Bon anniversaire la fourmi! C’est l’anniversaire de la Polo qui souffle ses 50 ans en ce mois de mai 2025. Retour sur la discrète mais prolifique carrière de la Polo, toujours dans l’ombre de la grande sœur Golf.
Six générations et une montée en gamme constante
Initialement dévoilée au salon de Genève en 1975, la première génération de Polo est une Audi 50 rebadgée. Elle arrive dans la gamme en tant qu’offre d’accès d’un véhicule de conception moderne. La coccinelle est encore en vente et fète ses 27 printemps cette année-là. La Polo trouve assez rapidement sa place et son public.
C’est une berline à hayon petit format (3,50 m). Elle est doté d’une motorisation essence de 40 chevaux pouvant embarquer 4 personnes et leurs (petits) bagages. La Golf, sortie un an plus tôt fait 20 cm de plus et est dotée de prestations supérieures. Une version Derby à la malle classique fera son apparition en Février 1977. Le but est de se rapprocher de la versatilité de la Golf, en restant dans un budget de catégorie inférieure.

A mesure de la vie de la puce, deux autres motorisations de 50 et 60 chevaux s’ajouteront à l’offre. Restylée en 1979 et commercialisée jusqu’en 1981, cette première génération s’écoulera à plus d’un million d’exemplaires, toutes versions confondues.
Le mini break
La génération 2 est présentée en 1981 avec une carrosserie de mini-break à deux portes. La puce grandit de 15 cm et commence à varier les plaisirs sur les motorisations avec son premier – tout petit – diesel 1300 de 45 chevaux, ou la version G40 coupé. Présentée en 1987 cette version offre à la Polo 115 chevaux. Tout çà dans une caisse pesant à peine plus de 800 kg. Ce qui justifie des performances exceptionnelles pour l’époque et la catégorie. Le 0 à 100 km/h est abattu officiellement en à peine 9 secondes, officieusement en 8 secondes lorsque le compresseur est rodé.

Celle que l’on baptise la Fourmi dans les publicités aura droit à un gros restylage en 1990. Elle devra tenir bon jusqu’au passage de relais qui se fera en 1994. Cette génération de polo continue sur la lancée de la première génération avec plus de 2,7 millions de véhicules vendus. Tout cela sur une carrière deux fois plus longue que son ainée.

La première mini-golf
La troisième génération de Polo change tout et ne reprend que le nom de ses aïeules. Première génération à être disponible en 3 ou 5 portes, la Polo 3 grandit encore de 8 cm. Les motorisations se feront de plus en plus nombreuses. Elle aura droit au cours de sa vie à des motorisations essence allant de 45 à 125 chevaux. C’est aussi la première Polo à goutter au Saint des Saints: le TDI dans ses variantes de 75, 90 et 110 chevaux.

De conception moderne, elle embarque des équipements encore rares pour la catégorie des citadines comme deux airbags ou l’ABS. Une nouveauté pour celle qui a longtemps été l’offre d’accès spartiate de la gamme. C’est la première génération de Polo officiellement conçue en tant que « Mini Golf ». Elle singe la montée en gamme et la réputation grandissante qualitative de sa grande sœur. D’ailleurs elle reprend quasiment les dimensions d’une Golf 1.
Plus tard, la Polo 3 apparaitra sous d’autres carrosseries: 4 portes avec malle (Polo Flight), Break (Polo Variant) et dérivé utilitaire (Caddy). La Polo 3 subira un restylage de mi-carrière en 1999 augmentant sa qualité perçue à l’extérieur ainsi qu’à l’intérieur. Son nouveau regard doit coller à celui de la Golf 4 sortie en 1997, imposant un énorme gap en termes de qualité et de présentation dans la gamme VW. Sa planche de bord, jugé vieillotte, sera intégralement renouvelée et reprise de la Lupo, micro-citadine sortie un an plus tôt.


De nombreuses versions apparaitront durant sa carrière. La plus fantasque restera la Polo Arlequin en 1995, dont chaque panneau de carrosserie arborait une couleur différente aléatoirement. On notera également l’arrivée de la finition de luxe Carat avec intérieur cuir, ou l’arrivée du blason GTI sur la Polo au moment du restylage de 1999.


La Polo 3 sera vendue à plus de 3,5 Millions d’exemplaires
La recette du succès trouvée
Depuis le « game changer » tout en discrétion que fut la Polo 3, les trois générations suivantes reprendront cette recette. Celle de la stratégie Volkswagen à partir des années 2000: l’Access Premium. Des autos généralistes dans leur conception et leur offre, mais dont la qualité perçue (la fameuse Deutsche Qualität) justifie quelques billets de plus à sortir au moment de l’addition.
La Polo 4 lancée 2001 en est l’archétype de cette image. Elle grandit énormément (15 cm) et peut faire office de voiture principale, avec habitabilité et soute à bagages dignes d’une compacte. C’est aussi cette génération qui accueillera les variantes Bluemotion (à la consommation de chameau) et Cross (premiers errements de VW dans le style Cross Country de Volvo). 4,1 Millions de Polo 4 seront vendues sur la planete.




Volkswagen dévoile la Polo 5 en 2009. Elle tutoie elle aussi les 4 mètres de long et ressemble aux Golf contemporaines ( les très réussies Golf 6 et 7). On est alors au summum de ce que sait faire le constructeur allemand en termes de qualité de matériaux et de finitions. Cette génération de Polo est aussi celle qui accompagnera l’arrivée du constructeur dans le championnat WRC. Avec le succès que l’on connait. D’où l’arrivée de la Finition R-Line par exemple. C’est à ce jour la génération de Polo la plus vendue au monde avec 6,3 Millions d’exemplaires vendus.




Sacrifiée
Et nous en sommes à ce jour à la sixième génération de Polo. La génération actuelle fête ses 8 printemps cette année. Un age colossal pour une voiture de notre époque. Profondément bousculée par le Dieselgate, puis par l’émergence, la dominance et l’hégémonie des SUV dans toutes les catégories, la Fourmi reste présente à l’appel. Mais son rayonnement est de plus en plus limité. A tel point qu’on a failli la perdre, tout comme sa rivale de toujours – la Fiesta – a été sacrifiée chez Ford.

En 2021, Volkswagen décide d’un restylage suffisamment costaud pour lui donner encore la possibilité de briller. La « chance » qui a eu raison du prolongement de sa carrière, est le début de carrière compliqué de la Golf 8. Très mal reçue par la presse, pas beaucoup mieux plébiscitée par la clientèle de fidèles dans les concessions, c’est finalement les faux-pas de la Golf 8 qui donnent quelques années de plus à la Polo. Qui l’eut cru? A ce jour, près de 2,5 millions d’exemplaires – tout de même – ont été vendus.
Bon anniv’ !
Au début de son existence, cette Audi 50 rebadgée Polo (parce que le Polo et le Golf sont des sports de gentlemen) n’avait rien demandé de tout ca. De petite puce bonne a tout faire, spartiate, fiable; elle s’est mue en citadine crédible et désirable, jusqu’ à en faire un modèle à copier pour la concurrence. 50 ans plus tard, pour son anniversaire, les choses ont changé pour la Polo. Les citadines ne sont plus la poule aux oeufs d’or pour les constructeurs, qui désertent un par un cette catégorie. seuls quelques irréductibles (dont les français) s’y risquent encore avec un certain succès.
Mais la course à la rentabilité forcent les constructeurs à augmenter les prix, à limiter l’offre aux SUV ou aux crossovers. Les législations en vigueur sur la sécurité passive et la pollution font elles aussi augmenter mécaniquement l’addition. Si bien que la berline urbaine a de moins en moins sa place dans nos rues.
Il ne nous reste plus qu’a souhaiter à cette catégorie en général, et à cette Polo en particulier, qu’elle se réinvente.
Crédit photos: Volkswagen
Pensez qu’en face de la MK1 vous aviez la R5 première du nom, avec sa plateforme de 4l datant du début des années 60 et son vieux cléon latéral.
La MK2 était increvable ça a été ma première voiture.
La MK3 a terrorisé toute la concurrence : grande, confortable, performante et une qualité de fabrication ahurissante. J’ai eu une 1600 vert anglais.
La Polo c’est la golf des citadines, et comme la Golf son étoile a pâli sur les deux derniers modèles. Mais si je devais me racheter une citadine thermique, je ne me poserais même pas la question d’aller voir ailleurs.
@Panama, depuis la 205 la hiérarchie avait bien changé … Entre autres !
Et la R5 était plus moderne que l’Audi 50 sur certains points le design, les parechoc que tout le monde à adopté.
Même la Super5
Et la Polo III de 1994 prenait comme référence la Clio de l’époque … Etc.
Je m’en souviens bien.
Je me souviens d’un vieux Top-gear avec Jeremy Clarkson rendant hommage aux petites du segment B français… Pourtant, lui est rarement tendre avec tout ce qui est « français ».
Le Segment B est le domaine des Françaises depuis 40 ans ! … à défaut d’être seulement les seconds couteaux sur le reste des autres segments.
Quelques modèles sympas en cherchant bien
Et une image en béton pour le quidam
😉
Je me souviens très bien de l’A50 que je voyais sur le chemin du collège et que je trouvais plus attirante que le R5.