Dongfeng Motor, constructeur automobile chinois examinerait différents scénarios pouvant le conduire à modifier sa participation dans PSA, actuellement à hauteur de 12,2 %. C’est en tout cas ce qu’affirme le journal Bloomberg.
Toujours selon le journal, qui insiste par ailleurs sur les difficultés actuelles du secteur automobile dans son ensemble, une cession totale ou partielle de cette participation serait envisagée.
Dongfeng étudie différents scénarios possibles pour se séparer de ses parts de PSA
Bloomberg a ainsi indiqué en début de journée que Dongfeng aurait commencé à sonder des conseillers sur les différentes solutions possibles pour monétiser au mieux sa participation de 12,2% dans PSA.
Parmi les différents scénarios envisagés, figurent une cession pure et simple ou l’émission d’obligations convertibles en actions PSA, indique l’agence financière.
Selon les sources de Bloomberg, la réflexion du groupe chinois ne serait toutefois qu’à un stade préliminaire. Les délibérations étant à un stade précoce, il n’y aurait ainsi aucune certitude qu’elles puissent à terme déboucher sur un accord concret.
Dongfeng souhaiterait disposer de fonds pour investir
Toujours selon l’agence, ces fonds permettraient à Dongfeng d’investir dans d’autres domaines à un moment où ses concurrents dépensent des milliards de dollars en véhicules électriques et en systèmes de conduite autonome.
La dégradation du marché automobile mondial, l’évolution de la technologie et l’affaiblissement de la croissance économique détournent actuellement les consommateurs des concessions. Une telle récession a d’ores et déjà incité nombre de constructeurs traditionnels à faire face en supprimant des emplois et en poursuivant des fusions. Dongfeng pourrait conserver une partie de sa participation dans PSA afin de tirer potentiellement parti de la consolidation future du secteur, selon les sources.
L’avenir de la coentreprise Dongfeng/ PSA sujet également à discussion
L’agence indique également que Dongfeng, qui possède une coentreprise avec PSA , souhaite également discuter avec son partenaire de ce volet de leur partenariat, le groupe chinois souhaitant visiblement préserver cette relation avec le constructeur français.
Selon les sources de Bloomberg, Dongfeng Motor prévoit de coordonner ses activités avec le constructeur français s’il décidait de vendre , afin de préserver de bonnes relations de travail.
A l’heure actuelle, les deux partenaires sont engagés au sein de DPCA (Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles, à hauteur de 50/50).
En marge de la présentation de ses résultats, PSA a quant à lui concédé que le système en coentreprise compliquait la tâche pour se réorganiser et investir.
Tavares pour une révision de la gouvernance de la joint-venture
Si PSA a certes publié des résultats 2018 qualifiés d’historiques, il n’en demeure pas moins que la Chine demeure son maillon faible. Le groupe est conscient qu’il doit coûte que coûte redresser la barre, le marché intérieur de l’Europe ne risquant de lui offrir que peu de débouchés dans les mois à venir. D’où la volonté de Carlos Tavares de remettre les choses à plat dans les co-entreprises chinoises du groupe.
En mars dernier, le journal Le Figaro indiquait ainsi que le patron de PSA souhaitait revoir en profondeur la stratégie suivie par sur DPCA, la principale structure du groupe en Chine en termes de résultats commerciaux. Désirant également s’attaquer à la gouvernance de la co-entreprise.
Carlos Tavares considérait alors les efforts entrepris comme insuffisants. Il plaidait alors en faveur de mesures plus radicales, estimant que l’actuelle mode de gouvernance de DPCA poserait problème.
« La JV à 50/50 ne fonctionne pas actuellement. Lorsque le comité exécutif décide, la décision doit s’appliquer. Ce n’est pas le cas aujourd’hui », avait-t-il ainsi déploré, ne mâchant pas ses mots … d’autant plus que, selon lui, la situation pèse sur la réactivité de la co-entreprise.
Se voulant plus précis, Carlos Tavares a déclaré que « opérationnellement », toutes les JV ne fonctionnaient pas à 50/50, « mais avec une seule direction d’un des deux partenaires ». Une situation qu’il le conduisait alors à envisager une révision de la gouvernance.
Si la nouvelle législation chinoise permettra aux groupes étrangers d’exercer en pleine propriété à partir de 2022, un tel scénario semble difficilement réalisable pour PSA, son partenaire Dongfeng détenant 12,23 % du capital du groupe français, avions nous alors précisé. L’objectif final de l’opération dont se fait l’écho Bloomberg ?
PSA table sur une contraction du marché chinois
En marge de ses résultats semestriels, PSA avait déclaré tabler sur une contraction de 7% du marché chinois pour 2019.
La part de marché du groupe en Asie du Sud-Est, est passée de 1,1% au 1er semestre 2018 à 0,5% au 1er semestre 2019. Les ventes semestrielles de la marque Peugeot ont chuté de 63,7% entre les deux périodes, la baisse étant de 58% pour la marque Citroën et de 54,6% pour la marque Opel.
PSA n’a toutefois aucune intention de quitter ce marché prometteur.
Le titre PSA en baisse après un bond de plus de 6 %
Suite à ces informations, le titre PSA a bondi mercredi de 6,6 % à la mi-séance à la Bourse Paris, pour passer brièvement dans le rouge avant de se reprendre quelque peu. Suivant toutefois à la suite une tendance baissière en début d’après-midi.
L’avis de Leblogauto.com
Malgré sa co-entreprise avec Dongfeng, PSA éprouve d’importantes difficultés à d’imposer sur le marché chinois. Les ventes chinoises ont même été divisées par deux entre 2014 et 2017.
D’où la nécessité de changer sa stratégie d’alliance ?
En mai dernier, PSA a déclaré qu’il était ouvert à «toutes les opportunités» de créer de la valeur à long terme, répondant ainsi aux différents articles faisant état de liens avec d’autres constructeurs.
Dans un entretien au journal Les Echos, le PDG du constructeur automobile PSA, Carlos Tavares, s’était ainsi dit « ouvert à toutes les propositions » de partenariats avec d’autres groupes, y compris FCA. Lequel FCA vient de voir son projet d’union avec Renault prendre fin.
Sources : AOF, Bloomberg, Reuters
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86 Commentaires sur "Dongfeng étudierait de réduire sa part dans PSA"
Est-ce grave docteur ?
Ça pourrait ne pas être grave si on avait un patronat compétant…
Avec 12%, personne n’est actionnaire majoritaire.
Et la famille Peugeot et l’Etat sont encore aussi à 12%.
Pas de conclusion hâtive. Ca va négocier, c’est sur.
Pourquoi GM ?!?
Parce qu’ils ont possédé Opel jusqu’à il y a 2 ans ?
Pourquoi pas un autre ?
Allez savoir.
Parce que GM est le plus complémentaire avec PSA … et je pense que GM fera un jour à demande. Parce que GM utilise les plateformes Opel pour la Chine et l’Amérique du Sud … parce que 2 milliards c’est pas cher payer pour forcer une alliance et être en position de Force … FCA et Ford n’ont pas les moyens … GM peut les trouver.
@sam, tu racontes n’importe quoi…
Je pense tout de même que PSA serait plus à portée de FCA que Renault Nissan 😮
la minorité de blocage, c’est 20%, je crois
avec 2.19Mds, tout ce que tu seras, c’est le 1er actionnaire, et c’est tout.
Et c’est grave car en Chine et à l’internationale les relations entre Dongfeng et Peugeot sont catastrophiques pour le lion :
https://www.challenges.fr/automobile/actu-auto/psa-pursuit-une-inexorable-descente-aux-enfers-en-chine_664255
Ca, c’est pour l’aspect opérationnel en Chine. Et ce n’est pas terrible.
Mais est-ce que ce changement de l’actionnariat serait grave ?
Et au niveau où PSA est tombé, il risque beaucoup moins qu’un VAG ou GM maintenant…
@AQW. VU comme cela … c’est pas grave alors que des usines calibrées à 1,2 millions d’autos n’en produisent que 64 000. Moins on prend de risques mois on est impacté que ce soit pour la croissance et le décroissance … C’est le PSA de ces 40 dernières années … enfermé dans ses certitudes et son marché domestique.
Comparez PSA et Hyundaï-Kia en ces 40 dernières années …
Tiens, le terme « Joint-Venture à 50/50 » dont parle Tavares, ça me rappelle un peu la « fusion à 50/50 » que voulait FCA avec Renault: ça ne marchera pas non plus, l’un des deux constructeurs va vite s’emparer du pouvoir 😀
Et oui deux chefs ça marche jamais.
Il faut un chef unique
L articles conclu : « Lequel FCA vient de voir son projet d’union avec Renault prendre fin », ah bon??
On en est qu’au débito plutôt, tout est ouvert.
Il semblerait en effet que les négociations pourraient reprendre.
Tu crois que ds intéresse geely ?? Blague ou tu es sérieux,??
Mauvais signal pour psa.
Le secteur auto entre dans une crise structurelle et de nouvelles concentrations vont se dessiner .tout cela dans un contexte de surproduction mondiale et de contexte écologique sombre.
Qui commence ??
daishin
connais tu des constructeurs ayant un bon signal?