Le salon monégasque, inauguré en 2003, fête sa vingtième édition et a réussi, peu à peu, à se faire une place dans le monde des salons de prestige. A la fin de cet article, vous aurez accès à une vidéo complète sur l’évènement.
Classiques et collection
Evidemment, Monaco est un « spot » important pour le marché de la voiture de collection, si bien que l’un des deux espaces du forum Grimaldi était entièrement dédié à l’historique et au classique. Le musée national de l’automobile était de la partie, en exposant trois modèles iconiques, à savoir la MG Metro Groupe B, une McLaren-Peugeot MP4/9 de 1994 et le Peugeot 2008 DKR du Dakar. La collection du prince participait à l’évnement avec quelques spécimens, mais nous vous conseillons d’aller relire cet article.
Parmi les spécialistes du marché, on peut citer Boutsen Classic Cars, fondé en 2018 par Thierry Boutsen. L’ancien pilote a roulé en Formule 1 entre 1983 et 1993 pour Arrows, Benetton, Williams, Ligier et Jordan (n’oublions pas que le pilote belge a inauguré le palmarès du V10 Renault en 1989). C’est une nouvelle corde à l’arc de l’ancien champion, qui est aussi impliqué dans l’aviation d’affaires avec Boutsen Aviation. Quelques pièces remarquables à noter comme une Ferrari 250 GT ou une impressionnante Porsche 956 de 1983.
De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace
Monaco est aussi un terrain de jeu favori pour les préparateurs et tuneurs en tous genres, qui trouvent en principauté une clientèle avide de faste et d’originalité. Et pas seulement par la voix de GMK, le célèbre youtubeur accroc aux bolides « abérrants », qui avait son propre stand dédié exposant une partie de sa collection personnelle de supercars, dont les Audi ABT (ou « Abété » comme il dit).
Brabus et Mansory étaient les deux plus en vue du salon. Le premier, célèbre pour ses préparations sur base Mercedes, présentait notamment la Rocket GTS, un inédit break de chasse qui embarque un moteur de 1000 chevaux, rien que ça.
Mansory ne pouvait pas manquait cet évènement. Leurs créations font régulièrement l’objet de chroniques sur le blog, avec plus ou moins de circonspection et d’effroi. Le préparateur basé en Allemagne, fondé par l’irano-britannique Kourosh Mansory, exposait ses derniers délires : un Classe G « Grande entrée » à portes suicide, un autre Classe G blanc papal « décapotable » à l’arrière, une Revuelto, un Rolls-Royce Cullinan surbaissé et surtout le Pugnator.
Produit à seulement trois exemplaires, le Pugnator radicalise la Ferrari Purosangue, présenté ici dans une livrée « tricolore » évoquant le drapeau italien, en dehors comme à l’intérieur. La partie verte de la carrosserie avait un effet reptile assumé, tandis que l’intérieur accroche le regard avec sa sellerie de cuir blanc, ses inserts carbone aux couleurs de l’Italie (y compris les palettes aux volant) et ses inserts rétroéclairés dans les contreportes ainsi que les sièges.
Evidemment, tous les modèles cités exhibaient des carrosseries en carbone forgé, la spécialité maison, et des intérieurs flashy. Certains résidents sont à la pointe des tendances, puisque nous avons « spotté » près du Casino le Tesla Cybertruck « élongation », revu et corrigé lui aussi à la sauce Mansory.
Des nouveautés
Par le biais de plusieurs concessionnaires, nous avons approché plusieurs nouveautés récentes comme l’Alpine A290 modèle « 1 of 1955 » (la date de fondation de la marque par Jean Rédélé), l’imposante Rolls-Royce Spectre, la Lamborghini Temerario (première supercar hybride rechargeable du Taureau), la Ferrari 12Cilindri Spider ou le restomod de la Maserati Biturbo Shamal développé par Modena Automobili, dont nous avions parlé récemment.
Rubau Cars, un constructeur basé en Espagne, a présenté en première mondiale un roadster deux places (un peu dans l’esprit de la Monza SP1 de Ferrari) sur une base Porsche Cayman, avec de belles finitions cuir à l’intérieur et dans les compartiments bagages. Le modèle a suscité l’intérêt d’un certain Fernando Alonso, qui a fait une visite le jeudi. Après s’être évidemment arrêté un moment sur les stands des Aston Martin, le champion espagnol a scruté avec attention la création de Rubau. Un futur client ?
Hypercars et supercars, le rêve et le délire
Evidemment, Monaco, terre de luxe et de sport automobile, est un théâtre idéal pour les voitures d’exception. Laffite Automobili, créé en Italie par Bruno Laffite, y exposait pour la deuxième année la LM1, dont nous avons parlé dans un article dédié. Le prince Albert de Monaco a participé à l’élaboration de la livrée du modèle « Monaco Edition » exposé cette année. Le jeudi soir, un certain Charles Leclerc a également rendu visite à cette supercar franco-italienne.
Bugatti a fait tourner les têtes avec la spectaculaire Bolide, une hypercar dévolue aux roulages circuit, équipée d’un démoniaque moteur W16 Biturbo et dotée d’une ligne extrême. A la croisée des prototypes du Mans et de la Batmobile du film de 1989, elle semble surtout sortir tout droit d’un Gran Turismo. Outre plusieurs classiques, comme une McLaren 720S, une Maserati MC20 ou une Aston Martin Vanquish, des modèles plus rares s’offraient à nos yeux ébahis, comme cette splendide Pagani Huayra Codalunga, au charme baroque.
Objectif lune
Enfin, petit clin d’oeil à Venturi. L’ancienne marque de voitures de sport française, qui créa les 400 et 300 Atlantique, a bien changé depuis. Passée sous pavillon monégasque, Venturi est désormais un constructeur spécialisé dans les véhicules électrifiés, d’exploration mais aussi l’espace. Venturi présentait ainsi l’Astrolab, un rover lunaire doté de roues spéciales déformables, qui a été sélectionné par la NASA afin de participer aux prochaines missions lunaires.