Bugatti, bientôt entièrement entre les mains de Rimac ?

Bugatti Rimac

En 2021, après la scission de Bugatti du groupe Volkswagen, le destin de la marque d’hypercars passait entre les mains d’une co-entreprise Bugatti Rimac fondée par Porsche, filiale du groupe Volkswagen, et le constructeur d’hypercars électriques croate Rimac, créateur de la Nevera. Porsche détient 45 % de la nouvelle filiale, connue sous le nom de Bugatti Rimac , tandis que le groupe Rimac conserve les 55 % restants.

Porsche évincé ?

Cependant, si l’on en croit les récentes rumeurs, le constructeur croate de supercars souhaiterait racheter l’intégralité de la participation de Porsche, plaçant ainsi des voitures comme la Bugatti Tourbillon sous le contrôle exclusif de Rimac. Selon Bloomberg, Rimac a soumis une offre à Porsche pour sa participation minoritaire dans l’entreprise, qui, au moment de la coentreprise, était valorisée à 1,1 milliard de dollars. Bloomberg a indiqué que l’entreprise croate pourrait rechercher d’autres partenaires dans ses négociations avec Porsche, qui sont en cours.

Les relations entre Porsche et Rimac sont plus empreintes de rivalité qu’on ne le pense. Le constructeur allemand avait dans un premier augmenté sa participation dans le constructeur croate, ce qui avait fait naître toutes sortes de rumeurs sur une volonté de la firme de Weissach de prendre petit à petit le contrôle de la marque d’hypercars électrique croate. Depuis, le contexte s’est retourné et Porsche doit faire face à une chute de ses ventes EV, surtout en Chine, et à une pression sur ses résultats. Rimac, de son côté, est appuyé par de puissants investisseurs, dont Goldman Sachs Assets Management. La donne financière actuelle pourrait donc favoriser cette mutation de l’actionnariat.

Un avenir sans combustion ?

Tout cela évidemment génère de nombreuses spéculations sur le devenir de la marque et son orientation stratégique, qui pourrait s’avérer plus électrique qu’il ne l’est actuellement. Le magnifique moteur V16 de 8,3 litres de la Tourbillon, première hypercar sortie sous l’ère Bugatti Rimac, bénéficie d’une électrification poussée, mais le modèle successeur pourrait abandonner complètement la combustion interne, comme sa consœur la Rimac Nevera . Chaque modèle phare de Bugatti ayant une durée de vie d’environ dix ans – la Tourbillon remplacera la Chiron de 2016 , qui a elle-même succédé à la Veyron de 2005 –, nous pourrions voir une supercar 100 % électrique sortir de Molsheim vers 2035.

En France, une acquisition complète par Rimac pourrait susciter quelques inquiétudes sur l’avenir de son berceau historique, mais, pour son image, Bugatti n’aurait aucune raison de se délocaliser. Cela dit, la coentreprise exploite déjà plusieurs sites d’ingénierie et d’essais en Allemagne, en Italie et en Croatie, transformant ainsi les véhicules respectifs des deux entreprises en une entreprise paneuropéenne.

La transition électrique, un noeud gordien à trancher pour les marques de supercars

Mate Rimac n’a pas souhaité commenter publiquement la rumeur d’une offre de rachat de la coentreprise. Porsche, quant à lui, a réagi à l’article en affirmant évaluer en permanence les « optimisations potentielles » de ses participations, sans préciser si cela incluait ou non Bugatti Rimac.

L’éventuelle transformation de Bugatti en une marque électrique demeure très risquée, car nous avons affaire ici à une marque historique, dont la réputation s’est bâtie sur l’orfévrerie de ses moteurs à combustion d’exception. A l’image de Ferrari, dont la supercar électrique, qui doit être dévoilée cette année, suscite bien des interrogations, à l’image de l’échec que sont les Maserati Folgore ou encore la Muscle car EV Charger Daytona, la conversion de ces marques emblématiques de l’ère thermique pose une question profonde d’identité, un souci que n’ont pas des marques comme Rimac, Xiaomi, Tesla et consorts, qui sont nées électriques et n’ont pas d’héritage de « l’ancien monde » à assumer.

(8 commentaires)

  1. Goldman Sachs Assets Management ! rien que ça n’est pas de bonne augure pour l’avenir du moteur à combustion . Mais il faut espoir garder, demeurer optimiste

    1. Qui connait cette marque? Sans parler des gens comme nous qui suivons l’actualité auto assidument. Personne.

  2. Misère de misère… Voiture de luxe et électrique ça ne marche pas. Ferrari n’a pas l’air d’y croire, Maserati fait marche arrière après avoir prouvé que ça ne marchait pas. Même l’UE semble ne plus savoir quoi faire. Evidemment que le VE doit se developper. Le VE doit être complémentaire du VT. Mais dans le luxe ça ne marche pas.

    Qui voudrait mettre 10.000€ dans une montre digitale, même parée des plus beaux matériaux et cuirs? Quand pour la même somme tu peux avoir un magnifique mécanisme, fruit d’un travail de haute précision? Personne. Pour l’automobile c’est pareil.

    1. « Maserati fait marche arrière après avoir prouvé que ça ne marchait pas ». Ils ont surtout prouvé que vendre un produit beaucoup trop cher ne marchait pas.
      Au-delà du mode de propulsion, Maserati souffre des augmentations de tarif délirantes voulues par Tavares. La GranTurismo de base coûte 50% plus cher en entrée de gamme que l´ancien modèle. Sa version électrique Folgore est encore plus chère. Si la version de base à combustion ne se vend pas, alors la version électrique qui est 25% plus chère ne se vendra pas davantage.
      Même problème avec la Grecale, dont le prix de base est le même que celui de la défunte Levante (qui avait vu ses tarifs brutalement augmenter juste avant l´introduction de la Grecale pour essayer de camoufler l´arnaque), alors que l´engin est un segment en-dessous!
      Je ne dis pas qu´il y a une forte demande pour des supercars électriques cela dit, mais que l´exemple de Maserati est assez mal choisi.

  3. « echec de la Muscle car EV Charger Daytona » d’où un echac? Elle est en vente depuis moins d’un mois

    1. Mais si voyons, c’est marqué là : https://www.leblogauto.com/actualites/sans-surprise-la-dodge-charger-ev-se-vend-moins-que-lancienne-thermique/
      Vendre autant de version électrique que de version thermique d’un modèle, c’est forcément un échec pour la version électrique. A moins que ce soit un échec pour la version thermique? 🙂
      Qu’est ce qu’on se serait bien marré il y a quelques années si un journaliste avait dit qu’un modèle sportif était un échec parce qu’il se vendait moins que la version diesel. :’-)

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