Aujourd’hui, le 100 000e Alfa Romeo Tonale a été produit dans l’usine Stellantis « Giambattista Vico » de Pomigliano d’Arco, sise à Naples. Le modèle est une version Sprint en rouge Alfa, destinée au marché italien. Certes, c’est bien mieux que le Stelvio qui dépasse à peine les 200.000 unités en dix ans, mais ce chiffre symbolique de 100.000 unités doit être relativisé, car la carrière du SUV n’est pas celle qui était escomptée. On attendait des chiffres bien plus importants pour ce véhicule qui devait relancer durablement le Biscione.
Le sauveur mal aimé
Lancé en 2022, le Tonale a pourtant été salvateur car, à ce moment-là, la gamme Alfa reposait uniquement sur les Giulia et Stelvio qui étaient déjà des modèles anciens dont les ventes s’étaient essoufflées. Le Junior n’étant arrivé qu’au printemps 2024, c’est le Tonale qui, pendant deux ans, a porté et en partie sauvé Alfa Romeo du naufrage.
Modèle charnière, le Tonale a la particularité chronologique d’être à la fois le premier modèle Alfa sorti sous l’ère Stellantis mais avec une base technique héritée de FCA. Il a également été le premier véhicule du Biscione à introduire l’hybride et le PHEV, puisque les Giulia et Stelvio, reposant sur la plateforme Giorgio, ne pouvaient en être équipées.
Néanmoins, en dépit de son design réussi et de ses qualités routières, sa carrière a été contrariée de plusieurs manières : l’accueil de la presse a été mitigé, une partie des Alfistes, subjugués par les Giulia et Stelvio, l’ont méprisé et la gamme s’est rapidement réduite, au niveau des options, des teintes, des finitions, à rebours de ce qu’est censé proposer un produit premium. Une stratégie de réduction des coûts assumée en son temps par Carlos Tavarès et qu’Alfa semble vouloir aujourd’hui infléchir. N’oublions pas non plus les écueils de sa carrière américaine, en partie phagocytée par le cousin Dodge Hornet qui lui a coupé l’herbe sous le pied, en disposant de moteurs plus adaptés et de prix plus attractifs.
Le Tonale a souffert de la politique Tavarès
Où en est le Tonale aujourd’hui ? La gamme se compose de seulement deux finitions – Sprint et Veloce – et d’une gamme de trois motorisations : le Q4 Plug-In Hybrid 280 ch avec boîte automatique à 6 rapports, le 160 ch Hybrid avec boîte automatique à double embrayage à 7 rapports et le 130 ch Turbo Diesel avec boîte automatique double embrayage à 6 rapports. Le choix des intérieurs a également été réduit au strict minimum.
Le Tonale a reçu une très légère mise à jour fin 2024, avec l’introduction d’un nouveau sélecteur de modes de conduite plus intuitif. Très récemment, un nouveau haut de gamme s’incarne dans la série Tonale Intensa, mais sous la forme d’une série spéciale. Aux Etats-Unis, le Tonale a bénéficié d’une baisse de prix et d’un nouveau moteur 2.0 essence turbo plus en adéquation avec les attentes des clients américains, mais, là encore, la menace planante des taxes douanières risque de pénaliser ses ventes, puisque les Tonale américains sont tous importés.
Un restylage imminent, avant le Tonale 2 STLA
Le Tonale rencontre donc un problème qui a été souvent vécu par des modèles Alfa Romeo et, plus généralement, les marques héritées de FCA : un bon démarrage, puis un essoufflement rapide, faute d’une politique produit dynamique. Le SUV représentait 55% des immatriculations Alfa en 2023. L’an passé, sa production en Italie a chuté de 45% et le début de l’année 2025 n’est pas rassurant, puisque l’usine de Pomigliano d’Arco n’a enregistré que 5 016 unités sur le premier trimestre 2025, soit une baisse de 30% par rapport à 2024, signe que la demande du Tonale s’est profondément essoufflée.
Si le Junior, pour l’instant, permet à la marque de surnager, la fin imminente du binôme Giulia-Stelvio et l’arrivée tardive de ses remplaçantes, pas avant 2026, doit accélérer le renouvellement du Tonale afin qu’Alfa Romeo ne s’appuie pas sur un seul modèle pour atteindre ses objectifs. 2022-2025 : 3 ans, c’est un cycle de mi-vie. Un restylage important du SUV est prévu pour 2025, mais reste à savoir quand il arrivera pour relancer au plus vite les ventes. Le Tonale le mérite, en attendant une nouvelle génération qui, cette fois-ci, reposera sur une base Stellantis.
plus personne ne veut rouler en alfa, pas même les prétendus alfatistes qui doivent peuples les Epad.
Petite précision, le bon terme, c’est Alfiste.
Regardez sur les réseaux sociaux des clubs ou autres, vous verrez qu’il y a aussi pas mal de jeunes )
Bientôt, vous irez les rejoindre en EHPAD
Bah manifestement je Junior plaît !?
… et plus qu’aux jeunes, j’imagine ?
c’est tout de meme un très bon résultat, à l’heure ou les volumes sont faibles, pour les stars aussi, c’est encourageant, allez alfa haut les coeurs .
@nicht gut, il me semble que ce sont peu ou prou les mêmes chiffres du DS7 en début de carrière !?
La carrière du DS7… Cité souvent comme un échec ici… Ce qui est d’après moi… Faux !
Mais je n’ai pas les chiffres exacts… Je reste donc au conditionnel.
Nota : si vous avez les chiffres !? à votre bon cœur !
On est vraiment dans le cas du verre à moitié plein ou à moitié vide.
… Le vrai problème est la suite.
Si ça baisse encore… C’est l’échec !
Heureusement que le Junior marche vraiment bien… Mais pour combien de temps ?
Il ne faudrait pas qui s’essouffle avec ses 3 ans d’âge comme le Tonale.
Pour les Giulia et Stelvio, la messe était dite dès la création de Stellantis… Donc ce n’est pas nouveau.
… Après, Giulia et Stelvio sont très bons pour l’image… Des très bonnes autos que l’on cite, mais que l’on n’achète pas… Malheureusement.
Ce Tonale n’a jamais vraiment inspiré, de lignes générales, en particulier. Les esais ont décrit un SUV peu tonique, voire comme un véritable « veau » peu agréable à mener. Très loin d’inspirer la sportivité du Stelvio, alors qu’il a été lancé à des tarifs bien plus accessibles, il sera à mon avis la première victime du Junior, mieux ajusté au marché actuel…