Bilan 2024 de la sécurité routière : hausse des décès

En ce début d’année 2025, l’ONISR (Organisme National Interministériel à la Sécurité Routière) publie son bilan 2024 provisoire. Premier enseignement, le nombre de morts est en hausse par rapport à 2023. De quoi renforcer la répression ?

En France métropolitaine, 3 190 personnes sont décédées sur les routes. Cela représente 23 tués de plus qu’en 2023 (+ 0,7 %). Premier détail, on dénombre 2 477 hommes pour 713 femmes. Les hommes représentent donc encore la majorité des tués avec 77,6 %.

Du côté des autres indicateurs, le nombre total de blessés est estimé à 233 000. Cela représenterait une diminution de 0,8 % par rapport à 2023. Pour le nombre de blessés graves, l’ONISR l’estime à près de 16 000 blessés graves. C’est stable par rapport à l’an dernier.

Homme au volant, mort au tournant

Si le nombre de tués est en hausse d’une année sur l’autre, par rapport à 2019 (souvent prise comme référence), c’est encore en baisse : – 1,7 % de tués, – 2,5 % de blessés estimés (dont – 2,5 % de blessés graves estimés). Un nouvel élément à charge contre les hommes au volant : 78 % des tués et 75 % des blessés graves sont des hommes. Mais, surtout, 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes. Ce n’est pas une nouveauté, hélas. Cette sur-représentation des hommes dans les tués est encore plus vraie pour les deux roues motorisés avec 94 % des tués hommes.

241 personnes sont décédées sur les routes outre-mer en 2024, un résultat supérieur de + 4 % par rapport à 2023 mais inférieur de – 5 % par rapport à 2019. On a donc 3 431 personnes décédées en 2024 sur les routes de France métropolitaine ou d’outre-mer. C’est + 0,9 % par rapport à 2023.

Bilan 2024 : faire attention aux autres

Concrètement, à part les aberrations statistiques de 2020 et 2021 (années des confinements), le bilan de l’accidentalité française est sur un palier, quasiment depuis 2013. De quoi pousser les autorités à durcir certaines sanctions ? Peut-être. D’autant plus que quelques accidents récents ont montré (effet loupe) un souci avec les stupéfiants au volant (*).

Quand on regarde la répartition des tués sur les routes de France métropolitaine, 48 % le sont en automobile. Depuis plusieurs années, l’automobile est passée sous les 50 % des tués et s’y maintient. En revanche, le nombre de piétons tués augmente, de même que les usagers de deux roues motorisés. Les cyclistes tués restent stables, mais toujours plus élevés qu’en 2010. Il faut dire qu’il y a une pratique plus généralisée du vélo désormais.

Mais, c’est pire quand on rapporte le nombre de tués avec la pratique. Exemple, 73 % des déplacements se font en automobile pour 48 % des tués. De même 18 % des déplacements se font à pied pour 14 % de piétons tués dans le bilan 2024. À l’inverse, 1,2 % des déplacements se font à 2RM pour 23 % des tués ! Ou 2 % des déplacements à vélo pour 7 % des tués, et 20 % des blessés avec séquelles.

C’est évidemment une histoire de protection avec des usagers très vulnérables par rapport à un occupant d’automobile moderne. C’est d’ailleurs pour cela qu’en ville, il est très important de respecter les limitations, 50 ou même 30 km/h pour protéger ces usagers très vulnérables. Sans cela, la répression s’accentuera à coup sûr. À bon entendeur.

Le bilan 2024 définitif de la sécurité routière sera publié par l’ONISR, comme d’habitude, fin mai 2025.

Note

(*) Les stupéfiants sont impliqués dans plus de 20 % des accidents mortels. L’alcool excessif est impliqué dans près 30 % des accidents mortels. Ces % ne sont pas cumulables car il y a des accidents mêlant les deux causes.

(29 commentaires)

  1. On parle de stupéfiant, mais on indique pas le nombre d’accident dans lesquels on trouve une consommation de stupéfiants….. pareil pour la consommation d’alcool……

      1. Il n’était pas là à la publication, et le paragraphe d’avant précisant la date des chiffres définitif non plus 😉

        1. @seb : il n’y a que la note qui n’était pas là 😏
          Ajoutée suite à la remarque.

          On reviendra sur tout cela fin mai….mais on aura comme d’habitude 20 % de crétins des Alpes tués sans ceinture en automobile….de quoi baisser de 300 décès à minima.

          Sinon sur les % de la note, le souci c’est qu’en cas d’accident corporel (et donc aussi mortel), il y a dépistage systématique pour l’alcool et les stup’.
          Même si vous n’êtes pas le responsable de l’accident, être positif à la drogue, ou avoir un excès d’alcool suffit de faire de vous le responsable et donc de rentrer dans la catégorie…cela biaise les taux. Nonobstant le fait qu’il est dangereux de conduire sous influence évidemment (et que prendre des stupéfiants est interdit par la loi française).

          1. « Même si vous n’êtes pas le responsable de l’accident, être positif à la drogue, ou avoir un excès d’alcool suffit de faire de vous le responsable… »

            C’est en effet un énorme problème! Si personne ne conteste que qqun qui se ballade avec une alcoolémie élevée (disons au delà du taux historique et désormais délictuel) ou sous l’effet de stupéfiants (avec le biais supplémentaire que ces derniers se détectent des jours après que l’effet en soit passé) puisse poser problème, en arriver à des inversions de responsabilité possibles sans se poser la question d’avoir pu être mis devant une situation sans solution, c’est plus un biais à ce niveau mais prendre les gens pour des cons.

            On voit aussi que depuis plus de 10 ans on est à un pallier malgré la prolifération des radars, les délégations au privé… et des gens qui se traînent et vous bloquent a des vitesses qui permettent de compter les trèfles à 4 feuilles sur les bas côté avant qu’une ligne discontinue (en voie de raréfaction) se présente! Mais à coup sûr, on ne va pas changer une méthode qui ne marche pas mais rapporte.

            L’autre biais c’est de ne compter que le corporel, qui doit représenter 1 carton auto sur 10. Pourtant, être dans le 1 qui estropient ou dans les 9 qui se limitent au matériel, ce n’est bien souvent qu’une question de circonstance pour une erreur similaire.

            AMHA, il faudrait carrément supprimer le constat amiable: PV de police dans tous les cas. Plus de constats mal remplis (par ignorance, souvent en prime de celui qui en remplira un dans sa vie face à un habitué ; voir sous la contrainte) et on sanctionne en bonus celui qui a déconné, avec 9 chances sur 10 que ce soit avant que cela fasse vraiment mal…

            Et là, au moins, on n’emmerdera clairement pas les gens pour ce qui est actuellement le plus souvent un non évènement.

  2. comme tous les ans on fait les même constats; les hommes sont plus dangereux que les femmes, l’alcool et les stupéfiants sont des catalyseurs d’accidents.
    mais ce qui serait interessant, c’est l’analyse de la cause:
    – excès de vitesse
    – non respect du code de la route
    – non maitrise du véhicule
    – défaut d’entretien du véhicule
    – défaut d’entretien de la voirie

    Depuis 38 ans que je conduis, j’ai eu la chance de n’avoir que des accidents sans blessés. je passerai les petits pocs de carrosserie, mais les 2 vrai cartons que j’ai eu ont été causé par 2 personnes qui visiblement faisait autre chose en conduisant (et pourtant à l’époque il n’y avait pas de smartphone).

    Entre l’augmentation des prix d’entretien de véhicules, les sollicitations des smartphones en continu et un certain jemenfoutisme ca devient un peu la jungle, et toutes les classes d’âge sont touchées…

    1. Alors des fois (souvent) c’est du multifactoriel.

      Si on ne se concentre que sur les automobilistes, la part de véhicules seuls qui se tôlent est énorme. Plus de 42 % du total. Si on ne regarde que les véhicules de tourisme, 55 % des tués le sont sans tiers impliqué ! Et une grosse majorité de cette portion est hors agglo, hors autoroute (en gros 672 tués du bilan 2023).

      Souvent, le véhicule va mordre le bas côté par distraction, fatigue, alcool, stup, un animal qui traverse (mais non tué), etc. Souvent, cela combine un autre facteur comme une survitesse car on est sur un trajet du quotidien.
      En 2023, 36% des tués le sont dans un trajet domicile-travail ou pour le travail.

      En revanche, pour les cyclistes, on a 40 % des tués qui le sont sans tiers impliqué !
      Et cela monte à 63 % des blessés graves.

      Si on regarde les piétons, très rares sont ceux tués sans tiers impliqué (mais cela arrive).
      En revanche, 90 % des piétons tués de plus de 75 ans le sont en agglomération, quand plus des 2/3 des piétons de 18 à 54 ans tués le sont HORS agglomération (souvent la nuit à 79 %, pas éclairé, marchant du « mauvais » côté à 55 % sur la chaussée).

      Chiffre déjà évoqué, mais qu’il est bon de rappeler encore et encore…plus de 20 % des automobilistes tués ne portent pas leur ceinture…380 à 390 tués chaque année… 10 % du total.

      Donc oui, il y a largement de quoi améliorer tout cela.
      Déjà s’il y avait respecter des limitations en ville et des piétons… 42 % des piétons tués en agglo (119 tués) le sont sur un passage dit protégé !!
      Entre ça et de faire attention sur les trajets du quotidien….

      Mais bon, on peut le constater chacun de nous tous les jours…certains se fichent des lignes blanches, ne s’allument pas dans le brouillard (en ce moment c’est une constantes) ou carrément doublent en ville (avec le combo ligne blanche) car le 30 à l’heure ce n’est pas pour eux………
      Faut pas se plaindre ensuite d’avoir des radars (et encore il n’y en a pas énormément vu notre réseau routier…).

      1. « Si on regarde les piétons, très rares sont ceux tués sans tiers impliqué (mais cela arrive). »

        Si je marche sur un trottoir et que je me fracasse le crâne en glissant sur une plaque de verglas, je suis considéré comme mort sur la route? ça parait bizarre, mais en même temps je ne sais pas trop dans quel « case » mettre ce genre de décès. Et encore, là ça reste un accident, j’imagine que c’est la même chose si au lieu de glisser sur une plaque de verglas je fais juste un arrêt cardiaque. J’imagine que c’est ce genre de décès qui est comptabilisé dans les piétons sans tiers impliqué.

        1. @seb : a priori oui.
          Ce n’est pas un accident domestique stricto sensu (une des plus grandes causes de morts accidentelles en France) donc cela doit être considéré comme un accident « de la route » (même si c’est rare). Mais un même accident peut être catégorisé dans différentes cases (comme un accident du travail en voiture de société est aussi un accident de circulation).

          Pour rappel en France, ce sont plus de 21 000 décès après accident domestiques par an.
          11 millions de blessés, et 4,5 millions qui passent par les urgences ou le médecin.
          En fonction de l’âge, c’est soit la chute, soit l’intoxication, soit la suffocation (fausse route, etc.).
          Chez les enfants c’est majoritairement les chutes et les coups (très peu d’intoxication finalement), mais en grandissant la suffocation prend le dessus (avec l’âge avançant).

  3. quand on a un peu voyagé, ne serait-ce qu’en europe, on ne peut que constater que les Français conduisent mal, surtout en ville. Le nombre de piétons tués est ahurissant 14% des morts sur la route ! Et que dire des cyclistes!

        1. @Amiral : sans tiers impliqué.

          « Chez les cyclistes, 72 % des blessés légers et 63 % des blessés graves le sont sans tiers impliqué contre 40 % des tués. Chez les usagers d’EDPm, 71 % des blessés légers et 61 % des blessés graves le sont sans tiers impliqué contre 27 % des tués. S’agissant des 2RM, 58 % des blessés légers et 43 % des blessés graves le sont sans tiers impliqué contre 39 % des tués. A l’inverse, 36 % des blessés légers et 47 % des blessés graves automobilistes le sont sans tiers impliqué contre 55 % des tués. »

          En 2023, je ne pense pas que l’ONISR a sorti la stat mais en séparant les accidents en agglo et hors agglo, cela variait relativement peu.
          Les chutes seul (pluie, chaussées, erreur, etc.) sont souvent graves à vélo.

          Si on prend le bilan 2022, il y a un tableau page 93 qui croise les tués avec le véhicule ou la personne impliqué (ou seul, donc).

          85 cyclistes tués seuls (c’était 35 % cette année là), avec 81 hommes et 4 femmes.
          Ces tués le sont aussi dans la pratique loisir, très majoritairement masculine.
          Ce tableau se retrouve page 93 de 2023 mais est moins lisible je trouve.
          On a tout de même :
          83 cyclistes hommes tués sans tiers impliqué, et 6 femmes.

          Pour en revenir aux piétons, on a hélas des automobilistes / fourgons qui ne prennent pas gaffe aux piétons en villes. Et des camions+bus qui happent les piétons dans les croisements.

          Et toujours la moitié (46 %) des hommes tués sans tiers impliqué…….juste énorme… plus de 1100 tués / an.
          Chez les femmes, la proportion tombe à 30%.

          2023 : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2024-09/Bilan%20SR%202023%20version%20site%20internet%2012%20septembre.pdf (attention 206 pages).

          2022 : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2024-01/Bilan%202022%20de%20la%20s%C3%A9curit%C3%A9%20routi%C3%A8re%20version%20site%20internet.pdf

    1. Honnêtement je ne suis pas sûr que le Français roule moins bien que les autres. Je dirais que nos infrastructures ne sont pas toujours adaptées à l’évolution de l’usage des routes. Le vélo et autres moyens se généralisent sans que l’infrastructure évolue ( le pire c’est les chaussidou ou les vélos sont de fait des chicanes mobiles) sur des chaussées rétrécies.

      1. Il y a quand même un gros problème en France…
        L’absence de piste ou zone sur les routes pour que l’on puisse circuler en sécurité à vélo !?
        Ça existe et se développe dans les pays voisins depuis des dizaines d’années.
        Si vous interrogez les gens en leur demandant pourquoi ils prennent la voiture pour faire moins de 10 km… Et cela leur arrive X fois par jour en campagne, ils vous répondent pour l’insécurité de faire du vélo sur les routes de France !
        Avec un bon VAE… Faire 20 km, c’est de la rigolade en temps et efforts… Mais sur les routes françaises, c’est suicidaire…

        1. tout à fait, le vélo en France est très dangeureux 1. A cause du manque d’infrastrucutres dédiées (une bande peinte en blanche sur la route le long de voitures stationnées est TRES DANGEUREUSE), 2. à cause du comportement des automobilistes FRANCAIS

  4. On est presque 9 milliards sur la planète …c’est explosif !!
    J’ai acheté une caisse électrique qui peut rouler à 265 km/h max… mais finalement elle va rouler max à 130 km/h !
    Bon …mon seul gain sur quatre ans ..le matos est plus costaud et de meilleur qualité…et donc doit durer plus longtemps ! Finalement moins cher ….si on ne fais pas partie de la statistique
    Ah oui …on parlait de morts sur la route et autres morts pas que sur la route !

  5. Franchement les gens ont perdu tout sens commun.
    Je suis monté à la neige ce WE. Il y avait 5 voitures arrêtées pour chainer (c’est bien) sauf que la route était sèche car il ne neigeait pas encore à l’altitude où j’étais. Quand je dis chainer c’est à 90% mettre des chaussettes, très efficaces certes mais sur neige. Sur bitume c’est la destruction assurée au moindre freinage. Débile.
    Perso je n’ai pas mis les chaines car il n’y avait même pas de neige sur les routes à la station.
    Et le lendemain on a appris que la route était coupée car un véhicule avait fait des tonneaux en voulant faire un dépassement : 4 morts, à 15 minutes de la station.
    Il y a toujours un abruti qui double sans visibilité en montagne et qui vous colle aux fesses pendant 5 kilomètres avant.
    Bref, le darwinisme, mais le danger vient des autres souvent.
    Quant à la drogue au volant, je connais un gendarme qui m’a dit qu’un samedi soir il avait testé positif au cannabis plus de la moitié des conducteurs, c’est dire l’ampleur du problème. Pour ceux qui sont dans le déni, il n’y a qu’à regarder les voitures des gros consommateurs de cannabis : elles sont cabossées de partout.
    Notre ministre des transports a raison : il faut intensifier les contrôles et les sanctions, tout particulièrement sur les conducteurs de transports en commun.

    1. J’ai un jour vu des hollandais, en Audi avec transmission intégrale, a l’arrêt au premier quart de la montée vers leur fief de Val Thorens sans neige au sol et en train de démonter leurs roues, ce qui parait original a première vue
      La raison: Les chaînes, montées tout en bas, avaient sur le bitume sans neige cédé au bout de 5 km de maltraitance (de Moutiers à même pas St Jean de Belleville) et s’étaient enroulées autour des axes de roues, ayant au passage explosé les passages de roues et également esquinté étriers/durits. Comme en plus le sol était meuble, le cric avait commencé à glisser et niqué le soubassement. Pauvres bagnoles! Ils étaient un troupeau visiblement ensembles à avoir été tous aussi stupides les uns que les autres, gênant donc fortement la circulation qui le leur faisait savoir: Leur répertoire d’insultes en français les rhabillait pour l’hiver avant même les pistes (l’autre spécialité de cette nationalité semblant être de s’arrêter en groupes sur la largeur de la piste, idéalement derrière des surplombs).
      Et un jour ou ça montait au moins jusqu’aux Bruyères, entre les Ménuires et ValTho, sans chaîner en pneus été et 2RM!

      Ça se contrôle comment, la connerie?!!

      Niveau cannabis, attention toutefois car ce ne sont pas les témoignages qui manquent sur le CBD (substitut autorisé au THC, dont il contient toujours des traces) faisant tilter les tests. Tests qui restent en prime, sur le THC et d’autres drogues, positifs bien après que les effets aient testé contrairement à l’alcool.

      Sur ce sujet, rappelons que l’on est en France des champions de la consommation de psychotropes médicamenteux, bien souvent encore plus problématiques que le cannabis.

      Il y a à mon sens ici un 2 poids 2 mesures comparable au manque de cohérence de sanction entre alcool et téléphone au volant, pour lequel une simple conversation c’est une simple contravention et au revoir alors que cela équivaudrait niveau sur-risque à une alcoolémie de 0.8g/l, tombant ici côté délit avec retrait immédiat/immobilisation du véhicule pouvant même être spolié, obligation de soins etc etc…

      Bref, soit l’alcool au volant (+fumette) est trop puni, soit le téléphone (+psychotropes pour lesquels le pharmacien est le dealer) ne l’est pas assez. Et que dire de messageries/réseaux-dits-sociaux: Pourtant, même les conducteurs de transport en communs s’y adonnent malgré un équivalent « 1g dans chaque poche ».

      Que ceux qui pianotent carrément au volant, avec la tête qui est plus à regarder en bas que devant et une tenue de voie encore pire que certains recordmans parfois chopés très au delà des 2g (une curiosité médicale), ne perdent pas leur permis immédiatement c’est quand même pas le signe d’un « ministre des transports (qui) a raison ». A mon sens, il n’en a pas beaucoup de raison justement.

      1. @lym : « Niveau cannabis, attention toutefois car ce ne sont pas les témoignages qui manquent sur le CBD (substitut autorisé au THC, dont il contient toujours des traces) faisant tilter les tests. » >> C’est pour cela que le test fait en bord de route est, comme pour l’alcool, un indicateur et est validé ou infirmé par un « vrai » test de dosage et de recherche des molécules actives.

        Si vous êtes positif même au test urinaire (sup à 50ng/ml) c’est que soit vous avez eu une consommation terrible de CBD légal, soit que votre CBD contenait plus que les 0,3 % de teneur en THC tolérée en FR.

        « pouvant même être spolié, obligation de soins etc etc… » >> Non, il faut être récidiviste pour avoir une saisie du véhicule et obligation de soins pour alcool délictueux. Ou alors avoir tapé un record d’alcoolémie + accident grave ou mortel et autres.

        La confiscation (et non la spoliation qui a un sens très particulier, vous le savez) légale peut être prononcée pour l’alcool délictuel, les drogues, refus de se soumettre (ce qui revient à un test positif et charge le dossier), conduite sans permis, sans assurance, délit de grand excès de vitesse, détention d’un détecteur de radar ou d’un brouilleur, délit de fuite, refus d’obtempérer…

        Et vous savez quoi ? En cas de refus d’obtempérer un juge peut même décider la saisie confiscatoire de plusieurs véhicules…

        J’ai même personnellement connu un cas d’une personne à qui il a été formellement interdit de conduire un véhicule sans permis….tout véhicule à moteur proscrit. Pedibus ou vélo. Mais il en était à son 10e passage devant le juge au moins pour alcoolisme.

        Dura lex sed lex…

        NB : pour les médicaments, le toubib peut, et doit, tout comme la famille faire un signalement pour que la préfecture décide de faire passer un examen médical ou une confiscation du permis. Valable pour l’âge avancée, et la connerie aussi…

        Et vous savez quoi ? Un parent ou un « proche » (notion vague) peuvent signaler à la préfecture.
        Quand on voit encore aujourd’hui qu’une personne à suivi Waze qui l’a amené sur une piste cyclable et qu’il a fini la bagnole dans la flotte en faisant demi-tour…y a sans doute de quoi faire repasser une épreuve de code et de conduite tous les 5 ou 10 ans…vous avez raison.

        1. Il y a toujours un avertissement en gros sur les boites de médicament provoquant un risque pour la conduite.
          Le déni sur les risques du cannabis est hélas bien ancré en France, alors que ces risques sont reconnus médicalement depuis très longtemps. L’Etat français est très permissif avec le cannabis depuis trop longtemps car c’est un facteur de contrôle social important.

          1. Niveau facteur de contrôle social, je pense pour ma part que les psychotrope médicamenteux rentrent plus clairement encore que le cannabis dans ce cadre.

            Puis qui s’abstient réellement de conduire car sa drogue-médoc a un pictogramme? Je pense que si on interdisait ces drogues licites au volant, leur conso baisserait miraculeusement!

            Et je maintiens qu’il y a un manque total de cohérence du système de sanction, qui devrait être indexé au risque induit.

            Certains critiquent les tests d’équilibre historiquement demandés aux conducteurs qu’un flic suspecte de ne pas être dans un état normal aux USA, avant même qu’ils mesurent (et eux sont à 0.8g/l, cad notre taux délictuel), mais in-fine tout ce qui altérait le sensoriel à un moment était ainsi mis en évidence.

            Le plus délirant étant que notre politique rapporte chaque année plus gros en octroi de passage « rapide » sans faire évoluer les mortalités depuis une dizaine d’années. C’est quand même un problème: Contrat de moyens contre contrat de résultat, en résumé…

        2. @Thibaut:
          On a tous eu qq exemples extrêmes autour de soi. Mais il n’empêche que les sanctions ne sont pas mises en cohérence avec un risque.

          Ayant presque toujours travaillé dans l’infra télécoms, on se disait dès le milieu des années 90 en causant avec les équipes d’installation que la couverture en cours (et spécifique, antennes directives aux lobes alignés) des axes routiers par le réseau GSM, qui a fait venir les mobiles dans toutes les poches et en sortir aussi au volant, aller poser problème: Bingo, les mortalités en baisse depuis des décennies ont commencé à remonter.

          Seulement, on n’a pas légiféré rapidement (et jamais à la hauteur de l’enjeu ensuite) là dessus mais cela a été… la vitesse bien sûr! Avec l’enchaînement loi Gayssot passée sous Jospin décoincant juridiquement l’automatisation, ce qui a permis à Sarkozy de commencer à faire régner l’intolérance (« tolérance zéro » dans sa novlangue)… en visant un facteur pourtant essentiellement aggravant, suivi par un délire de limites de plus en plus ridicules avec un poids économique certain (à mettre un pays à l’arrêt…) pour un résultat désormais bien en phase avec l’incompréhension totale du gros changement intervenu entre 1995 et 2000 ayant touché tout le monde et qui ne fait qu’empirer.

          Je connais des gens pourtant très calmes comparés à moi qui trouvent que rouler devient vraiment un motif d’exaspération à la limite du supportable, entouré d’un nombre sans cesse croissant d’ânes qui font visiblement tout sauf conduire.

          1. @lym : donc vous prônez l’installation massive de radar dits « intelligents » qui traquent l’utilisation du mobile au volant ? Cool. Enfin vous avancez…. 😏

            « à mettre un pays à l’arrêt » >> Ce qui est dommage c’est de tomber dans le grotesque quand vous avancez un argument qui pourrait s’entendre…cela le décrédibilise totalement.
            Genre un pays avec des limitations de vitesse est à l’arrêt….n’allez pas voir à l’étranger 😉

          2. Pas vraiment mon discours: Un radar intelligent cela n’existe pas et dans un système mis en musique par des politiques « loupant » (ou faisant semblant de louper, mais ca change rien aux conséquences) le problème désormais majeur de l’attention au volant, c’est sans espoir.
            Je ne dis pas non plus qu’un pays avec des limitations de vitesses est à l’arrêt, mais que quand celles ci (après les avoir simplement fait mieux respecter, ce qui était déjà dans l’absolu une baisse) tendent peu à peu vers zéro on y tends aussi. Dans un nombre croissant de villes on en est à avoir divisé par 2 par rapport aux 60km/h initiaux (datant d’une période freins à tambours/pneus en bois/ABS dans le pied). Sur route, dans les faits on roulait il y a 25 ans plutôt à 120 (et 160 sur autoroute était la limite officieuse) qu’a 90 avec désormais les 80km/h de Philippe a qui cela a coûté son job de 1er sinistre, dans les régions qui n’ont pas fait marche arrière car au lieu d’avouer l’échec, un politique préfère toujours diviser pour mieux régner (comme les ZFE, le prix du stationnement, la part régionale de la TIPCE etc etc).
            L’impact économique du 80km/h avait été chiffré par des économistes donc je n’invente rien. On observe un écroulement durable du marché auto qui fait régulièrement des articles ici et ailleurs… Oui, on mets peu à peu le pays à l’arrêt et s’il y a 3 décennies ça faisait un choc en allant aux USA quand désormais nous nous y sentons moins traqués qu’ici et ce sont les ricains qui viennent qui confirment qu’ils ne supporteraient pas longtemps notre politique d’intolérance totale (en pas novlangue du nabot). Là aussi je n’invente rien et la réaction de l’électeur quand on l’emmerde un peu trop là bas sur le sujet liberté me parait fort claire et totalement d’éctualité, non: Ré-élire un fada plutôt que se faire grignoter le 1er amendement par les « éveillés » (ou « woke », mais pas tant que cela pour ne pas avoir vu le retour de boomerang venir).

  6. Petite question : les statistiques sont elles sur les morts et accidents sur le territoire où des seuls conducteurs et civils nationaux ?

    Bref, les hordes de hollandais et allemands, les belges et autres luxo qui ont commis un accident sur le territoire sont ils comptabilisés ?

    1. Pourquoi est-ce qu’on aurait des chiffres différents en fonction de la nationalité de la victime ou de l’auteur de l’accident?
      Si on prend en compte les accidents sans tiers impliqués par exemple, ça voudrait dire qu’on ne compterait que ceux qui sont franco-français? Et les autres on en fait quoi, on les laisse sur le bord de la route pour ne pas avoir à les compter?

      1. Ce qu’impliquait ma question est la sur-représentation de morts ou d’accidentés parce que le pays est un lieu de vacances pour pas mal d’étrangers (enfin, plus qu’au Luxembourg ou que l’Angleterre qui s’atteind à la nage, que l’Albanie qui cache plus ses paysages derrière des Mercedes classe E des années 80 comme repoussoir à touristes).

        Bref, je me questionnais sur le nombre de morts étrangers (caravanes hollandaises déséquilibrées et fatigue de voyage ou vélocipédistes Bataves qui découvrent la descente de côtes de plus de 1%).

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