Après la charge du procureur responsable du dossier contre de supposées dissimulations de documents par VW, le constructeur a vu hier son plan de mise en conformité des diesels fautifs aux États-Unis rejeté par la CARB, l’autorité de régulation des émissions de Californie.

La CARB trouve le plan trop vague et son exécution trop lente, en particulier parce qu’il n’explicite pas quelles sont les conséquences sur la consommation et les performances.

L’Agence de Protection de l’environnement fédérale EPA soutient les arguments de CARB. Cela ne va pas simplifier la tâche de Matthias Müller qui doit rencontrer dans les prochains jours la présidente de l’EPA.

Selon les analystes, la décision du CARB n’est pas une surprise et signifie que les officiels américains poussent pour un rachat pur et simple des quelques 500 000 véhicules concernés par le constructeur.

Matthias Müller n’a rien fait pour détendre le climat à Detroit, où après une nouvelle séance d'excuses publiques, le nouveau président de VW a été pour le moins maladroit dans une interview à la chaîne publique américaine NPA.

Il a en effet affirmé que Volkswagen "n’avait pas menti" au sujet des différences entre les émissions durant les tests et les émissions réelles, le point précis qui a déclenché toute l’affaire. Il s’agit selon lui d’un "problème technique" venant d’une mauvaise interprétation de la réglementation US.

En d’autres termes, Matthias Müller semble convaincu que le problème n’est pas dans le fait que les Diesel Volkswagen ne respectent pas les normes, mais seulement dans la méthode utilisée pour les contourner… Ce qu’il a indirectement confirmé lorsque, interrogé sur le fait que les Américains pensent qu’il y a des problèmes avec l'éthique de l’entreprise, il a répondu  : "Je ne comprends pas pourquoi vous dites cela". Matthias Müller s’est excusé le lendemain, prétextant un problème de communication et promettant que l’entreprise ferait tout pour se mettre en conformité.

Mais le mal était fait. Évidemment ces curieux commentaires ne sont pas passés inaperçus auprès du procureur en charge des poursuites de l’état US contre Volkswagen, qui y est allé d’un communiqué assassin : "Nous apprenons maintenant que dans un moment de sincérité apparente à Detroit, le nouveau dirigeant de l’entreprise ne croit pas que Volkswagen a menti, ce qui est pourtant irréfutable, et ne peut pas dire quand il va fournir une solution a un problème qui touche des millions d'Américains. C’est inacceptable".

Si Matthias Müller pensait que le problème des émissions était désormais derrière lui, ce début de séjour aux États-Unis est un réveil plutôt brutal.

Source : Wall Street Journal, Bloomberg Business, Sacramento Bee.

Crédit illustration : VW.