La Maserati MC20 Folgore abandonnée !

Les clients Maserati ne sont visiblement pas prêts pour passer au tout électrique. La supercar Maserati MC20 Folgore, déclinaison 100 % électrique de la supercar, est purement et simplement abandonnée. Pas assez de demande. Et ce n’est pas que pour Maserati ce constat.

Le virage de l’électrique va-t-il mettre l’industrie automobile européenne dans le décor ? Jaguar a décidé de passer au tout électrique et pour le moment, la proposition refroidit beaucoup de monde. Maserati y va aussi doucement mais sûrement. Enfin, y allait doucement mais sûrement. L’investissement de 1,5 milliard d’euros prévu dans Maserati par Stellantis a été annulé. Et la faute est sans doute à un avenir à court terme très incertain.

Qui veut d’une supercar Maserati électrique ? Personne !

Et on reparle donc de la MC20 Folgore. Hop poubelle. Personne n’en veut. Pourquoi la développer jusqu’au bout et la sortir ? Pour faire joli ? Il y a d’autres choses à développer avant pour la marque au Trident. Visiblement, même la Chine ne veut pas vraiment d’une supercar Maserati électrique. Et ce, malgré une fiche technique « boostée » pour donner envie (on évoque plus de 1000 chevaux).

Selon Auto-Express, le développement de la Maserati MC20 Folgore « a été interrompu en raison d’une faible demande pour les véhicules électriques sur le segment des supercars ». C’est la Directrice de Maserati Europe du Nord qui l’aurait confirmé.

Plus globalement, les supercars électriques ne font pas envie. Surtout sur des marques historiques comme Maserati. Chez Stellantis on le sait pourtant puisque l’Alfa Romeo 33 Stradale a été, dès son lancement, proposée en thermique et en électrique. La version électrique a une fiche technique plus alléchante sur le papier. Pour autant, seuls deux clients l’ont prise en tout électrique. Et encore, un des deux a aussi pris la version thermique en même temps.

Renier son passé n’est pas si simple

Ces marques historiquement ancrées « gros moteur thermique » sont à la croisée des chemins. Le souci, c’est quand elles appartiennent à un groupe plus gros, qui a une stratégie globale. Un constructeur seul comme Ferrari va pouvoir continuer ses moteurs thermiques plus longtemps, voire les passer à l’hybridation plus ou moins poussée. Surtout qu’il ne vent pas qu’en Europe, loin de là.

Mais, Maserati intégré à Stellantis se retrouve un peu pris au piège. Oui l’électrique c’est bien pour la puissance, le contrôle du couple à chaque roue, ou autre. Mais, visiblement sur ce marché, les gens sont encore prêts à mettre le prix pour des vibrations, des pétarades, etc. En ce sens, Jaguar nous semble faire fausse route.

Une exception tout de même : Rolls Royce. Le constructeur réussit son pari de vendre la Spectre, 100 % électrique. En Europe c’est le modèle numéro 1 en 2024 et dans le monde, elle est 2de derrière le SUV Cullinan. Sauf que les Rolls Royce sont appréciées pour leur silence de fonctionnement. Pas pour les « trépidations de la machine ».

D’autres exemples, à quatre ou à deux roues

Pour regarder un peu de côté, chez les motocyclettes, Harley Davidson a lancé la LiveWire, première moto électrique de la marque. Puis, une division LiveWire a été créée pour ces « motos à piles ». La division voit ses ventes mondiales reculer en 2024. Et pourtant, l’autonomie d’une Harley Davidson thermique peut être inférieure à la version électrique ! Les « Good vibrations » sont aussi un critère d’achat visiblement.

Chez Maserati, les ventes « tout électrique » devaient être pour 2030. Il faut se rendre à l’évidence, le marché du véhicule électrique patine un peu. Mais, surtout, la marque n’évoque pas du tout la fée électricité. Sur certains modèles comme le Grecale, cela peut convaincre. Mais sur une MC20, quelle hérésie ! Étrangement, on ne parle plus de 2030 pour le tout électrique.

Chez Porsche, le Macan 100 % électrique ne se vend pas aussi bien que cela. La version thermique serait sur le point de revenir. La 718 (Boxster et Cayman) doit passer aussi au 100 % électrique. Mais, entre le changement de fournisseur de batterie, et une clientèle qui n’a pas l’air super emballée par cette motorisation, le thermique pourrait là aussi faire de la résistance.

Le souci, pour nous Européens, c’est que pour le moment, il est toujours prévu de tendre vers le tout électrique d’ici 10 ans. On risque donc de voir petit à petit ces véhicules thermiques sportifs / plaisir déserter le Vieux Continent pour ne se vendre que sur les marchés qui ne viendront pas mettre des amendes colossales aux constructeurs.

(12 commentaires)

  1. Pour le moment… c’est plus raisonnable.
    Qu’ils préparent l’avenir avec des tests en grandeur nature avec des prototypes… car un moment, la vague des VE va revenir invariablement… Mais ce n’est pas le moment… Surtout qu’en autres le pétrole est incroyablement peu cher !
    Et de toute façon dans une voiture de luxe sportive, la VE n’est encore qu’une niche… Porsche a du mal !
    La Macan par contre… Plus premium que luxe, marche bien parce qu’il est rationnel et polyvalent… Mais ce n’est pas le même segment.
    ICI on cherche le bruit et les performances… Donc il manque quelque chose.

  2. Globalement… Pour la VE… Comme le disait en partie @panama.
    La demande est avant tout pour des VE pas trop cher, utilitaire, fonctionnelle et pour 95 % des trajets de l’année… Ceux du quotidien !
    On le voit actuellement devant le succès des Ë-C3 et Renault 5.
    Bientôt, on roulera avant tout en VE pour des raisons évidentes économiques…
    Rouler en Maserati en électrique dans l’immédiat est quasi-contre-nature… Pour le moment… Dans 5 ans, les choses pourront changer !?

  3. C’est un peu comme avec les montres : le haut de gamme est mécanique, avec la plus grande sophistication.
    Pourquoi dans l’automobile ça serait différent ?

  4. L’article mentionne Ferrari. C’est Elkann qui a sorti le cheval cabré du groupe FCA en son temps.
    Il va devoir faire pareil pour Maserati pour faire survivre la marque et donner plus de marge vers le haut à Alfa Romeo.

    1. @SebG : oui avec Marchionne. Mais pour Ferrari, le but était surtout de pouvoir introduire en bourse et lever du gros capital.

      En 10 ans (en octobre cela fera 10 ans), le cours de RACE (l’ID de l’action Ferrari) a fait x10.
      Si on est rentré en mai 2022, on fait x2…ce qui est déjà énorme.

      Pour Maserati, il avait été question à un moment d’en faire un spin off pour le séparer de FCA (avant Stellantis) et de le faire racheter par Ferrari. Mais cela ne s’est pas fait car cela aurait encore plus déséquilibré la fusion Stellantis.
      Ne pas oublier que Peugeot a dû se séparer de bijoux de famille pour se mettre à hauteur (plus bas) de valo de FCA et ainsi ne pas prendre le lead naturel de la fusion.

    1. Je comprends qu’en partie… Des modèles historiques pas renouvelles… Prix trop cher pour des performances inférieur à Porsche… Okay
      Mais Maserati à encore de très bons modèles au catalogue très sexy… et leur V6 est vraiment au top et en partie, on y gagnerait face à l’ancien V8… Comme souvent dans d’autres marques de luxe.

      On attend un changement de management et des nouveaux modèles qui vont arriver.

      1. pas facile dans le luxe : jaguar en mort cérébrale, aston martin dans le meme état que maserati, porsche en chute libre

  5. Le pb ça va être le cout du malus pour les modèles thermiques
    La solution c’est de ressortir le moteur de la 2CV (425 cc) remis au gout du jour 😀

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