#Cars Story 9 : La Facel Vega HK500 ou le luxe « Français »

Facel Vega HK500

Pour ma génération, l’automobile de luxe à la française est un sujet de frustration ! Point de V8, chez nos constructeurs nationaux, condamnés à rester dans l’ombre des Allemands avec le V6 PRV, puis le V6 ESL… Pourtant, l’automobile française a bien compté dans ses rangs de belles autos dignement motorisées comme les SIMCA Vedette ou la Facel Vega HK500 !

Des coupés FV à la Facel HK500

Commençons par un peu d’histoire pour les plus jeunes ! Facel Vega est une entreprise qui a débuté son activité automobile en 1954 sous l’impulsion de Jean Daninos. La FV, le premier modèle commercialisé, était un coupé 2+2 motorisé par un V8 Chrysler. Ce coupé a bénéficié de mises à jour régulières devenant ainsi la FV1, FV2 puis FV3 ou encore FV3B.

Face Avant de la Facel Vega HK500
La face avant de la HK500 est similaire à celle des Coupés FV – Crédit Photo Alf van Beem -C.C 0

Lorsque la HK500 a été lancée au Salon de Paris de 1958, Facel Vega était donc encore un jeune constructeur. Ce modèle, dont la production avait débuté en mai de la même année, n’était pas tout à fait nouveau. En effet, elle n’était en réalité qu’une évolution du coupé FV3B. On y retrouvait donc sans surprise un châssis tubulaire, légèrement rallongé, ainsi qu’un pont arrière rigide avec des ressorts à lames. Si la face avant avait été retravaillée, elle conservait sa double paire de phares ronds placés l’un au-dessus de l’autre. En revanche, les lignes de l’auto étaient finalement assez familières avec notamment son pare-brise panoramique !

Un porte drapeau du luxe français

Contrairement aux apparences, l’habitacle de la HK500 ne contient pas de bois précieux – Crédit Photo Triple Green – CC BY-SA 2.0

L’habitacle de la HK500 était également assez luxueux mais avec une note d’originalité car contrairement aux apparences, la planche de bord ne s’habillait pas de bois précieux ! Il s’agissait en réalité d’un acier peint à la main afin d’imiter la ronce de noyer ! La direction assistée ainsi que d’autres raffinements, tels que des valises sur mesure, pouvaient enrichir la dotation de série contre un « petit » supplément.

Sous le capot, il n’y avait pas de surprise. On retrouvait un bon vieux V8 Chrysler de 5907cm3, baptisé « Typhoon ». Associé à une boîte automatique à 3 rapports, il offrait 335 ch SAE. Cette transmission, baptisée « TorqueFlite », provenait également de chez Chrysler. La Facel Vega HK500 pouvait également s’apprécier avec une boîte mécanique à 4 rapports. Cette unité, d’origine Pont-à-Mousson, permettait de profiter de quelques chevaux supplémentaires, puisque le V8 américain offrait ici 360 ch SAE.

Avec une telle cavalerie, la Facel Vega HK500 était capable de rouler à plus de 237 km/h. Cette vitesse en faisait alors le coupé 4 places le plus rapide du monde. Cocorico !!!! Pour autant, la HK500 n’avait rien d’une sportive. Si elle se targuait d’offrir un rapport poids/puissance de 5 kg/cheval, elle accusait tout de même 1800 kg sur la balance. Ajoutons à cela, un essieu arrière rigide et vous obtenez une automobile aussi agile qu’un Hippopotame hors de l’eau !

La Facel Vega HK500 évolue avec la HK1

La HK1 a apporté avec elle un nouveau V8, puis les disques de freins aux 4 roues – Crédit Photo Thesupermat – CC BY-SA 4.0

A la moitié de l’année 1959, la HK500 a connu sa première évolution notoire avec l’arrivée de la HK1. Cette dernière a notamment adopté un V8 Plymouth. Ce bloc d’une cylindrée de 6286cm3 offrait une puissance d’environ 335 ch à 5400 tr/min. L’année suivante ce sont les disques de freins sur les 4 roues qui ont fait leur apparition dans le catalogue des options. Ce système mis au point par Dunlop a fini par être monté de série.

La fin de parcours de la Facel HK500

Le traitement de la poupe arrière est pour le moins originale – Crédit Photo Allen Watkin – CC BY-SA 2.0

La carrière de la HK500 a été plutôt courte. En 1961, la dernière HK 500 a quitté l’atelier de la marque situé à Colombes. La production de cette ultime évolution des coupés FV a été de 490 unités.

La HK500 a représenté, à elle seule, 40% des Facel Vega à moteur V8 ! Pour la jeune marque, la suite de l’histoire s’est écrite avec la Facel II. Mais, ça c’est une autre histoire à raconter.

Les petites histoires de la grande

Des valises sur mesure étaient disponibles pour la HK500 – Crédit Photo Triple Green – CC BY-SA 2.0

La Facel Vega HK 500 ne vous a pas encore livré tous ses petits secrets !

Saviez-vous par exemple qu’elle doit son nom à son rapport poids puissance de 5kg par cheval ? Le H, signifiant « Horsepower » (Cheval) en Anglais et le K et la première lettre de « Kilogram ». Du coup, nous n’avons pas besoin de vous expliquer le 5 de 500 ?

Facel est un acronyme qui fait référence aux premières activités de l’entreprise durant la Guerre. La Forge et Ateliers de Construction d’Eure-et-Loir a été fondée en décembre 1939 afin de contribuer à la fabrication d’avion pour l’armée française au début de la deuxième Guerre Mondiale.

237,154 km/h : c’est la vitesse officielle atteinte par Paul Frère sur une autoroute Belge au volant d’une HK500 motorisée par un V8 de 6.3 litres. Cet exploit, dument homologué, avait été réalisé en octobre 1960.

(8 commentaires)

  1. Elles sont sublimes mais la Facel 2 est intouchable.
    La Bentley française : luxe, sport (GT), performances, design et construction. Bien supérieure à toute concurrence anglaise d’ailleurs, comme les Hispano surpassaient les RR.
    En collection la cote est entre 150 et 200 k€, inférieure à celle des Facel 2.

  2. Style à l’américaine en France, la marque a eu gloire d’exister à l’époque où les focales de l’émerveillement étaient tournée sur Hollywood de par son cinéma. Merci à Jean Daninos pour son talent, génie, son audace . Les Facel vis-à-vis des collectionneurs ont tjrs eu enthousiasme débordant mais freiné par l’absence de motorisation française. Les « moteurs de péniche » à l’américaine ont fait que les amoureux des vraies bagnoles ont tourné regard vers l’Angleterre décomplexée avec les grosses cylindrées . la France avait pour fleuron la traction dont le 6 cylindres donnait dans les 60 cv. C’était aussi le temps de la 4 cv. Alors Attention les goûts, les modes influent sur les cotes des autos de collection grâce à la fluctuation des âges des collectionneurs de notre XXIème siècle. Les gens de 40 à 60ans font à présent bouger les autos aux goûts américains . C’est notre actualité vécue. Et je me garde bien de donner mon avis.

  3. Il faut se rappeler qu’à l’époque Facel vega était subventionné et pas toujours très fiable…
    Moi, je ne critique pas ces faits historiques… Mais pourquoi aujourd’hui les gens sont contre les subventions et intolérants au moindre problème quand c’est Français !?
    Toujours deux poids deux mesures.
    On idolâtre les marques françaises une fois qu’elles sont mortes !
    j’aimerais que cela change…

    1. alors ça: c’est le secret des voitures qui sont, seront collectionnées par des gens qui ne les ont pas connues quand elles étaient produites. Des autos qui n’ont pas eu de succès commerciaux sont collectionnés. Dans la vogue actuelle des collectionneurs , la majeure partie même ne parle qu’argent : C’est un nombre très faible qui est réellement amoureux de l’objet, passionné de mécanique . Il suffit de faire un test pour s’en convaincre : dans une discussion auto , vous parlez auto, parce que vous avez qq chose à en dire, vous connaissez votre auto: « Très peu de personnes vous écoutent » , abordez le chapitre cote, prix , valeur négociée de n’importe quelle type de bagnole ; c’est tout le monde qui se rapplique , prête la feuille ! c’est comme ça que je suis dépité parfois. Alors je n’achète plus de bagnoles. Et quand je descends d’une auto on me demande le prix : je réponds qu’elle ne vaut rien du tout, n’étant pas à vendre ! Ce peut être valable pour n’importe quelle origine de l’engin . Cocorico ou pas cocorico . c’est idem. Tout vient de la Société qui ne tourne qu’autour de l’argent , en a perdu ses propres valeur, respect , spiritualité, empathie.

      1. Oui, vous avez raison.
        Vous avez comme exemple concret… Bien que pas français.
        Alfa Romeo Giulia V6 ou même 2,0 Turbo.
        C’est une auto assez incroyable… Pas toujours plus cher que des SUV premium passe-partout qui se vendent comme des petits-pains.
        Mais cela n’empêche pas d’être un bide depuis presque 10 ans !
        Pour les passionnés avec un peu d’argent… l’effort vaut le coup, pour le plaisir immédiat, mais aussi dans le futur.
        Nous, Français, nous avons encore l’Alpine A110… Il faut en profiter tant qu’elle est encore produite !

        1. Giulia V6 : rare auto moderne qui attirait quelques connaisseurs malgré ses dimensions – je vois que c’est le temps pour l’acheteur de se décider s’il est motivé . Je n’évoque que le mode collection ! Oui on trouve qq modèles avec garanties en plus.
          L’Alpine a déjà beaucoup grandi en valeur de négoce: 2025 c’est l’anniversaire du titre de Champ de France de feu Jacques Henry .(50 ans : 1975) Honnêtement je n’ai jamais vu une Alpine si bien emmenée que par Jacques Henry. Il a roulé avec les dernières meilleures évolutions gr 4, rendu honneurs.

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