Nouvelles turbulences pour la FIA durant l’intersaison 2023-2024 puisque selon BBC Sport, le Britannique Steve Nielsen a quitté son poste de directeur sportif de la FIA, moins d'un an après sa nomination. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond à la FIA en ce moment ?
Nommé en janvier 2023 avec pour mandat d'améliorer les opérations de contrôle des courses de la FIA après les controverses de ces dernières années, dont la fameuse « affaire Michael Masi » d’Abu Dhabi 2021, Nielsen serait, selon plusieurs sources, mécontent de plusieurs aspects de son rôle et de la FIA qui ne serait pas disposée à apporter les changements nécessaires pour améliorer les opérations de contrôle de course.
La FIA sort d’une nouvelle saison difficile sur le plan sportif en 2023, avec de nombreuses tensions suscitées par la gestion des limites de pistes, le système de pénalités ou encore les amendes et convocations jugées un brin arbitraires et abusives. C’est un coup dur car les équipes et les pilotes ont tous soutenu le transfert de Nielsen à la FIA et seront probablement consternés par sa décision de partir et préoccupés par ses ramifications potentielles. Lors du Grand Prix de Belgique cette année, le pilote Mercedes George Russell, directeur de l'Association des pilotes de Grand Prix, a déclaré que Nielsen avait été "un très bon ajout" à l'équipe opérationnelle de la FIA.
Le départ de Nielsen, communiqué à la FIA en interne le 21 décembre, est le deuxième d'un poste de direction au sein de l'instance dirigeante au cours des deux dernières semaines. Le 13 décembre, Deborah Mayer a démissionné de son poste de responsable de la commission des femmes de la FIA. Ces démissions surviennent alors que le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, s'est retrouvé pris dans la dernière d'une série de controverses depuis son élection en décembre 2021. Les tensions entre la FIA et Liberty Media, le détenteur des droits commerciaux de la F1, sont très fortes.
Plus tôt ce mois-ci, la FIA a lancé soudainement une enquête de conformité contre Toto Wolff, directeur de l'équipe Mercedes F1, et son épouse Susie Wolff, directrice de la F1 Academy, sur la base d’allégations de conflits d’intérêts relayées par un seul média. Mais sa position a été ébranlée lorsque Mercedes et la F1 ont publié des déclarations catégoriques rejetant leur accusation, suivies par des déclarations identiques et coordonnées de toutes les équipes rivales de Mercedes affirmant qu'elles n'avaient pas déposé de plainte de ce type. Deux jours après l'annonce de l'enquête, la FIA a publié un deuxième communiqué indiquant que l'enquête était terminée.
Nielsen a rejoint la FIA après une longue carrière dans le sport, au cours de laquelle il s'est imposé comme l'un de ses fonctionnaires les plus respectés. Directeur sportif des équipes Tyrell, Benetton, Renault et Williams avant de rejoindre le détenteur des droits commerciaux F1 en 2017, suite au rachat de la discipline par le groupe américain Liberty Media, il a été recruté par l'ancien directeur général Ross Brawn et le président Stefano Domenciali. Entre autres choses, Nielsen a joué un rôle clé en aidant à organiser une saison 2020 en plein milieu de Covid-19. La F1 a été le premier sport international à reprendre ses activités pendant la pandémie.
Après moins d'un an de mandat, le départ de Steve Nielsen, à la vue des arguments avancés, témoignerait d'une gouvernance en crise au sein de la FIA. La direction de course de la F1 est l'objet de nombreuses critiques et suscite des attentes profondes de réforme et d'optimisation. Que réserve 2024 ?
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.
