Kévin Estre & Mathieu Jaminet
Porsche-Penske n°6
3e place à l’arrivée
Beaucoup d’espoirs et forcément un peu de frustration. A une demi-heure de l’arrivée des 24 Heures de Daytona, la Porsche n°6 de Kévin Estre, Mathieu Jaminet et Matt Campbell était en tête de l’épreuve. Sous le damier, ce n’était qu’une troisième place qui attendait les deux tricolores : « Cette victoire est super pour Porsche et l’équipe », réagit Kévin Estre.
Mais la déception pointait aussi dans son propos :
« Dans la n°6, nous avons longtemps mené la course. Quand vous avez passé du temps en tête et que vous finissez 3e, c’est un sentiment pas facile. Les autres avaient des pneus plus frais et un peu plus de chance dans le trafic ».
Porsche-Penske avait en effet décidé de panacher ses stratégies en fin de course. La voiture sœur pilotée par Felipe Nasr était équipée de Michelin neufs pendant les dernières minutes. Si le choix de la gomme était dicté par l’horaire (l’usage des pneus les plus tendres n’est pas autorisé en dehors de la fenêtre 17h-10h), l’état de fraîcheur des gommes et l’utilisation des 23 trains pour l’évènement ont joué un rôle décisif pendant la course.
Avec un set plus frais, la n°7 du Brésilien prit ainsi le dessus sur la n°6 d’Estre et Jaminet. Quelques minutes avant l’arrivée, Matt Campbell céda également à l’Acura n°60 de Tom Blomqvist. « La 3e place la plus triste de ma carrière » trancha de nouveau Kévin Estre sur X. Place maintenant pour lui au Championnat du monde d’endurance (WEC), qui démarre fin-février au Qatar.
Officiel Porsche aux Etats-Unis à l’année, Mathieu Jaminet peut aussi se désoler. Le Lorrain avait déjà vu le titre IMSA lui échapper d’un cheveu il y a trois mois, à l’occasion du Petit Le Mans. Mais son crédit en combat rapproché s’est encore accru : en début de matinée, il n’a pas cédé – et s’est imposé – dans un duel roues contre roues face au rugueux Kevin Magnussen. Et le championnat ne fait que commencer.
Julien Andlauer & Tristan Vautier
Porsche-Proton n°5
Abandon
L’équipe cliente Proton était moins en forme que l’usine Porsche-Penske. Associés au volant de la 963 n°5, Julien Andlauer et Tristan Vautier ont abandonné pendant la nuit. En cause : une suspension endommagée sur la voiture noire et or. Jusque-là, la performance des deux hommes – associés au prometteur Nico Pino et au sûr Neel Jani – était encourageante : après 10 heures de course, ils occupaient la 6e place, toujours dans le tour des leaders.
Romain Grosjean
Lamborghini n°63
Abandon
Pas de quoi sourire. La course de Romain Grosjean s’est arrêtée avant même qu’il ne prenne le volant. Son équipier Mirko Bortolotti était à bord de l’unique Lamborghini SC63 engagée lorsque le V8 biturbo a été victime de surchauffe. Cette 63e édition n’avait démarré que depuis une grosse heure…
L’anguleuse LMDh se singularisait pourtant jusqu’ici par une fiabilité plutôt correcte sur les épreuves longue distance. Les deux voitures engagées l’an dernier aux 24 Heures du Mans avaient par exemple rejoint l’arrivée sans avarie majeure. Après la séparation avec l’équipe Iron Lynx, la Lambo est désormais alignée sous la bannière « Squadra Corse », uniquement pour les manches de la Michelin Endurance Cup, soit cinq manches à l’année.
Cela fera peu d’épreuves pour mettre au point la voiture et comprendre les interactions avec les pneumatiques fabriqués dans l’usine de Cataroux, à Clermont-Ferrand. D’autant que d’autres équipes – à l’image de Porsche-Penske – peuvent compter sur un double engagement WEC/IMSA pour accumuler les données. Un pneu medium est ainsi le même en mondial ou dans le championnat nord-américain. « Il y a eu convergence entre les deux championnats, donc nous avons exactement les mêmes spécifications« , confirme Philippe Tramond, directeur technique de Michelin Motorsport.
A ce bilan un peu terne, ajoutons un habitué des LMDh…
Sébastien Bourdais
Oreca-Tower Motorsports n°8
1er en LMP2
« Le vieux est toujours là ». Même si on ne l’attendait pas. A 45 ans et onze mois, le Manceau remporte une victoire de classe en LMP2. « On savait qu’on n’avait pas le rythme. La nuit, on n’était pas si loin, mais le jour, c’était compliqué : pas de Vmax, pas de traction… Sur le papier, on avait zéro chance de gagner. Mais au final, tu repars avec une Rolex », expliquait-il à l’arrivée devant nos confrères d’Endurance24.
Associé pour cette course à John Farano, Sebastian Alvarez et Job Van Uitert au sein de l’écurie Tower Motorsports, le Tricolore s’est surtout fait une belle frayeur le samedi soir. Sa voiture fut impliquée dans le carambolage provoqué par la sortie de route de la Cadillac n°40 :
« Quand tout s’est éclairci devant moi et que la voiture avait encore ses quatre roues, je me suis dit : c’est un miracle ».
Le talent joua aussi un rôle certain. Notamment dans un duel tendu avec Paul di Resta ou lorsqu’il dut économiser son carburant dans les dernières minutes de course pour éviter un ravitaillement supplémentaire. Pas mal de la part d’un pilote qui n’avait plus couru en Oreca 07 depuis plus de deux ans… Et de bon augure avant son retour en mondial. Cette saison, l’ex-pilote Toro Rosso baissera la cadence en IMSA pour mener à plein temps les efforts de Cadillac/Jota en WEC.
24 Heures de Daytona : mais aussi…
Paul-Loup Chatin (Oreca-ERA n°18) : 5e en LMP2 et poussé hors-piste par Mathias Beche alors qu’il était en bonne place…
Matthieu Vaxivière (Oreca-AF Corse n°88) : 8e en LMP2
Charles Milesi (Oreca-TDS n°11) : 9e en LMP2
Tom Dillmann (InterEuropol n°43) : 11e en LMP2
Thomas Neubauer (Ferrari-Dragonspeed n°81) : 6e en GTD Pro
Valentin Hasse-Clot & Maxime Robin (Aston Martin-Van der Steur n°19) : 6e en GTD
Franck Perera (Lamborghini-Forte n°78) : 13e en GTD
Lilou Wadoux (Ferrari-AF Corse n°21) : 17e en GTD
Les prochaines étapes de la Michelin Endurance Cup
L’IMSA est une compétition qui mélange des épreuves courtes (à partir d’une heure et quarante minutes) à des courses plus longues. Les cinq épreuves majeures de la saison sont regroupées au sein de la Michelin Endurance Cup, donnant lieu à un classement spécifique :
12 Heures de Sebring : 15 mars
6 Heures de Watkins Glen : 22 juin
6 Heures d’Indianapolis : 21 septembre
Petit Le Mans : 11 octobre