Décidément le Canada est l’un des grands perdants des décisions douanières du Président Trump. En effet, GM réduit la production et les effectifs à Oshawa (Canada). Cela affectet 700 emplois, et c’est dû aux droits de douane de Trump sur les véhicules étrangers.
Une usine emblématique de GM au Canada en pleine restructuration
General Motors annonce un changement majeur dans sa production canadienne en réponse directe à la guerre commerciale déclenchée par les droits de douane imposés par l’administration Trump.
L’usine d’assemblage d’Oshawa, en Ontario, fabrique principalement des camionnettes Chevrolet Silverado destinées au marché américain. Ainsi, le site va réduire ses équipes de trois à deux. Ce redimensionnement survient dans un contexte économique tendu pour l’industrie automobile nord-américaine.
Réorientation de la production vers le marché local
La direction de GM a précisé que l’objectif de cette réorganisation est de produire davantage de véhicules pour le marché canadien. Il s’agit d’une tentative pour amortir l’impact des nouvelles barrières douanières sur les exportations vers les États-Unis.
L’usine d’Oshawa est actuellement la seule installation de GM au Canada à produire encore des véhicules pour le grand public. Une autre usine ontarienne de GM, spécialisée dans les fourgonnettes commerciales électriques, sera d’ailleurs temporairement mise à l’arrêt pendant plusieurs mois.
Trump impose des tarifs douaniers punitifs sur l’automobile
En avril, le président américain Donald Trump a instauré des droits de douane de 25 % sur les automobiles importées. Cette mesure protectionniste a été partiellement atténuée pour certains constructeurs, mais elle continue de peser lourdement sur les géants de l’automobile.
GM a d’ailleurs été l’un des premiers à chiffrer l’impact économique de ces mesures : l’entreprise estime que la baisse sur les bénéfices 2025 pourrait aller jusqu’à 5 milliards de dollars. Cela représente l’un des effets financiers les plus massifs révélés jusqu’à présent dans le cadre de cette guerre commerciale.
Conséquences sociales majeures pour Oshawa
La réduction des équipes à l’usine d’Oshawa menace directement environ 700 emplois. Par conséquent, le syndicat Unifor, qui représente les 3 000 travailleurs de l’usine, a vivement réagi.
Ainsi, sa présidente nationale, Lana Payne, a dénoncé une décision « imprudente » et à courte vue, soulignant qu’elle pourrait avoir des conséquences désastreuses sur toute la chaîne d’approvisionnement et l’écosystème industriel local.
Mme Payne a exhorté GM à revenir sur cette décision, affirmant que son impact pourrait s’étendre au-delà d’Oshawa et affecter d’autres sites comme l’usine de St. Catharines, qui fournit les moteurs utilisés à Oshawa. Le syndicat exige que GM tienne des discussions avec lui afin d’explorer des alternatives pour minimiser les pertes d’emploi.
Soutien politique aux travailleurs canadiens
La décision de GM a également suscité des réactions au plus haut niveau politique. Le premier ministre canadien Mark Carney a exprimé sa « profonde sympathie » envers les travailleurs et leurs familles. Il a assuré que les revenus générés par les droits de douane réciproques du Canada seraient utilisés pour soutenir les employés touchés.
De son côté, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré que la province continuerait de faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer un avenir durable à l’usine et à ses salariés. Il a promis un engagement sans faille pour préserver les emplois dans le secteur manufacturier automobile ontarien.
Le partenariat Canada–États-Unis en jeu
Le gouvernement canadien a mis en place des conditions précises pour permettre aux constructeurs de continuer à importer des véhicules en franchise de droits. L’une de ces conditions clés est que les entreprises maintiennent une base manufacturière active au Canada. Mark Carney a mis en garde : si GM ne respecte pas cet engagement en matière d’emplois et d’investissements, « il y aura des conséquences ».
Cette déclaration souligne l’enjeu stratégique de la filière automobile pour l’économie canadienne, mais aussi pour le commerce bilatéral avec les États-Unis.
Notre avis par leblogauto.com
La décision de GM de réduire la production à l’usine GM d’Oshawa est bien plus qu’une simple réorganisation d’usine. De fait, elle incarne les effets réels et immédiats d’une politique commerciale conflictuelle entre deux partenaires économiques majeurs.
Si aucune solution durable n’est trouvée, d’autres sites industriels au Canada pourraient suivre le même chemin, mettant en péril des milliers d’emplois et la stabilité de la filière automobile nord-américaine.
Crédit illustration : GM.