. L’action de la société d’Elon Musk poursuit sa chute, perdant 5,75 % pour s’établir à 227,50 dollars. Même les analystes historiquement favorables à Tesla, comme Dan Ives, commencent à exprimer publiquement leurs inquiétudes. Ce dernier, longtemps considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la marque, a récemment exhorté Elon Musk à se retirer de ses engagements gouvernementaux et à se consacrer pleinement à la direction de Tesla.

Les frasques de Musk

Dan Ives pointe du doigt l’implication de Musk dans le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), un rôle qui détournerait selon lui le fondateur de Tesla de ses responsabilités clés au sein de l’entreprise.

Pour Ives, la marque Tesla est intrinsèquement liée à son PDG : « Tesla, c’est Musk et Musk, c’est Tesla ». Il va jusqu’à affirmer que les frasques ou engagements externes de Musk ont causé de véritables dommages à la perception de la marque, notamment auprès des consommateurs en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Selon lui, discuter avec des acheteurs potentiels suffit à constater un changement palpable dans la réputation de Tesla, impactée par l’image médiatique de son dirigeant.

En augmentation de 36 %

Malgré cette tourmente, Tesla continue de bénéficier d’un levier financier majeur : la vente de crédits d’émissions à d’autres constructeurs automobiles. Ces crédits, octroyés dans le cadre des politiques environnementales incitant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, permettent à Tesla de compenser les pertes potentielles dues à une baisse de la demande ou à des difficultés opérationnelles.

En 2024, ces crédits ont généré près de 2,8 milliards de dollars de revenus pour Tesla, soit une augmentation de 36 % par rapport à l’année précédente. Le seul quatrième trimestre de 2024 a rapporté 692 millions de dollars grâce à ce mécanisme.

Viabilité réelle

L’existence même de ces crédits est parfois critiquée, car elle soulève des questions sur la viabilité réelle de Tesla en l’absence de ce soutien réglementaire. Ces revenus représentent en effet une source non négligeable de trésorerie, sans laquelle les résultats de l’entreprise pourraient être moins reluisants.

Bien que certains législateurs envisagent de réformer ou même de supprimer ce système de crédits, l’issue reste incertaine. Le Congrès pourrait proposer une législation en ce sens, mais un veto présidentiel reste probable tant que la Maison-Blanche soutient activement la transition énergétique.

En attendant, les investisseurs peuvent souffler : tant que ces crédits existent, Tesla dispose d’une bouée de sauvetage financière. Toutefois, l’équation à long terme repose toujours sur la capacité de Musk, même sous pression, à redresser la trajectoire de l’entreprise, tant sur le plan stratégique qu’en matière de gouvernance. Pour de nombreux analystes, cela passe par une remise en question du rôle actuel du dirigeant et un recentrage total sur Tesla.

Notre avis par leblogauto.com

La prochaine publication des résultats financiers sera cruciale pour évaluer l’état de santé réel de l’entreprise et la confiance du marché envers sa direction. Elon Musk adore la pression et les multiplie même en dirigeant plusieurs entreprises internationales. Attention de ne pas courir trop de lièvres à la fois.

Entre tensions internes, critiques externes et dépendance aux aides réglementaires, Tesla traverse une période charnière. Les mois à venir détermineront si l’entreprise peut surmonter ces turbulences ou si elle devra revoir en profondeur son modèle et sa gouvernance.

Source : Automotive News.

Crédit illustration : Tesla.

(4 commentaires)

  1. Ah que c’est beau, le gars qui rêve de tout déréguler alors que c’est la régulation qui lui permet de maintenir artificiellement son entreprise. Si ce n’était pas indécent et écœurant, ce serait drôle.
    Ces crédits carbone ne devraient même pas exister, on fixe des limites, tant mieux pour ceux qui sont en dessous, mais pourquoi devraient-ils en tirer bénéfice…

    1. Les crédits carbone
      C’est la carotte pour le plus vertueux… Utile quand le bâton n’existe pas pour les moins vertueux.
      Après quelle limite à ne pas polluer quand le pétrole et gaz bat des records de prix faible !?
      Je pose la question… Je ne dis pas que j’ai la parole divine…

  2. Si les crédits carbone suffisaient pour faire vivre un constructeur auto …cela se saurait !!
    Tesla a des véhicules à livrer tous les jours (comme ses concurrents) et ses usines dans différents pays et continents n’ont pas arrêté d’assembler toute sa gamme y inclus le cybertruck …
    Certains pensent qu’on est dans un jeux vidéo et qu’il suffit de faire « game over » quand on veut !!
    Ce serait mieux de chercher à savoir ce que le mot « actif industriel » veut dire dans le dico !!

  3. @jdcar Les usines ne sont pas à l’arrêt mais la production a fortement diminué : 362 000 voitures au T1 2025 contre 433 000 au T1 2024.

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