Au fil des ans, un « mini-Détroit » a fleuri au Mexique à 320 kilomètres au sud de la frontière du Texas, rapporte le Washington Post. General Motors, Stellantis et Daimler Trucks y ont en effet installé des usines tentaculaires pour produire des véhicules destinés à l’exportation. Autour d’elles, une constellation d’usines a surgi.
Mais au sein de l’immense parc industriel d’Alianza un développement inédit peut être observé : parmi les sites en construction figurent notamment une usine chinoise de pneus et une usine chinoise de pièces détachées automobiles de la taille de quatre terrains de football. « Les Chinois représentent 20 à 25 % de notre croissance », résume ainsi le propriétaire du parc, César Cantú.
Une présence chinoise qui inquiète l’Administration Trump
Ces entreprises sont un signe de la présence croissante de la Chine au Mexique, une tendance qui inquiète la nouvelle administration Trump. La Chine sera la « plus grande menace » pour la prospérité américaine au 21e siècle, a ainsi déclaré mercredi dernier le sénateur Marco Rubio, désormais secrétaire d’État.
Le président Donald Trump craint que les entreprises chinoises ne commencent à produire des véhicules électriques bon marché au Mexique et à les expédier de l’autre côté de la frontière. Cela pourrait « détruire tous les constructeurs automobiles » américains, a-t-il déclaré récemment.
Au cœur des préoccupations de Trump se trouve le traité de libre-échange nord-américain, qui permet généralement aux voitures fabriquées au Mexique d’entrer aux États-Unis et au Canada avec des droits de douane nuls ou très faibles.
Les critiques affirment que la Chine pourrait utiliser le Mexique comme une porte dérobée pour échapper aux droits de douane américains.
Ils notent que les exportations chinoises vers le Mexique ont doublé en une décennie. Les entreprises chinoises de pièces détachées automobiles se sont installées de Tijuana à Guadalajara, à 2 100 kilomètres au sud. Et le plus grand producteur chinois de véhicules électriques, BYD, a annoncé l’année dernière son intention de démarrer la production au Mexique.
Reste comme le note le Washington Post, à l’heure actuelle, il n’y a qu’un seul petit constructeur automobile chinois au Mexique, et il a ouvert ses portes pendant le premier mandat de Trump.
Selon Jorge Guajardo, ancien ambassadeur du Mexique en Chine, beaucoup d’articles faisant état d’importations chinoises en hausse sont commandés par des entreprises américaines et étrangères au Mexique. « Cela s’inscrit dans un très bon récit, à propos de ces choses qui arrivent par la frontière sud – les immigrants, le fentanyl et maintenant les produits chinois », a-t-il déclaré.
Le Mexique partagé entre la Chine et les États-Unis
Alors que Trump menace d’augmenter davantage les droits de douane sur la Chine, des pays comme le Mexique sont confrontés à un nouveau calcul : quel est le volume des échanges commerciaux avec la Chine qui est acceptable ? Peut-on maintenir l’accès au marché américain sans sacrifier les investissements chinois ?
Des questions qui se posent alors que le Mexique est le septième plus grand constructeur automobile du monde, avec d’énormes usines appartenant aux trois grands groupes de Detroit – General Motors, Ford et Stellantis – ainsi qu’à des constructeurs allemands, coréens et japonais.
Le Mexique dépend énormément du marché américain, qui reçoit 80 % de ses exportations. Alors que Donald Trump menace le Mexique d’imposer une large gamme de droits de douane et que l’accord de libre-échange doit être révisé l’année prochaine, le gouvernement mexicain se démène pour montrer qu’il peut aussi se montrer dur envers la Chine. L’année dernière, Mexico a imposé des droits de douane de 15 à 20 % sur les véhicules électriques importés et envisage de les augmenter.
La future usine BYD au Mexique : un symbole de la menace chinoise pour l’industrie automobile US
L’annonce faite par BYD de la recherche de sites en vue d’implanter une usine mexicaine a eu l’effet d’une sonnette d’alarme. Les voitures chinoises « pourraient finir par être un événement d’extinction pour le secteur automobile américain », a averti en retour l’Alliance for American Manufacturing.
Certes, BYD a déclaré qu’il produirait 150 000 véhicules par an pour les Mexicains – et non pour les Américains. Mais les voitures pourraient entrer aux États-Unis en franchise de droits, si elles étaient principalement constituées de composants nord-américains.
En février 2024, le media japonais le Nikkei, citant le PDG de BYD au Mexique, avait bel et bien indiqué que le géant chinois prévoyait de construire la nouvelle unité en tant que plaque tournante vers les États-Unis. L’article ajoutait que le BYD avait lancé une étude de faisabilité pour l’usine mexicaine et négociait avec les autorités les conditions, y compris l’emplacement de l’usine.
Même sans disposer d’usine dans le pays, BYD vend d’ores et déjà cinq modèles différents au Mexique. Le modèle Seal est le cinquième modèle à y être proposé, après le Dolphin, la berline Han, le SUV Tang et le SUV électrique compact Yuan Plus.
Pendant sa campagne, Trump a fait de l’usine BYD un symbole de la menace chinoise pour l’industrie automobile américaine. Le Canada est allé jusqu’à suggérer d’exclure le Mexique de l’accord commercial tripartite.
Sources : Washington Post, Nikkei
notons que ça ne serait pas une menace si les big3 avaient vraiment travaillé sérieusement sur les VE
L’Homo sapiens US, élevé au pétrole pas cher depuis plus de 100 ans… Et surtout ayant gagné des milliards avec la VT… En-dehors de Tesla, ils ne voient pas l’intérêt de se passer du pétrole… D’autant que le climatosceptique est ultra à la mode !
Ils ne sont pas à une contradiction près…
c’est totalement faux, les états unis ont la meme trajectoire d’emissions que l’union européenne : ça baisse. Certes ils partent de plus haut, mais la tendance est là et elle est partie pour durer, quoi qu’en dise Trump ou je ne sais qui https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/6-emissions-de-co2-hors-utcatf
@Amiral, l’un n’empêche pas l’autre !
Je sais que la VE progresse aux USA en 2024… Donc je ne vais pas dire que cela ne se vend pas !
Mais, il n’empêche que les Américains ont élu démocratiquement Trump (et Musk), comme les Allemands, on fait pour Hitler en 33, avec le culte du tout pétrole !
Après tous les Américains ne sont pas pro Trump… Et heureusement !
Mais il y a les Faits… Toujours les Faits et les résultats des courses… C’est comme ça et pas autrement, et on ne choisit pas à leur place !
Le pétrole est « in » et les VE et EnR sont déclarés « has been » … Ce qui est faux en réalité, nous sommes bien d’accord !?
notons que les populistes en France bien pensantes disent exactement la meme chose et ils ont été bien élus par 2 fois en 2024 en France. Donc balayons devant notre porte avant de dire que c’est les méchants américains et les gentils Français
Il faut quand même préciser que Hitler n’a pas été élu, mais appelé au pouvoir en janvier 1933 alors que son parti avait reculé aux dernières élections en novembre 1932. Arrivé certes premier avec 33 % des voix dans un contexte électoral irrégulier car marqué par la violence, il était loin de la majorité absolue, alors que l’opposition de gauche pesait plus lourd si elle s’était rassemblée. C’est la division des antinazis qui a porté Hitler au pouvoir, pas les électeurs. D’ailleurs, même après son accession à la chancellerie, alors qu’il a restreint les libertés et attaqué l’opposition, Hitler ne fera pas plus de 44 % lors des ultimes élections de son régime.
@Elie Zay, c’est vrai, c’est le résultat d’une élection. 🧐 👍
« Juillet 1932. Beaucoup d’Allemands, épuisés par le désordre et l’impuissance du gouvernement, approuvent les violences nazies. D’où le résultat des élections : deux cent trente députés nazis ! Hitler est désormais le chef du premier parti politique du pays. Pour la première fois, le pouvoir est à sa portée. Très vite l’euphorie fait place à la déception. Le président Hindenburg refuse de le nommer chancelier (chef du gouvernement). Hindenburg lui propose quand même d’entrer au gouvernement, mais Hitler ne se juge pas comme un homme politique ordinaire, qui cherche un poste ministériel. […]
Trois mois plus tard, [le 30 janvier 1933], Hindenburg, toujours dans l’impossibilité de constituer une majorité, finit par nommer Hitler chancelier d’Allemagne. […]
https://www.geneve.ch/themes/culture/bibliotheques/interroge/reponses/hitler-t-il-ete-elu-democratiquement
Merci pour cette rectification !
Oui sauf que Tesla la veut son usine mexicaine! La force du Texas ce sont ses villes logistiques le long de la frontière mexicaine qui sont jumelées avec les villes usines mexicaines qui attirent la main d’œuvre de toute l’Amérique du Sud. Donc oui aux immigrés qui bossent dans les usines mexicaines pour Tesla et oui aux immigrés qualifiés qui bossent dans les locaux de Tesla ou Twitter au Texas. Que BYD s’engouffre dans la faille Musk ben c’est un détail, c’est lui qui les a crée en implantant son usine à Shanghai!
Les Mexicains qui seront refoulés par Trump perdant ainsi leur boulot seront peut être employés dans les usines chinoises du Mexique…
Les VE c’est FINI aux US avec le redéploiement tous azimuts de l’industrie pétrolière. Tous les constructeurs arrêtent leurs projets de développement en VE et même Tesla est objectivement en roue libre.
Et le Chine est devenu le number 1 à combattre, ça s’est très bien vu dans le discours de Trump.
Les constructeurs chinois ont trop tergiversé pour attaquer l’export – ce n’est pas leur faute, leur marché intérieur est immense : une occasion historique a été perdue et maintenant c’est trop tard.
je ne suis absolument pas d’accord : les ventes de voitures électriques explosent aux US. Et ce n’est pas le président qui décide si il faut forer et exploiter du pétrole, c’est les entreprises producteurs, vous tombez dans le panneau des discours politiques populistes. Il avait dit la meme chose sur le charbon, la production de charbon n’a cessé de diminuer sous son mandat. Or on atteint le pic de consommation. Par contre Trump a raison de dire qu’il faut arreter les subventions aux VE, c’est intenable à long terme. Les teslas se vendent aussi bien dans les pays sans subventions qu’avec subventions parce qu’elles sont supérieures aux autres voitures, toutes motorisations confondues
Les ventes de VE ne progressent qu’en Chine, là où les aides à l’achat sont de plus en plus importantes.
Dans les deux autres grands marchés Amérique du Nord et Europe, c’est la dégringolade.
+7.3% en 2024 aux US https://www.highmotor.com/fr/D%E2%80%99ici-2024%2C-plus-de-13-millions-de-v%C3%A9hicules-%C3%A9lectriques-seront-vendus-aux-%C3%89tats-Unis..html
@Amiral : on prend les paris pour 2025 🙂 ?
@panama, j’ai ouï dire que la VE ne baisse uniquement en Europe… Elle progresse partout dans le monde en 2024.
Après aidé ou pas… Elle augmente globalement partout dans le mode, l’Europe est une exception !
2025 en europe va voir une forte augmentation des ventes de VE. Les thermiques vont vraiment souffrir cette année
Si maintenant les e-C3 sont fiable et ses clones… Opel, Fiat, etc.
Et les concurrentes, plus HdG, R5 et R4
Apriori… Je le pense depuis 18 mois… qu’Il va avoir un petit raz de marée !?
Pour 2024… Ça été raté ! … Retards + bugs + versions chères pour la R5, etc.
Mais pour 2025… Ça devrait être le jour et la nuit par rapport à 2024.
… Puis la Twingo en 2026… Puis la Sandero VE en 2027… Etc.
Comment peut-on imaginer une baisse des ventes de VE !????
Vous dites: « Les VE c’est FINI aux US » , cela ce voit que vous ne connaissez rien à l’immensité des US !!
Ce sont plus de 330 millions de consommateurs ! J’ai de la famille là-bas.
La Chine ce sont de très mauvais exportateurs de produits à haute valeur ajoutée !! La clientèle américaine et européenne est trop sophistiquée et difficile dans le haut de gamme !
Ce n’est que depuis 10 ans que le marché INTÉRIEUR chinois fait du haut de gamme, et ce n’est dû qu’à l’augmentation des salaires et niveau de vie plus le business chinois.
Par contre l’Amérique est pleine de camelote chinoise à bas prix dans les supermarchés « Walmart » et autres !!
Le cabinet Alix Partners le dit bien: « il faut vingt ans pour qu’une marque étrangère s’impose aux US ».
C’est une aberration industrielle et économique, plus de 150 constructeurs auto en Chine, et cela va mal finir pour beaucoup dans moins de dix ans ! L’agressivité (militaire) de la dictature chinoise sera nuisible à son commerce et déjà en Mer de Chine, la Chine justement n’a plus d’alliés.
Il n’y aura pas plus de cinq constructeurs chinois qui seront des vrais exportateurs en dehors de la Chine dans les 10 ans à venir ! L’électrification des parcs mondiaux de voitures privées, c’est inéluctable !!
Sur le marché indien (population supérieure à la Chine) les chinois sont insignifiants (sauf pour la camelote à bas prix) et pour le marché américain pareil ! Voire l’Australie !
Reste les BRICS …et en ce moment la Russie devient un vassale de la Chine.
Il est évident que cela fait des millions de véhicules produits par la Chine … mais so what ???
Les conflits actuels n’arrangent rien !
Une chose est sûre, les IMPERIALISMES (exacerbés en ce moment) du genre chinois, russe, indiens ou américain n’ont ABSOLUMENT pas la main sur le dérèglement climatique.
Cela va couter pour tous des centaines de milliards à venir et ne faire qu’aggraver les conflits mondiaux !!
C’est là que cela va se jouer !
@jdfor, bah oui, c’est comme ça… Je serai de nationalité chinoise, je trouverais ça top… Sauf que je suis Européen qui ne déteste pas la démocratie… et j’ai peur pour nous et nos enfants !
Mais on ne décide de presque rien… Avec une UE désunie, famélique côté armement… à la merci des Américains et de Trump maintenant, et sous la menace de Poutine.
Mais plein de gens trouvent cela bien… Les Chinois nous payent et confortent notre pouvoir d’achat sur le court terme.(Sur le long terme, ils nous enterrent !)
non sur le long terme la Chine a un avenir vraiment pas rose : pas d’immigration, natalité en berne, la population décroit, un dictateur qui fait des choix étranges, qui menace tous ses voisins, beaucoup d’usines occidentales implantées en Chine, qu ece soit pour le marché local ou pour l’exportation. Prenez l’exemple de l’iphone : designed in California, made in China. Ca rapporte le plus à qui? Idem pour faurecia, valeo, michelin, saint gobain, etc. Et la Chine est en déflation, c’est pas bon du tout pour la Chine, mais c’est bon pour nous.
@Amiral, je suis partagé dans ce que vous dites
« designed in California, made in China. Ca rapporte le plus à qui? »
Bah au moins à 50 % pour la Chine, pour la fabrication et 50 % pour la Corée, États-Unis et Taiwan pour la conception des composants !?
Mais être « l’usine du monde » on finit par apprendre et chiper les technologies pour finir des indépendants.
La Chine l’a fait dans tellement de domaines… l’élève dépasse le maître… Souvent pour l’Europe, en 40 ans