Quel malus CO2 2025 sur les véhicules polluants ?

La France poursuit sa politique environnementale ambitieuse à travers une réglementation de plus en plus stricte concernant les émissions de CO2 des véhicules. Le malus automobile est un dispositif fiscal mis en place pour pénaliser l’achat de véhicules polluants. En 2025, il connaît de nouvelles évolutions significatives.

Cet article analyse les changements apportés au barème du malus CO2. On regarde aussi son impact sur le marché automobile français et les comportements des consommateurs. Le dispositif n’est pas exempt de critiques et les perspectives d’avenir font « froid dans le dos ».

Un barème encore plus sévère en 2025

La loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025 renchérit le malus automobile CO2 en 2025. Cela poursuit la tendance observée depuis plusieurs années. Le seuil de déclenchement du malus, qui était fixé à 123 g/km en 2023, puis à 118 g/km en 2024, a encore été abaissé pour atteindre 113 g/km en 2025. Cette baisse progressive reflète la volonté du gouvernement d’accélérer la transition vers des véhicules moins émetteurs de gaz à effet de serre.

En parallèle, le plafond du malus a également augmenté. Ainsi, il passe à 70 000 euros pour les véhicules les plus polluants (émettant plus de 193 g/km de CO2). Cette somme considérable s’applique désormais à un nombre croissant de modèles thermiques, notamment les SUV de grande taille et les voitures de sport à forte puissance.

Le barème intermédiaire a lui aussi été revu à la hausse. Il y a par exemple des paliers plus serrés. Cela entraîne des augmentations significatives du montant du malus pour chaque gramme supplémentaire de CO2 émis. À titre d’exemple, un véhicule émettant 135 g/km de CO2 est soumis en 2025 à un malus de 983, contre 540 euros en 2024 et 310 euros en 2023. Ce nouveau barème est entré en vigueur ce 1er mars 2025 et sera la règle jusqu’au 31 décembre prochain. En 2026 et 2027, le législateur le durcira encore.

Impact sur le marché automobile français

Les conséquences de ce durcissement du malus sont multiples sur le marché automobile français. Tout d’abord, on observe une accélération de la transition vers les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Malgré tout, le VEB (véhicule électrique à batterie) ne convient pas à tout le monde et on voit des ventes plafonner en 2024. À voir si le renforcement du malus relancera les ventes électriques.

Les constructeurs adaptent aussi leur offre en conséquence. Ils réduisent significativement le nombre de modèles thermiques proposés. C’est particulièrement vrai dans les segments supérieurs où le malus peut représenter une part importante du prix final. Ce mouvement est aussi poussé par la règle CAFE européenne. Certains véhicules sportifs ou SUV haut de gamme ne sont plus commercialisés sur le marché français, leur prix devenant prohibitif avec l’application du malus. Il faut dire que le malus n’est plus plafonné à un certain pourcentage du prix de vente. Certains modèles coûtent moins cher que le malus à régler.

Pour les modèles maintenus au catalogue, les constructeurs ont intensifié leurs efforts pour réduire les émissions de CO2, notamment par le downsizing (réduction de la cylindrée des moteurs), l’hybridation légère ou l’amélioration de l’aérodynamisme. Ces évolutions techniques permettent de limiter l’impact du malus, mais se traduisent souvent par une augmentation du prix de base des véhicules. Il en va de même avec le PHEV (hybride électrique rechargeable) qui permet de baisser les émissions de CO2 de l’homologation WLTP et échapper au malus.

Conséquences pour les consommateurs

Pour les acheteurs, le renforcement du malus en 2025 implique un surcoût significatif pour l’acquisition de véhicules thermiques, particulièrement dans les segments supérieurs. Cette situation a favorisé l’émergence de nouvelles pratiques :

  • Le report vers le marché de l’occasion pour les véhicules thermiques, avec comme conséquence une hausse des prix sur ce segment
  • L’accélération de l’adoption des véhicules électriques et hybrides rechargeables, soutenue par les bonus écologiques encore en vigueur
  • L’optimisation fiscale, avec notamment l’immatriculation de véhicules dans d’autres pays européens où la fiscalité est moins contraignante

Pour les ménages modestes, l’accès à des véhicules neufs devient plus complexe, le surcoût lié au malus pouvant représenter une part importante du budget d’acquisition. Les aides à la conversion, bien que maintenues, ne compensent pas toujours suffisamment cette charge supplémentaire.

Critiques et controverses

Le renforcement continu du malus automobile fait l’objet de nombreuses critiques. Les constructeurs français, par la voix de la Plateforme Automobile (PFA), dénoncent une politique trop brutale qui fragilise l’industrie nationale déjà en difficulté. Ils pointent également le risque de délocalisation des achats vers des pays limitrophes où la fiscalité est moins contraignante.

Les associations de consommateurs soulignent quant à elles le risque d’exclusion des ménages modestes du marché du neuf, et la création d’une mobilité à deux vitesses. Certains experts remettent également en question l’efficacité environnementale réelle du dispositif, arguant qu’il peut conduire à une prolongation de la durée de vie des véhicules anciens plus polluants.

Des voix s’élèvent également pour critiquer l’incohérence de certaines mesures, comme l’exemption dont bénéficient les véhicules électriques pour le malus au poids, alors même que leur fabrication génère une empreinte carbone significative. La loi prévoit de lever cette exemption dans les prochaines années. La « Taxe sur la masse en ordre de marche » s’appliquera alors aussi aux VEB. Certes, le seuil de déclenchement sera plus élevé pour compenser le poids de la batterie.

Désormais, le malus concerne même les petits véhicules thermiques d’entrée de gamme. Certes par quelques dizaines d’euros. Mais, l’Etat va renforcer ce malus CO2 dans les prochaines années et frappera le moindre véhicule. Est-ce que le retour du moteur Diesel pourrait éviter cela ?

Perspectives d’avenir

Le malus automobile CO2 2025 s’inscrit dans une stratégie plus large de décarbonation des transports. Il est en ligne avec les objectifs européens de neutralité carbone à l’horizon 2050. À court terme, le durcissement du dispositif devrait se poursuivre, avec un nouvel abaissement du seuil de déclenchement en 2026.

L’an prochain, le seuil doit débuter à 108 g/km. Le maximum passe lui à 80 000 € pour les véhicules émettant 192 g/km ou plus. Puis en 2027, le seuil descend à 103 g/km. Le maximum sera alors de 90 000 € pour les véhicules émettant plus de 190 g/km.

Notre fameux véhicule émettant 135 g/km sera alors redevable de 2 205 € de malus CO2 ! On le rappelle c’était 310 € en 2023. Multiplié par sept en quatre ans.

Gare à la grogne

Le malus automobile CO2 2025 marque une nouvelle étape dans la politique française de transition écologique du secteur automobile. Plus sévère et plus large dans son application, il accélère la transformation du parc automobile vers des modèles moins émetteurs de gaz à effet de serre. Toutefois, il soulève des défis sociaux et économiques. Ces derniers nécessitent une attention particulière des pouvoirs publics. Il ne faudrait pas que la transition écologique crée de nouvelles fractures au sein de la société française.

Les prochaines années seront déterminantes pour évaluer l’efficacité réelle de ce dispositif fiscal et sa capacité à concilier les impératifs environnementaux avec les enjeux de mobilité et d’accessibilité pour tous les citoyens. Une chose est certaine : l’ère des véhicules thermiques traditionnels touche à sa fin. Le malus CO2 en est l’un des principaux accélérateurs. Il permet aussi de financer le bonus électrique.

Barème du Malus CO2 2025, 2026 et 2027

Emissions de dioxyde de carbone
(en g/ km)
Tarif
(en €) en 2025
Tarif
(en €) en 2026
Tarif
(en €) en 2026
Inférieures à 103000
1030050
1040075
10500100
10600125
10700150
108050170
109075190
1100100210
1110125230
1120150240
11350170260
11475190280
115100210310
116125230330
117150240360
118170260400
119190280450
120210310540
121230330650
122240360740
123260400818
124280450898
125310540983
1263306501074
1273607401172
1284008181276
1294508981386
1305409831504
13165010741629
13274011721761
13381812761901
13489813862049
13598315042205
136107416292370
137117217612544
138127619012726
139138620492918
140150422053119
141162923703331
142176125443552
143190127263784
144204929184026
145220531194279
146237033314543
147254435524818
148272637845105
149291840265404
150311942795715
151333145436126
152355248186637
153378451057248
154402654047959
155427957158770
156454361269681
1574818663710692
1585105724811803
1595404795913014
1605715877014325
1616126968115736
16266371069217247
16372481180318858
16479591301420569
16587701432522380
16696811573624291
167106921724726302
168118031885828413
169130142056930624
170143252238032935
171157362429135346
172172472630237857
173188582841340468
174205693062443179
175223803293545990
176242913534648901
177263023785751912
178284134046855023
179306244317958134
180329354599061245
181353464890164356
182378575191267467
183404685502370578
184431795813473689
185459906124576800
186489016435679911
187519126746783022
188550237057886133
189581347368989244
190612457680090000
1916435679911
1926746780000
Supérieures à 19270000

Article 27 de la loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025

(19 commentaires)

  1. Monter des usines à gaz pour saborder ses constructeurs nationaux, une spécialité française , pour un pays qui pèse à peine 1% des émissions planétaires..

    1. oui ! & si j’écris ce que je pense, serai censuré.
      Après l’automobile ce sera l’agriculture française sacrifiée
      On sait que l’inversion des valeurs requiert non pas 1 mais des mensonges en cascades via puissance des médias.

  2. Historiquement, le malus était justifié pour éliminer des vieux nanars technologiquement qui étaient encore en production en 2007.
    Depuis au moins 10 années, cela commence par devenir contre productif… Sachant qui est connu qu’un renouvellement du parc automobile contribue le plus à la dépollution.

    Alors pourquoi empêcher la vente des bons diesels en 2025 qu’en l’on sait qu’invariablement l’équivalent de 15 à 20 ans à l’autre bout de la chaîne part à la casse théoriquement.

    Pourquoi aussi brimer les sportives essences en 2025, sachant que s’ils respectent les limitations de vitesse, les consommations ne sont franchement pas exagérés … Surtout par rapport à une auto de plus de 15 ans.

    La pollution vient avant tout par la combustion en partie… Donc si l’on s’attaque au mal, il faut taper à la cause… il faut mettre en pratique le renforcement de la taxe carbone sur les carburants.

    Le pollueur doit payer sa pollution.

  3. Tous les poids lourds d’Europe traversent la France

    Quel part de C02 dans les 1% des émissions planétaires ?

  4. J’ai été un bon consommateur auto, avec véhicule neuf tous les 4/5 ans…
    Toutes ces taxes et autres malus à la c…. sous couvert d’idéologie écolo « bobo » on eu raison de mon petit plaisir coûteux de changer régulièrement de véhicule. Sans parler de l’augmentation du prix des auto qui n’a cessé d’explorer ces dernières années !
    J’ai fait une croix sur l’automobile, mon gros SUV à maintenant 5 ans, il aurait dû passer à la trappe, résultat je le garderai encore au moins 5/6 ans vue le faible kilométrage actuel…
    De toute manière le français moyen n’aura bientôt plus les moyens et seul les catégories supérieures pourront s’offrir un véhicule neuf. Merci aux politiques, vous êtes vraiment des bons à rien, vous avez ruiner le pays et vous continuez de nous raquetter sous couvert d’écologie pour vous renfloué les caisses qui seront toujours vide !

  5. La taxe CO2 c’est le principe de la vignette automobile : un impôt qui se cache derrière une raison vertueuse.
    L’Etat adore les nouvelles taxes, c’est tellement plus facile que de faire des économies.
    Au moins on ne paye la taxe CO2 qu’à l’achat – mais je suis certain qu’à Bercy un haut fonctionnaire a déjà fait tourner son Excel pour savoir combien rapporterait une taxe annuelle !

  6. Quand on est passé à des seuils sous les 135/140 g/km on a commencé à taper au delà de ce que l’on savait faire techniquement, sauf à tomber dans des motorisations totalement anémiques avec en prime une fiabilité trop souvent douteuse. Puis les progrès dans ce domaine sont loin d’être possibles sur une base annuelle.

    Il eu alors fallu commencer à taper un SCx afin de calmer le marché des SUV. Et cela s’appliquait autant au VE qu’au VT contrairement au poids.

    Et tout cela pour quoi en prime? Les hybrides classiques ont dès le départ été une arnaque au système de bonus/malus, ce qui remplissait déjà les poches de Toyota aux dépens de nos constructeurs nationaux. Là le PHEV on atteint le sommet du gag, vu que pas grand monde ne les branche! C’est donc au final un véhicule encore moins efficient qui roule avec une double motorisation+une batterie déjà grosse à traîner mais qui permet aux sociétés de passer au travers des malus VT sans devoir payer leurs employés qui passent leurs journées sur les routes à rien foutre à la borne 25% de leur temps de travail s’ils achetaient des VE.

    1. Moi je roule principalement en électrique avec mon phev, l’hybride ça reste une très bonne solution. après je ne suis pas certain d’une solution phev avec trop d’autonomie en électrique, peut être que 100km est une bonne limite.

      1. @george… c’est du vécu… j’ai entendu des collègues dirent pour leur 3008 PHEV en arrivant au travail… « j’ai la flemme de brancher la voiture pour gagner 50 km … »

        Je pense… Peut-être à tort, que si l’on branche un PHEV pour 100 ou 150 km c’est tellement significatif que tout le monde s’obligerait à le brancher dès qu’il se gare durablement !?

  7. Perso je capperais le malus à 8k € comme ça y aura plus de voiture vendu et le bonus rapportera plus d’argent

  8. C’est bien ce système, il faut obliger d’aller sur du moins polluent, et il faut financer les aides pour les électrique. Plaindre le malus sur une voiture couteuse, il y a des solutions hybrides au même prix, c’est plus pour les voitures accessibles que ça peut gêner, là il y a aussi l’occasion.
    Ce qui est choquant c’est que le diesel reste subventionné en France, c’est compliqué de ne plus le faire sur le carburant, mais compensable sur le véhicule neuf.

  9. Sauf que c’est trop extrême depuis 10 ans @george

    Un diesel moderne de 2025 qui rentre dans le parc automobile fait sortir théoriquement un diesel de 20 ans qui polluent 20 X plus !?… Parce que ce dernier est vieux en conception et usé… Mais il est très fiable et peut encore tourner 10 ou 15 années de plus.
    Dédé et son vieux Scenic de 15 années… Où, il va trouver l’intérêt de casser sa tirelire pour acheter un véhicule neuf ???

    Là, c’est un tue-l’amour pour l’achat… Du coup, tout le monde garde sa vieille bagnole tant qu’elle marche bien… Même si elle pollue plus.
    C’est totalement contre productif !
    C’est l’inverse du but recherché à la fin !

  10. @Thibaut Emme, il manque une donnée importante dans l’article, le malus à l’importation.
    A l’automne, il était question de faire passer la dégressivité de 10 à 15 ans. Annulé lors de la dissolution, qu’en est-il aujourd’hui ? je n’ai pas trouvé d’information à ce sujet.
    Merci.

    1. @Starter : c’est tellement un bordel que cela va demander un article à part 🤣

      En gros, cela dépend de la date d’immatriculation. Pour le moment cela ne parle plus de dégressivité…..un boxon comme l’administration sait en pondre.

      1. Plus 180% de malus sur les voitures de 2018….

        Pour ma part je vais passer sur des voitures avant 2015 pour ne pas être embêté

  11. Depuis que le malus dépasse 10k, il n’a plus de sens, les gens vont immatriculer à l’étranger et l’état perd la TVA et, on le voit, 500 000 ventes par an. Un jour peut être, on aura des décideurs qui réfléchissent sans idéologie.
    On se dirige vers un age du parc moyen de 20-25 ans et un effondrement du neuf au profit d’occasion importée.
    C’est catastrophique pour les finances publiques.

    1. Les 3 véhicules qui ont le plus rapporté à l’ETAT (via l’impôt malus) en 2024 :

      – 911
      – Tiguan
      – Duster

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