Stellantis mise sur l’Inde, dans un contexte difficile en Chine et Russie

Tavares croit en l’Inde  

Si l’Inde, où Stellantis commercialise ses marques Jeep et Citroën, représente à l’heure actuelle une faible fraction des ventes mondiales du constructeur automobile,   Carlos Tavares   s’attend à ce que les revenus générés par le groupe sur le territoire indien  fassent plus que doubler d’ici 2030 et que les marges bénéficiaires d’exploitation soient à deux chiffres  dans les prochaines années. 

Alors que Stellantis détient moins de 1% du marché automobile indien de 3 millions d’unités par an,   Tavares a indiqué qu’il ne recherchait pas les volumes, tant  en Inde qu’au niveau mondial.   « Nous pensons que le monde change et, dans certains cas, être trop grand peut être une pénalité », a-t-il ajouté. 

L’Inde, un pays difficilement rentable pour les constructeurs automobiles étrangers 

Pendant des années, les constructeurs automobiles occidentaux ont eu du mal à gagner de l’argent en Inde, un marché dominé par les constructeurs asiatiques Suzuki  et Hyundai  avec leurs petites voitures à bas prix.

« Être rentable en Inde est possible si vous faites les choses à la manière de l’Inde », a déclaré Tavares lors d’une table ronde virtuelle sur les médias mardi soir. 

Cela, selon lui, comprend notamment  l’approvisionnement local en pièces détachées et l’intégration verticale de la chaîne d’approvisionnement, deux éléments indispensables  pour pouvoir   maintenir des coûts bas. Et donc compétitifs. 

Pour Tavares, la  voie  vers la rentabilité passe aussi par une conception  locale de   voitures dotées de  caractéristiques répondant aux attentes  des consommateurs indiens et qu’ils sont prêts à payer.   

Nouvelle stratégie  du groupe Stellantis définie en mars 2022 

Issu de la fusion réalisée début 2021 de PSA avec Fiat Chrysler (FCA), Stellantis a défini en mars dernier une nouvelle stratégie de groupe en vue d’augmenter ses revenus et maintenir des marges bénéficiaires élevées tout en intensifiant ses efforts pour déployer des véhicules électriques (VE). 

Des vents contraires en Chine et en Russie 

L’accent mis sur l’Inde par Stellantis  intervient à un moment où le quatrième constructeur automobile mondial fait face à des vents contraires en Chine, pays où il remanie sa stratégie alors que ses  ventes sont à la traîne et  qu’il doit faire face à une forte concurrence, et qu’il vient  de suspendre sa production en Russie,   en raison de la guerre en Ukraine. 

« Les défis … donnent à l’Inde une plus grande opportunité, encore plus grande que par le passé », a déclaré Tavares.  

Programme de plate-forme de voitures intelligentes 

Au cœur du plan de Stellantis pour l’Inde,  se trouve le programme de plate-forme de voitures intelligentes que le groupe  a développé dans le pays afin  de lancer de petites voitures dotées de moteur thermique   de moins de quatre mètres de long. Ce type de véhicules est en effet taxé  à des taux inférieurs, ce qui les rend plus abordables.  

Le constructeur souhaite également lancer des versions électriques de ses petites voitures à partir de l’année prochaine.

Renforcer la chaine d’approvisionnements  avant de produire  

Si des constructeurs  comme Ford et General Motors se sont cassés les dents sur le segment des petites voitures,  Tavares se dit confiant dans l’approche de Stellantis,  laquelle  est  de renforcer sa chaîne d’approvisionnement  avant de produire des véhicules.  

 Stellantis fabrique ses groupes motopropulseurs et ses boîtes de vitesses localement et s’approvisionne en Inde pour plus de 90 % du contenu du véhicule. Son usine de moteurs dans le sud de l’Inde est une référence mondiale en matière de coût et de qualité et il prévoit d’appliquer les mêmes méthodes   dans ses deux usines automobiles, où il  fabrique des SUV Jeep et des voitures Citroën.  

« Nous travaillons depuis de nombreuses années sur la localisation, l’intégration verticale en Inde, pour profiter de la frugalité intelligente de l’Inde », a  déclaré Carlos Tavares. 

Stellantis a investi plus d’un milliard d’euros (1,05 milliard de dollars) dans ses opérations indiennes depuis 2015.

Le constructeur   souhaite également s’approvisionner en cellules et batteries en Inde au fur et à mesure  du développement de la chaîne d’approvisionnement, a déclaré Tavares, ajoutant que ce serait le seul moyen de construire des véhicules électriques  à des prix abordables.  

Notre avis, par leblogauto.com  

  Faute de grives russes ou chinoises, Stellantis serait-il prêt à manger des merles indiens ?  cela  y ressemble …   des propos  destinés – notamment – à rassurer marchés boursiers et investisseurs ? 

Sources : Stellantis, Reuters 

(25 commentaires)

  1. Apparemment, le dérivé VE pourrait devenir une petite révolution dans le rapport qualité-prix !?
    Mais actuellement retardé par les pénuries, notamment des semi-conducteurs.

      1. Je pense que Hyundai KIA doit être (naturellement) le moins embêté dans l’histoire !?
        Mais c’est encore une bonne leçon à prendre pour nous Européen, le Monde n’est pas le monde de OUI OUI, même avec les Américains, Remenber les sous-marins Australiens.

        1. … Jamais entendu que Hyundai KIA ait eu déjà des problèmes de livraison pour pénurie de semi-conducteur !
          Comme par hasard, cela ne m’étonne absolument pas.

          1. Bravo @Mwouais pour la similitude des phrases avant pour la 1re phase de la R14, j’avoue qu’il fallait chercher loin.
            Mais sinon pour le reste, carrosserie qui s’élargissait vers l’arrière qui aurait inspiré les designers de la 205, n’avait rien d’autre en commun

  2. Je ne suis pas persuadé que vouloir quitter la Russie et la Chine pour se retourner vers l’Inde, car il ne faut pas oublier que l’Inde (et surtout son président nationaliste, Ram Nath Kovind) est « l’allié » de Vladimir Poutine, comme laz Chine. Je met le terme allié entre guillemets car iquelque aprt, qu’est-ce qu’un allié pour Poutine, si ce n’est un pion qu’il n’hésite pas à sacrifer pour la cause. Donc pour moi, croire que l’Inde pourra sauver le business contient des risques, car Poutine pourrait demander à son homologue indien de compliquer le travail des entreprises occidentales

    1. Ouais @Frédéric_Langlois « « l’allié » de Vladimir Poutine » mouais-mouais … Par intérêt du moment, tant qu’il brade son pétrole à 25 $… Franchement, je le comprends aussi, je ferais la même chose à sa place.
      Mais en réalité comme par hasard, les commandes régaliennes sur les systèmes d’armes… Chose ultra importante dans l’avenir… La tendance générale, c’est quoi !? … c’est moins e moins des systèmes Russes et plus en plus des systèmes américains.
      Comme vous le dites… C’est vraiment entre guillemets… Cela prouve que vous n’êtes pas naïf, c’est ponctuel.

      On dit aussi que la Chine rigole bien de voir l’ex puissance importante Russe qui leur donnait encore des leçons dans les années 2000 se prendre les pieds dans le tapis.
      La Chine est maintenant la figure de proue des états non-occidentaux, avec la descende aux enfers de la Russie.

      1. Des C-130J-30 Hercules et C-17 remplacent les Ilyushin Il-76 Russe.
        Les Su-30 ont une avionique de plus en plus occidentale (Thales) les Rafale pèsent de plus en poids.
        Les AH-64 Apache remplacent les Mil Mi-24 Russes, les CH-47F Chinook remplacent Mil Mi-26 Etc.
        N’oubliez pas aussi que pacte Aukus (alliance militaire tripartite) Américain Anglais et Australien… Les Japonais et Indiens y sont également liés d’une façon plus « informelle », certes, c’est en rapport contre l’impérialisme chinois voire la Corée du Nord… Mais par le biais du principe des amis de mes amis, c’est aussi la preuve et la raison d’une mise à l’écart des produits russes.
        Alors le Pétrole russe, cela reste du ponctuelle et consommable.

      2. Ils ne commandent plus les armes aux russes aussi parce que les russes peinent à en produire ne serait-ce que pour eux et leur guerre en Ukraine ! De ce point de vue, les sanctions internationales fonctionnent (contrairement à ce que jure Poutine). Certaines usines d’armement sont à l’arrêt, vu qu’ils ne reçoivent plus les composants électroniques nécessaires, embargo oblige. Les Russes sont obligés d’aller dépecer le matériel électroménager pour en récupérer les composants électroniques et les mettre sur leurs chars, c’est dire. Donc à partir de là, vendre du matériel aux autres pays quand on ne peut même plus en produire pour soi-même …

  3. SGL
    Ce n’est pas une question de nationalité, USA vs Chine vs UE vs Japon etc…
    C’est une question de contrat, de clause, de relation entre les industriels

    Parce que selon toi donc, Hyundai n’aurait pas été affecté par la crise des puces parce qu’il est coréen et que la Corée du Sud a des industriels qui produisent des puces. Donc entre Coréens, ce serait automatique, et tant pis pour les étrangers…

    https://fr.yna.co.kr/view/MYH20210719023300884
    Mais tiens donc, Renault Samsung Motors a été impacté, alors qu’en plus, ils avaient été une filiale de Samsung, pour une amitié de longue date….

    Le truc est que RMS est un client comme tant d’autres, et il y a des clauses des contrats que les fournisseurs appliquent. Et s’ils doivent sacrifier quelqu’un, alors ce sera le moins utile, le moins important, le moins d’avenir, etc… RMS est petit par rapport à Hyundai, et la gestion de Carlos Ghosn n’était pas de nature à avoir une bonne relation client-fournisseur. Lorsque le vent change, les fournisseurs s’en souviennent…

    1. https://www.silicon.fr/semi-conducteurs-intel-samsung-2-431212.html#

      Samsung est un très très très gros fabricant de semi conducteur. Samsung est aussi dans l’électronique. On pourrait penser que Samsung profiterait de la crise des semi conducteur en favorisant ses produits au détriment de ses clients…..

      MAIS il n’en est rien. Samsung est aussi impacté par la pénurie des semi conducteur, comme tous les autres.
      Samsung en tant que fournisseur de puces doit respecter ses contrats avec ses clients, ne peut pas tout garder pour lui, et ne laisser que le surplus aux autres
      Et en tant que client, Samsung subit les contraintes de son fournisseur Qualcomm qui a des contrats à respecter, ne peut pas tout donner à Samsung

      https://www.presse-citron.net/samsung-ses-best-sellers-ne-seraient-pas-epargnes-par-la-penurie-de-semi-conducteurs/

      1. https://www.industryinsights.eu/2020/06/23/liste-des-3-plus-grandes-entreprises-de-semi-conducteurs-en-allemagne/

        Tiens donc, l’Allemagne a aussi des fabricants de semi conducteurs. Mais étonnant n’est ce pas de voir les constructeurs allemands impactés par la crise des puces…

        Idem aussi puisqu’on a STMicroelectronics, une multinationale franco-italienne. Etonnant de constater que les constructeurs automobiles français aient mis leur usines à l’arrêt, de stopper certains modèles, à cause de ces manques de puces…

        1. Bref, ce n’est pas une question de nationalité, de solidarité entre sociétés d’un même pays, ou continent. C’est juste du business comme d’habitude, sauf que cette fois ci, la balle est dans le camps en face des constructeurs automobiles. Avoir des fabricants de semi conducteurs européens et/ou français ne changera strictement rien…..puisque c’est déjà le cas.

          1.  » Plusieurs avantages sur la concurrence
            Il indique ainsi que le groupe avait anticipé la reprise post-Covid en passant très tôt des commandes importantes, ce qui a permis à ses usines de redémarrer rapidement. Lionel French Keogh évoque également « la proximité géographique » du groupe avec les fabricants de semi-conducteurs, qui sont principalement basés en Asie, comme avantage. Alors que 70 % de ses véhicules sont produits en Corée du Sud, Hyundai bénéficie d’un autre atout primordial : il fabrique également des bateaux ! « Ça permet de ne pas avoir de problèmes en termes de logistique », ajoute Lionel French Keogh alors que les autres constructeurs pâtissent de la hausse du prix du fret maritime, ainsi que d’une pénurie de conteneurs. « 

        2. « Côté constructeurs, “nous voulons être capables de produire nos propres puces au sein du groupe”, a fait savoir mi-octobre le directeur des opérations de Hyundai José Muñoz. »

    2. « Pénurie de puces. Le point sur les constructeurs et usines impactés »
      « ] Parce qu’il a continué d’acheter des puces quand ses concurrents ne le faisaient plus, accélérant même ses achats au cours du dernier trimestre 2020, le constructeur Hyundai, qui possède également Kia, n’est pas touché pour le moment par la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Ses lignes d’assemblage continuent ainsi à tourner. Cette stratégie payante a également permis au conglomérat coréen d’acheter ces composants à un prix avantageux l’an dernier. Toutefois, pour économiser ses stocks, Hyundai a annoncé fin février vouloir suspendre sa production dans une usine située en Corée-du-Sud. Selon Reuters, qui cite une source syndicale, il s’agit de réduire la production de la Sonata. « 

    3. exact toyota a cree le toyot sourcing model que les europeens n’ont jamais voulu suivre. ni les ricains. en revanche les correns l’ont fait et les chinois comment a le copier. c’est aussi un raisonnement industriel asiatique de fond. Comme on dit une toyota ou une kia, c’est fiable. comme les produits chinois qui le sont aussi de plus en plus et sont deja au niveau des europeens.

  4. va falloir que stellantis fasse des bagnoles fiable comme des toy, des suz ou des kia s’ils veulent conquerir ce marché. allez au travail.

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