Mercedes défie Tesla et BYD avec la nouvelle CLA électrique

Mercedes CLA

La Mercedes-Benz CLA revient mais a changé en tout point. La troisième génération du coupé quatre portes de Stuttgart est bien plus qu’une simple nouvelle mouture : c’est un objet de reconquête !

Mercedes revoit sa copie

Fini en effet la nomenclature EQ et sa gamme dédiée, dont les ventes n’ont pas atteint les niveaux escomptés. La gamme EQ, initiée en 2016, a bénéficié d’un plan produit ambitieux mais le choix d’un positionnement tarifaire très élitiste et l’identité stylistique n’ont pas convaincu. Mercedes fait donc en quelque sorte un « reset » de sa stratégie électrique, avec l’inauguration de cette nouvelle CLA, lancée pour la première fois dans une version électrique, qui précède la variante hybride. Les deux seront très proches stylistiquement et la mention « EQ Technology » permettra simplement de la différencier de sa sœur hybride.

Considérée par Mercedes comme son modèle « le plus intelligent » jamais conçu, elle inaugure la nouvelle plateforme modulaire multi énergies MMA (zéro tracas ?) dédiée aux modèles compacts et ambitionne donc de relancer les ventes EV de l’étoile, « par le bas », façon de parler. Ola Källenius, le PDG de Mercedes, a précisé : « nous allons renforcer notre portefeuille avec la plus grande offensive produit de l’histoire de notre entreprise, qui débutera cette année avec la toute nouvelle CLA ».

L’étoile contre-attaque

Mercedes passe en effet à la contre-offensive, après une année 2024 délicate marquée par le recul des ventes EQ et une baisse sensible sur le plus grand marché automobile du monde, la Chine, face à l’ascension spectaculaire des marques nationales comme BYD et Geely Auto. Malgré un progrès en Amérique du Nord, Mercedes a subi une baisse de 22% de ses ventes mondiales EV, surtout en Chine (-7%) et en Europe. Si la chute dans l’Empire du milieu s’explique avant tout par la concurrence des constructeurs nationaux qui proposent des prix très attractifs et captent une clientèle de plus en plus portée par des choix « patriotes », la chute sur le vieux continent, et notamment en Allemagne, s’est aussi expliquée par la fin des aides gouvernementales.  La nouvelle CLA doit permettre de repositionner Mercedes sur le marché VE. Elle est d’autant plus importante qu’il s’agit du seul nouveau véhicule électrique de Mercedes cette année, ce qui place sa technologie sous haute surveillance à un moment où la rentabilité du constructeur automobile est en tension.

Les cibles de la nouvelle CLA sont claires : l’américain Tesla et le chinois BYD, qui s’est déjà hissé en 2024 au 5e rang mondial des constructeurs avec plus de 4,2 millions de véhicules vendus. Si la tâche s’annonce ardue en Chine face à BYD, Mercedes pourrait profiter ailleurs, et notamment en Europe, d’une aubaine conjoncturelle, alors que les ventes du rival Tesla s’effondrent depuis le début de l’année, et ont même chuté de 76 % le mois dernier en Allemagne, le plus grand marché automobile d’Europe. Les ventes de la Model 3 périclitent partout, y compris en Californie, affectées en partie par le positionnement politique « agressif » de Elon Musk, intrônisé « cost-killer » officiel de l’administration Trump, qui semble heurter une partie non négligeable de la clientèle. Les prises de position de Musk en faveur du parti d’extrême-droite AFD en Allemagne, lors des dernières législatives, ont ainsi été très mal reçues Outre-Rhin. Ainsi, la CLA peut arriver à point nommé pour mettre l’estocade à Tesla et au modèle rival tout désigné, la Model 3.

Pour ce faire, Mercedes a décidé de revoir le design et mettre le paquet sur l’autonomie et la technologie embarquée.

Vise ma calandre !

La CLA est toujours un coupé quatre portes, avec un air de compacte rallongée, mais elle adopte à l’extérieur un style plus galbé, qui s’explique par une recherche d’efficience aérodynamique, d’où un Cx de 0.21. La CLA progresse en termes d’habitabilité : la longueur augmente de trois centimètres (4,72 mètres), tout comme la hauteur (1,47) qui lui donne un air surélevé, tandis que l’empattement a gagné six centimètres (2,79 m). Quant à la place intérieure, la CLA a recherché sans doute un compromis, puisque nous sommes sur une plateforme multi-énergies et non une pure électrique.

Globalement, la CLA est plus agréable à regarder et plus élancée que les précédentes EQ qui avaient un petit air pachydermique. L’avant est tout de même chargé. Il se distingue par des feux-bandeau (comme à l’arrière) qui singent étrangement Smart et par les ouïes d’aération béantes sur les extrémités du bouclier, mais surtout par une très grande calandre noire brillante parsemée de 142 étoiles LED animées individuellement et le logo de la marque également éclairé, histoire de ne pas passer inaperçu. Certainement, de quoi être bien vu dans un rétroviseur…Est-ce le « 2002 Turbo » des temps modernes ? Ce n’est pas forcément la philosophie maison, mais la clientèle Mercedes a pas mal évolué depuis vingt ans. Elle s’est rajeunie et goûte bien plus l’affichage.  Tous les modèles CLA sont aussi équipés de série d’un vaste toit panoramique. Ce toit monobloc fixe en verre, dépourvu de renfort central, s’étend du cadre du pare-brise jusqu’à l’arrière. Il offre une nouvelle expérience intérieure avec une vue quasiment dégagée vers le haut.