Les nouveaux droits de douane sur les pièces auto inquiètent l’industrie : chaînes d’approvisionnement à l’arrêt, prix en hausse, emplois menacés.
Alors que l’administration Trump s’apprête à imposer de nouveaux droits de douane de 25 % sur une large gamme de pièces automobiles importées, l’ensemble de l’industrie automobile américaine tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre conjointe adressée à l’administration le 21 avril, une coalition regroupant constructeurs automobiles, fournisseurs de pièces détachées et concessionnaires prévient des conséquences économiques catastrophiques que ces mesures pourraient engendrer.
Des chaînes d’approvisionnement menacées de paralysie
La lettre affirme que la mise en place de ces droits de douane imminents entraînerait une désorganisation majeure des chaînes d’approvisionnement, conduisant à des arrêts de production, des licenciements massifs, voire des faillites parmi les fournisseurs. Ces derniers, fragilisés par la pandémie de COVID-19, l’inflation et les précédentes perturbations logistiques, ne sont pas prêts à encaisser une telle hausse soudaine des coûts.
Le texte souligne qu’il suffit de la défaillance d’un seul fournisseur pour stopper la production entière d’un constructeur automobile. Ce scénario n’est pas hypothétique : les exemples passés, comme ceux observés lors de la crise sanitaire, ont montré la fragilité systémique du secteur. Une nouvelle onde de choc pourrait être bien plus grave.
Impact direct sur les consommateurs et l’économie
Les organisations signataires mettent aussi en garde contre les répercussions sur les consommateurs. Ces droits de douane se traduiraient par une hausse du prix des voitures neuves, mais également par un coût accru pour l’entretien et la réparation des véhicules. Cela impacterait non seulement les ventes des concessionnaires, mais aussi la satisfaction et la fidélisation des clients, dans un marché déjà tendu.
Par ailleurs, la lettre rappelle que l’industrie automobile dans son ensemble soutient 10 millions d’emplois aux États-Unis et génère une contribution annuelle estimée à 1,2 billion de dollars pour l’économie nationale. Fragiliser cette industrie pourrait donc avoir un effet domino dévastateur bien au-delà du secteur automobile.
Des espoirs d’allégement tarifaire, mais un timing critique
Face à cette levée de boucliers, Donald Trump a déclaré le 14 avril qu’il envisageait d’accorder un allègement tarifaire temporaire à certaines entreprises. L’objectif serait de leur permettre de relocaliser progressivement leur production vers des pays partenaires comme le Canada ou le Mexique, voire directement aux États-Unis.
Cette déclaration a été bien accueillie par les organisations professionnelles, qui la considèrent comme un signal encourageant. Toutefois, elles soulignent que la réorientation d’une chaîne d’approvisionnement mondiale ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il faudra du temps, des investissements et un accompagnement stratégique pour espérer atteindre cet objectif.
Les produits concernés et les exceptions
Les nouveaux droits de douane de 25 % sur les pièces auto concernent une vaste gamme de pièces essentielles : moteurs, transmissions, composants du groupe motopropulseur et pièces électriques. Ces taxes s’appliqueront uniquement aux produits importés de pays hors Canada et Mexique, à condition que les composants respectent les critères de contenu nord-américain définis dans l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA, il s’agit de accord de libre-échange entre le Canada, le Mexique et les États-Unis entré en vigueur le 1er juillet 2020).
Un mécanisme est en cours de création par le Département du Commerce américain pour distinguer les contenus non américains dans les pièces importées, ce qui permettra de limiter les effets des tarifs aux seuls produits véritablement en dehors du champ de l’USMCA.
Notre avis par leblogauto.com
L’industrie automobile, déjà confrontée à une transformation rapide vers l’électrification et la digitalisation, doit maintenant composer avec une instabilité politique et commerciale grandissante. L’augmentation des prix, les ajustements de production, et la restructuration des flux logistiques sont autant de défis qui s’annoncent à très court terme.
Pour éviter une crise de plus grande ampleur, les acteurs du secteur appellent l’administration Trump à privilégier une approche progressive, concertée et réaliste. À défaut, les conséquences pourraient être lourdes non seulement pour l’automobile, mais pour l’ensemble de l’économie américaine.
Avec Reuters.
Je me souviens d’avoir lu ces dernières semaines que le F150 aurait jusqu’à 60 % de pièces étrangères… Et que des éléments ou ensemble de pièces passeraient jusqu’à 9 fois les frontières !?
… Si c’est vrai, cela me paraît délirant !
Pas étonnant que sur un pick-up lambda que l’augmentation du prix monterait jusqu’à 15 k$
… d’autant qu’en plus, le dollar s’effondre également.
Mais concrètement… On a encore du mal à cerner l’ampleur du problème !
Effectivement, l’économie des États-Unis pourrait s’effondrer avant que les aspects positifs n’arrivent en masse…
En principe, ces droits de douane , cela pourrait peut etre une bonne affaire pour l’équipementier Français Forvia.
Forvia /ex-Faurecia / ex-Peugeot a acheté à Ford son usine de Saline en 2012.
Saline fournit des modules de cockpit, des planches de bord, des panneaux de porte et des consoles centrales pour 12 programmes automobiles assemblés dans huit usines Ford à travers l’Amérique du Nord
En 2025 , Forvia a 22 usines pour toutes marques de voiture aux USA.
https://www.usinenouvelle.com/article/faurecia-rachete-a-ford-ses-activites-d-interieur-d-automobile.N174017
Tant mieux !
Même si la France va perdre… Comme le monde entier dans un premier temps… Elle perdra infiniment moins que les Allemands, Américains et Chinois.
… il va falloir juste s’acheter des sacs Hermès et boire du Cognac au petit déjeuner.