Nissan sur le point de fermer deux usines emblématiques au Mexique

Nissan prévoit de fermer ses usines mexicaines de Civac et COMPAS d’ici 2027, dans le cadre de son plan Re:Nissan de restructuration globale.

Nissan se prépare à fermer deux usines au Mexique : un tournant historique

Le constructeur automobile japonais Nissan envisage de fermer deux de ses sites de production majeurs au Mexique d’ici mars 2027, selon des informations relayées par Automotive News et AutoForecast Solutions. Cette décision s’inscrit dans le cadre du vaste plan de restructuration baptisé Re:Nissan, visant à rationaliser la production mondiale et réduire les coûts face à une baisse de la rentabilité.

Fin de l’usine historique de Civac : une page se tourne

L’usine de Civac à Jiutepec, dans l’État de Morelos, devrait cesser ses activités d’ici la fin de l’exercice fiscal 2026-2027 (soit mars 2027). Cette installation, l’une des premières de Nissan en dehors du Japon, est en activité depuis 1966 et a marqué un tournant historique dans l’expansion mondiale du constructeur.

Civac a vu sortir de ses chaînes plus de 6 millions de véhicules au fil des décennies, créant des milliers d’emplois. Elle a notamment produit des modèles emblématiques comme la Datsun Bluebird, la Sentra, la Versa, la Tsuru, ou encore le Nissan NV200 Taxi destiné au marché new-yorkais.

Mais l’usine est aujourd’hui largement sous-exploitée. En 2024, seuls 80 000 pickups Navara et Frontier y ont été produits, soit moins d’un tiers de la capacité maximale. Nissan prévoit d’en produire encore moins en 2025 (environ 57 000). Une source interne indique que l’usine est obsolète et plus compétitive à exploiter, ce qui justifie sa fermeture prochaine.

La fin de la coentreprise avec Mercedes à Aguascalientes

En parallèle, Nissan envisage de mettre un terme à sa coentreprise COMPAS avec Mercedes-Benz, située à Aguascalientes, une autre ville clé pour la production automobile mexicaine. Cette usine de 2,37 millions de pieds carrés produisait des crossovers Infiniti et le Mercedes GLB.

La production des véhicules Infiniti devrait cesser d’ici fin 2025, et celle du GLB au cours du premier trimestre 2026. Une restructuration des lignes de production est donc également attendue dans cette région.

Une stratégie de réduction mondiale dans le cadre du plan Re:Nissan

La fermeture de ces usines mexicaines ne représente qu’une étape d’un plan mondial plus vaste. Le projet Re:Nissan vise à réduire la capacité de production mondiale de près de 30 %, soit passer de 3,5 à 2,5 millions de véhicules par an d’ici mars 2028.

Ce plan de rationalisation entraînera également la fermeture d’usines au Japon (Oppama), en Inde, en Argentine, en Thaïlande et en Afrique du Sud. Nissan cherche à se recentrer sur les marchés les plus rentables et à abandonner les sites jugés trop coûteux ou dépassés.

L’impact des tensions commerciales et des politiques protectionnistes

La stratégie de Nissan s’explique également par des facteurs géopolitiques. Sous l’administration Trump, les États-Unis ont imposé un tarif douanier de 25 % sur les véhicules importés du Mexique, menaçant d’augmenter ce taux à 30 %. Ces mesures ont fragilisé les marges de Nissan sur son plus grand marché international.

Face à cette pression, le constructeur a déjà suspendu la production de certains modèles, dont les versions bas de gamme de la Sentra et du Kicks, et envisage de retirer la Versa du marché américain dès l’année prochaine.

Une consolidation de la production à Aguascalientes

Pour pallier la fermeture de Civac, Nissan prévoit de consolider sa production dans ses deux autres usines situées également à Aguascalientes. Ces sites plus modernes devraient permettre une meilleure efficacité industrielle et une adaptation aux nouvelles réalités économiques du groupe.

Une mutation nécessaire mais douloureuse

La fermeture des usines de Civac et de COMPAS marque un tournant stratégique majeur pour Nissan. L’entreprise tourne une page de son histoire au Mexique pour mieux se recentrer sur l’efficacité, la rentabilité et la survie dans un secteur automobile en pleine transformation. Si ces décisions ne sont pas encore définitives selon les déclarations de l’entreprise, leur impact sur l’économie locale et l’emploi s’annonce significatif.

Crédit illustration : Mexico-Now.

(4 commentaires)

  1. C’est plus qu’une restructuration, ça ressemble un peu à un sauve qui peut ou ce qui pourrait rester.
    Là, ça tombe sur Nissan et on peut y trouver toutes les raisons mais ça me semble s’inscrire dans un mouvement mondial bien plus large si on regarde les indices à droite et à gauche, dans les pays, dans les produits, dans les marchés, etc …
    Ventes, concurrence, technologies, endettement, emplois, etc … ça suinte de partout et les plus faibles …

  2. Cela ne me plaît pas de dire ça… Mais la politique de Trump marche pour le moment.
    C’est un constat avant tout… Certes, dans un an, la situation pourrait radicalement changer… Mais en attendant ….

  3. Nissan a surtout un problème de politique produits. Pris en sandwich entre les constructeurs chinois et lcoréens, cette entreprise n’a pas su innover comme Toyota.
    Elle est juste trop grosse pour survivre en l’état.
    Toutefois il convient de remarque que ce n’est pas vraiment folichon pour les constructeurs japonais : Honda et Mazda sont des nains, Subaru vivote, tout comme Mitsubishi.
    Il ne restera que Toyota, entreprise largement internationalisée.

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