BP : suppression de 5000 emplois internes et sous-traitants

Le pétrole, çà eut payé ? Impensable, il y a quelques années à peine : le géant énergétique britannique British Petroleum (BP) vient d’annoncer 4.700 suppressions d’emplois en interne et 3.000 chez ses sous-traitants.

Une décision qui fait suite à des résultats médiocres et une volonté de l’entreprise de se recentrer sur le pétrole et le gaz, au détriment du renouvelable.

Ces décisions s’inscrivent dans « un programme pluriannuel de simplification et de recentrage de BP », destiné à améliorer sa compétitivité et à « réduire ses coûts », est-il ainsi souligné dans un communiqué.

Les 4.700 suppressions en interne « représentent une grande partie de la réduction prévue cette année », précise encore BP, laissant ainsi entrevoir d’autres coupes sombres en 2025 ….

Les mesures concernent plus de 5% des effectifs de BP, son site internet faisant mention de 87.800 personnes employées dans 61 pays. Elles demeurent soumises à la consultation et aux réglementations locales, tient à préciser le directeur général du groupe, Murray Auchinclos, dans un courrier aux employés. Tout en assurant parallèlement que le groupe dispose d’un « large éventail d’aides » pour les employés licenciés.

L’ancien directeur financier, qui a pris la tête de l’entreprise début 2024, entend faire évoluer la major pétrolière vers une « entreprise plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée », souligne également M. Auchinclos.

Des résultats inférieurs aux attentes

Tout au long de l’année 2024, BP a été contraint d’annoncer des résultats largement inférieux aux attentes, enregistrant des bénéfices en forte chute sur les trois premiers trimestres.

Ses résultats ont même fait l’objet d’une vaste dégringolade au troisième trimestre, à 206 millions de dollars contre 4,9 milliards un an plus tôt. Principales raisons de cette chute vertigineuse : la baisse des marges de raffinage, des ventes médiocres et des dépréciations d’actifs, le tout dans un contexte de baisse des cours.

BP s’attend désormais à un recul de la production de pétrole au dernier trimestre de 2024 par rapport à celle du trimestre précédent, mettant d’ores et déjà en garde contre les marges « plus faibles » de son activité de raffinage.

Se recentrer sur les hydrocarbures

En vue d’améliorer son cours en Bourse, en deçà de ceux des autres majors pétrolières, notamment ceux des groupes énergétiques US, BP a annoncé en décembre son intention de réduire « de manière significative » ses investissements dans les énergies renouvelables.

Ceci constitue un changement de stratégie radical pour la major, qui avait mis en place à partir de 2020 un ambitieux plan de neutralité carbone.

Depuis des mois, les investisseurs spéculent sur un éventuel abandon par BP de sa promesse de réduire sa production de pétrole de 25% d’ici à 2030 par rapport à ses niveaux de 2019. Objectif : se recentrer sur la production d’hydrocarbures en vue de doper ses bénéfices. Ses plans devraient être détailles lors de la publication de ses résultats annuels en février prochain.

Notre avis, par leblogauto.com

Les objectifs climatiques des géants pétroliers semblent être mis de côté désormais … Le chantage à l’emploi pouvant être brandi pour quiconque s’en offusquerait ….

Son concurrent britannique Shell a lui aussi changé récemment de stratégie, préférant se tourner à nouveau vers la manne pétrolière.

En octobre dernier, TotalEnergies a quant à lui indiqué qu’il comptait augmenter davantage sa production de pétrole et de gaz jusqu’en 2030.

Qu’il est loin le « bon » temps de 2022 … En février de cette année là, BP avait annoncé un montant de résultat annuel pour 2022 largement dopé par la hausse des prix du pétrole et du gaz, la guerre menée par la Russie en Ukraine faisant s’envoler les cours.

L’entreprise britannique avait vu alors son bénéfice hors éléments exceptionnels, indicateur privilégié par les marchés, plus que doubler sur un an pour s’établir à 27,7 milliards de dollars, ce qui constituait un record.

Sources : AFP, BP

(2 commentaires)

  1. « la guerre menée par la Russie en Ukraine faisant s’envoler les cours »

    Oui, à l’époque, je regarde les cours, nous étions un peu avant l’invasion fin 2021 à 70 $ puis après, mars 2022 130 $… Mais depuis 2 ans nous tournons aux environs des 80 $… Incroyablement bas pour la situation !
    Et ça dure !
    Comme si les conséquences de consommer plus de pétrole ne pauseraient pas de problème…
    L’ère des SUV n’est pas finie, décidément…

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