L’Historic Tour a posé ses pénates sur le circuit Paul Ricard le weekend dernier. Parmi les différents plateaux proposés, un a retenu notre attention : le « superberline 2.0 », pour « 2 litres ».
Ode au BTCC et aux « Touring Cars » des années 90
Ce championnat, qui en est à sa troisième saison, monte en puissance, avec un plateau plus étoffé que les années précédentes. Son concept ? Faire revivre, à une échelle abordable évidemment, l’âge d’or du « supertourisme », qui a connu son apogée dans les années 90. Alors que le DTM avait pris, en 1993, le virage spectaculaire mais coûteux de la classe 1 (lequel disparaîtra dès 1996 après la chute de l’ITC), la formule consacrée partout ailleurs fut celle du 2 litres, avec des berlines certes modifiées, mais proches visuellement de leurs variantes civiles. Elles n’étaient pas aussi rapides que les DTM, mais les moteurs rugissaient et ça jouait du coup de portière, à la virile !
Ce fut le cas pour le championnat de France, le CIVT italien ou encore le fameux BTCC britannique, qui fut dans les années 90 le plus plébiscité, avec de nombreux constructeurs, des pilotes réputés et une renommée internationale. A tel point que le championnat aura droit à sa série de jeux vidéo, les TOCA Touring Cars développés par Codemasters, et qui donneront plus tard la série de TOCA Race Driver et les GRID.
Elles nous manquent, ces supertouring !
Aujourd’hui, force est de constater que les courses de berlines ont quasiment disparu, si on met de côté les très particulières NASCAR et Supercars australiennes. Le DTM est passé au GT3 depuis quelques saisons déjà. Certes, la formule TCR a pris le relais, mais sans l’engouement d’antan, le championnat international ayant fait « pschiiit ». Le marché, les goûts et les évolutions du sport auto ont eu raison de ces catégories « old school ». C’est donc « l’esprit » du BTCC que le championnat superberline veut faire revivre, avec des berlines familiales dévergondées. Et tout le monde est là : Alfa Romeo 156, Opel Vectra, Honda Accord, Renault Laguna, BMW 318, Peugeot 406, Volvo 850, Nissan Primera !
Les règles strictes
La compétition est ouverte uniquement aux berlines 4 portes de type tri-corps (avec coffre, hayon toléré sur certains modèles) construites de 1990 à fin 1997 et présente sur la liste des voitures admissibles. Leur cylindrée est comprise entre 1750 cm3 et 2000 cm3 2 roues motrices, énergie essence atmosphérique. Le moteur doit être strictement de série, et les pièces d’origine, y compris pour la boîte. De la même façon, on ne tolère aucune modification de carrosserie. On ne peut ainsi ajouter d’aileron s’il n’existait pas initialement.
Une balance de performance, basée sur un équilibre du rapport poids /puissance (150 CV maxi), permet de contrebalancer les différences entre les véhicules. Pour limiter les coûts et éviter de mauvaises surprises, les berlines, qui répondent à la règlementation du Groupe N, partagent plusieurs composants, dont les pneus et amortisseurs, à savoir des KW COMPETITION filetés, réglables en détente et compression. Enfin, un système de lest s’applique d’une course à l’autre pour redistribuer les cartes.
Au niveau du format, le weekend se décompose d’un Meeting Sprint (Au sein des évènements Historic Tour) avec 1 séance d’essai qualificatif et deux courses de 25 minutes chacune, en départ arrêté. Une autre course, pour ceux qui le veulent, est celle du Meeting endurance. Elle se compose d’une séance d’essais qualificatifs de 30 minutes et d’une épreuve Endurance de 200 km.
Au plus près de la 156 « Pepperoni »
Nous avons suivi de près Florian Pozzobon, connu sous le pseudo pz_cars sur instagram et également impliqué dans la chaîne Youtube Neverlift. Originaire de la région bordelaise, il engage une Alfa Romeo 156 2.0 TS, dont le moteur se porte comme un charme malgré ses 185000 kilomètres au compteur. La décoration est toute personnelle, avec une teinte « Rosso Competizione » inspirée de la 8C et un liseré qui n’est pas sans rappeler une fameuse marque italienne de vermouth, longtemps sponsor de Lancia en rallye. Mais cette fois-ci, c’est le « Pepperoni » qui a pris la place, comme pour mieux rappeler le caractère épicé de la berline du Biscione, qui fut en son temps la meilleure de sa catégorie (multiple championne de CIVT et de l’ETCC).
Ascenseur émotionnel
La course du samedi matin a malheureusement été très courte, suite à un contact au départ avec une Honda Civic, ce qui a eu raison d’un cardan. On se dirigeait alors vers un forfait, la mort dans l’âme, sachant que la course suivante était seulement 4 heures après ! Mais, grâce à l’entraide de la communauté Alfa Romeo régionale, un cardan de rechange a été trouvé et amené sur place. Ensuite, la dextérité et l’efficacité du mécanicien Aurélien ont fait le reste : le cardan de rechange a été installé à temps, quelques minutes seulement avant l’horaire limite pour la mise en grille.
Ainsi, Florian a pu prendre le départ à 16h40 de la course d’Endurance des 200 kilomètres, qui est dans l’esprit « intersérie » avec plusieurs classes de voitures mélangées, puis participer à la 2e course superberline du dimanche.
La course des 200 Kms proposait en effet un joli plateau diversifié, mêlant donc des berlines de supertourisme, des « Youngtimers GTi » (dont une Super 5 Turbo) mais aussi des GT (Porsche 911 3.0, Dodge Viper, BMW M3 etc), des barquettes (Grac MT14, Peugeot 905 Spider, Lasera V6 Busso, Debora V6 Busso), le cortège habituel de Porsche en tous genres ou même des anciennes des années 60-70 (Chevron B16, Alfa Romeo Giulia Super, etc), des Mazda MX5, etc.
Florian a ainsi terminé 4e de la classe Superberline sur l’épreuve d’endurance, puis, parti en fond de grille de la course 2 suite à son abandon en course 1, il est remonté à la 12e place scratch (8e si on enlève le top 4 composé de la catégorie Gti). De quoi sauver les meubles, après un weekend dominateur à Ledenon, et ainsi garder ses chances pour le titre !
Allez une autre vidéo pour la route :
J’ai découvert l’Historic Tour l’année dernière sur le circuit du Vigeant et ça a été une très belle surprise.
Courses courtes – 10 tours de mémoire – et disputées.
Très bonne ambiance sur le paddock, les participants sont abordables, beaucoup d’entraide.
Et on retrouve de belles voitures des années passées.
Le BTCC nous manque !!!
C’etait incroyable.
🙂
Et le DTM bien évidemment
Ce sont d’admission !!!!
😀
Et nos 306/Clio/Mégane MAXI
💪
« son »