Berezina pour les motorisations diesel en France ! Leur part est désormais passée en deçà du seuil des 40 % depuis deux mois. Un nouveau cap a donc été franchi, auquel les constructeurs se doivent – voire même sont contraints – de s’adapter.
Selon les données compilées par AAA Data pour le CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles), depuis mars 2018, la part des moteurs diesel dans les ventes de voitures particulières neuves est ainsi tombée sous la barre des 40 % : 39,83 % en mars et 39,97 % en avril. Pour aboutir à une moyenne de 40 % sur les quatre premiers mois de 2018.
La chute est devenu une véritable dégringolade depuis le début de l’année, la tendance accélérant son rythme. A titre de comparaison, rappelons que le taux se maintenait encore autour de 45 % en décembre 2017, affichant une valeur de 47,3 % sur l’ensemble de l’année 2017. Certes bien en dessous des 73 % enregistrés en 2012.
A l’heure actuelle, faute d’une offre alternative de véhicules électriques ou hybrides digne de ce nom, la motorisation essence demeure la grande gagnante d’un tel phénomène. Obtenant une part de 53,4 % des ventes au premier trimestre (47,3 % sur la même période de 2017).
La motorisation diesel victime du scandale du dieselgate
Parmi les facteurs principaux ayant conduit à un tel désamour figure en bonne place le dieselgate. Même si les analystes concèdent que le mouvement a « été enclenché il y a plusieurs années ». Le scandale aura précipité les choses.
En dehors de l’impact négatif sur l’image de marque de la motorisation diesel, sérieusement écornée par la falsification des données des émissions diesel des constructeurs, les décisions de certaines municipalités d’interdire de circulation ce type de véhicules n’arrangent rien à l’affaire.
Les annonces faites par certains constructeurs et non des moindres de supprimer de leur offre la motorisation diesel constitue un autre mauvais point freinant les intentions d’achats. Après Toyota en mars, Nissan a également décidé de ne plus proposer de motorisations diesel en Europe sans toutefois donner de plus amples précisions sur un éventuel calendrier.
Au final, le facteur financier demeure présent dans toutes les têtes : les particuliers redoutant désormais que la valeur future de revente de leurs véhicules diesels ne prenne un sérieux coup dans l’aile dans un contexte peu propice pour eux….
Après les particuliers, les flottes d’entreprises impactées à leur tout
AAA Data observe en effet que les particuliers ont été les premiers à se détourner de ce type carburant. Ils n’ont été ainsi que 25 % à l’adopter en avril dernier.
Faisant longtemps fi de la tendance, les flottes d’entreprise s’y mettent à leur tout. D’après l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise, le diesel a représenté 81 % des ventes B to B durant les trois premiers mois de l’année 2018. Soit 5 points de moins que durant le premier trimestre 2017.
La fiscalité : autre épine dans le pneu du diesel
Le rééquilibrage de la fiscalité entre le gazole et l’essence ne fait rien pour arranger la situation. Voire même l’accélère. Le réveil du 1er janvier ayant été quelque peu « brutal » pour certains …
Est-il besoin de rappeler que l’année 2018 a débuté avec une hausse des taxes sur le gazole de 7,6 centimes, contre seulement 3,9 centimes pour l’essence ? Désormais, la différence entre les deux types de carburants n’est plus que de 8 à 10 centimes, contre 25 centimes il y a deux ans.
Un constat mathématique qui rend les véhicules diesel plus difficiles à rentabiliser. Le fait que les malus qui leur sont appliqués en terme d’émissions CO2 soient moindres compte-tenu de leur performance dans le domaine ne permet tout de même pas d’équilibrer la donne en leur faveur. Même si la grille s’est sensiblement alourdie en début d’année.
La France suit la même tendance que l’Europe
Maigre consolation ou tendance inquiétante pour les constructeurs dont les débouchés court terme se voient ainsi restreints, compte-tenu de la pénurie d’offres alternatives : selon l’ACEA (Association des constructeurs européens), la part du diesel est tombée à 37,9 % en moyenne au premier trimestre, contre 44,8 % sur l’ensemble de 2017.
Certains experts – optimistes, est-il besoin de le préciser ? – estiment néanmoins que grâce aux avantages du diesel en terme de moindres émissions de CO2, ce type de motorisation devrait conserver une part de 30 %.
Sources : Les Echos, AAA Data, CCFA, ACEA, Observatoire du Véhicule d’Entreprise
Crédit Illustration : PSA
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113 Commentaires sur "Le diesel bien parti pour ne pas rester !"
Curieux, je pensais naïvement que les ventes aux entreprises représentaient 50% des ventes globales de voitures ?
A partir de là; les particuliers représentent 25% sur Avril, et la moyenne globale étant de 40%.
Ne devrait on penser que la partie des achats par les entreprises devrait être de 55% (pour faire la moyenne de 40% globale).
Hors il est dit que c’est 81% par les entreprises, soit 26% de trop ?
Merci pour la réponse. Je note que sur la partie VP on est à 71% (70.8) et que c’est la partie VUL qui cumulée au VP = 81%(80.7)
il n’est pas dit que 81 % des achats sont faits par les entreprises mais que les entreprises achètent du diesel pour 81 % des cas.
traduction que l’opération médiatique depuis les faits VW fonctionne à merveille dans le cerveau du consommateur. l’entrepreneur est lui davantage lecteur de son bilan. Et là , le diesel au kilométrage effectué continue d’avantager. Il continue à se bien tenir.
la bulle aberrante du diesel aura duré un peu plus de 20 ans.
http://www.fiches-auto.fr/articles-auto/l-auto-en-chiffres/s-891-immatriculations-essence-diesel.php
Avec une fiscalité neutre qui n’aurait pas avantagé ce carburant, ces motorisations seraient restées rares. Le mal provient de la politique.
Mouais…il y a bien des pays où diesel et essence sont au même prix (voire diesel plus cher) et où le carburant gras représente 40% des ventes (voire plus).
Pas que Thibaut !! Il faut aussi se rappeler des boniments de Calvet dans les années 80 et son plébiscite sur le diesel ! Ah les mémoires défaillantes !!!
Mais oui mais oui…le fameux « vavavoum » guignolesque dont je parlais justement. Intoxication des mémoires comme celle sur Alesi ou d’autres.
@ART
C’est aussi lui qui dans les années 1990 a investi 650 MF dans la filière électrique de PSA. Avec le succès que l’on connaît.
Tu devrais te pencher sur ce qu’il a déclaré lors d’une de ses visites de la chaîne d’assemblage des AX, SAXO et 106 électriques d’Heuliez à Cerizay.
Heureusement que ce ne sont pas les moteurs d’aspirateurs qui on pris la tête des ventes 😀
C’est beau de voir le gouvernement et le lobbying faire tant de pub pour l’essence. Il y a 30ans il ont fait l’inverse avec la pub du diesel… L’électrique est quant à lui toujours trop cher très peu publicité.
Au final l’essence pollue autant que de diesel et personne n’en parle ! L’essence c’est le CO2, le diesel les NOx : ça dépend comment on veut mourir… N’oublions pas que l’électrique est un véritable désastre écologique dans la production des batteries lithium (pollution des nappes phréatiques: suffit de regarder l’usine Tesla aux États-Unis qui a une entité de production de batterie…)
Tout cela est un vrai lavage de cerveau.
C’est également plein de contrevérités.
Les filtres à particules ont fait de gros progrès. Quant à la consommation l’essence fait exploser le budget pour un plaisir moindre puisque le couplé moteur est plus bas que le diesel.
Tout cela c’est une histoire de marché mercantil.
Dominic
Plaisir moindre en essence ???
Génération foutue………….
Un litre de gasoil contient en moyenne 30/100 d’énergie de plus que celui de l’essence…. Quand à la pollution avec les filters à particules….
Sans compter sur le couple camionnesque qui per met d’enrouler sur les bas régimes…
Mais nos politiques ne se souviennent plus qu’il faut une poule mais pas spécialement de coq pour faire un oeuf…….
Faux le diesel pollue plus que l’essence et dans le pire, les micro particules qui d’après les vrais spécialistes (médecine), les micro particules de diesel sont nettement plus nocives que celles des moteurs essences à injection direct !
Si il y a un lobbying c’est bien celui du mazout et certains acheteurs de diesel qui ne veulent pas avouer leur erreurs.
@christophe, tu peux nous corriger georges stp ?
Le bilan du diesel, même moderne, est plus que moyen en ville !
Le diesel ancien pollue énormément en ville à froid et sur les petites distances… le diesel récent pollue, certes beaucoup moins mais il dégrade rapidement la périphérie de ses équipements antipollution au point de rendre caduque toute notion d’économie à terme.
Ce n’est pas l’avis des ingénieurs de chez tota.
Les filtres à particules brûlent ces dernières.
en les brulant ,je ne suis pas sur que ces particules disparaissent ,mais au contraire je crois qu’elles se divisent en particules encore plus fines .Rien ne se crée ou disparait ,tout se transforme
Peugeot n’est plus dépendant du diesel…VW en vend encore bien plus !
Il faut favoriser chaque type de carburants suivant le type d’utilisation !
Essence et électrique en zone urbaine et courte et moyenne distance, diesel et PAC pour les longues distances et véhicule lourd.
Sauf que l’essence rejette beaucoup plus de CO2 et contribue au réchauffement climatique!!! Donc bravo aux acheteurs de version essence…. Sinon il reste l’electrique si on a 100000 euros pour se payer une Tesla pour rouler ou 20000 euros pour une Zoé pour aller à la boulangerie!!!
Tout à fait d’accord… c’est comme la clope les arguments pour tiennent du lobbying ou de la mauvaise foi.
@georges
Merci d’apporter la preuve de vos affirmations.
Il y a un débat de haut niveau sur ce sujet ici : http://www.avem.fr/actualite-innovation-day-le-groupe-psa-precise-sa-strategie-dans-l-electrique-6062.html
Le diesel est plus poluant mais l’essence est plus nocive.
@georges
Un petit comparatif
https://www.adac.de/infotestrat/tests/eco-test/detail.aspx?IDMess=3905&info=Peugeot+208+BlueHDi+100+STOP%26START+Allure
HC: 2 mg/km
CO: 27 mg/km
NOx: 432 mg/km
Partikelmasse: 0,9 mg/km
Partikelanzahl: 0,0052 10¹¹/km
Tout à fait d’accord avec vous …une honte ..👹
C’est pas plutôt une diminution de l’azote …, et avec à la clef un surconsommation.
Et puis tout le monde s’est bien que la dépollution d’un moteur diesel n’est pas toujours actif comme le cas de ceux que utilisent leur voiture en ville sur de petits parcourts
@georges
La dépollution d’un moteur essence est toujours active ?
Pour les particules des non id bien fines et en nombre non puisqu’il n’y a tout simplement pas.
Cela serait effectivement couillon d’abandonner brutalement le diesel alors qu’il est moins polluant de 80 % par rapport aux vieux diesels de plus de 15 ans, surtout pour les véhicules lourds qui ne transit pas ou peu dans les zones urbaines et qui sont utiliser plus de 25.000 km/an.
Faux les diesels modernes crachent beaucoup plus de Nox que les anciens (fap, injection directe,egr encrassé rapidement…
Vannes été bloquées, fap bouchés, maintenant réservoirs d’adblue vides. Qui peut affirmer que les vieux diesels passent les normes ?