La « silly season » concerne habituellement les pilotes de Formule 1, mais cette année, elle pourrait bien concerner les dirigeants. Christian Horner est annoncé viré de Red Bull et ce dès le grand prix d’Emilie Romagne ce weekend en Italie.
Depuis l’an dernier et le « pipougate » (1), Horner est fragilisé au sein de l’écurie Red Bull. Même si c’est fortement démenti, cela a provoqué le départ de nombreuses têtes pensantes, dont Adrian Newey (parti chez Aston Martin). Sauf que jusqu’à présent, la partie thaïlandaise de Red Bull soutenait le patron qui a tant oeuvré pour l’écurie.
La guerre d’influence thaïlando-autrichienne continue
En effet, Red Bull est une entité à deux origines : l’une thaïlandaise, et l’autre autrichienne. Si Dieter Mateschitz a longtemps été la figure médiatique de l’écurie, la partie thaïlandaise a le pouvoir réel.
Plusieurs médias, autrichiens entre autres, annoncent que Christian Horner pourrait vivre son dernier Grand Prix comme patron de l’écurie Red Bull ce weekend. Au final, les grands patrons auraient trouvé une bonne excuse pour le virer : les résultats depuis le début de l’année sont catastrophiques !
Ce n’est pas la première fois que la partie autrichienne, menée par Helmut Marko, tente un putsch contre Horner. Mais, cette fois, cela pourrait bien fonctionner. Max Verstappen qui est resté officiellement muet sur le sujet, aurait déjà choisi son camp depuis l’an dernier, et ce n’est pas celui de Horner. C’est son père, Jos, qui a décidé de distribuer les coups (il semble spécialiste…).
Depuis le début de 2025, l’écurie fait face à une voiture « inconduisible ». Il n’y que le très talentueux Max Verstappen qui arrive à en faire quelque chose. Mais, même son talent ne suffit pas pour imposer la voiture, ni même faire semblant. 3e au championnat par équipe, Red Bull a flingué Liam Lawson après 3 GP et Yuki Tsunoda surnage à peine.
L’hypothèse Laurent Mekies crédible ?
Si Horner venait vraiment à prendre la lourde après ce weekend, des noms circulent déjà pour le remplacer. On évoque Oliver Oakes qui a quitté Alpine. Toutefois, son nom semble impliqué dans un imbroglio avec Hitech (2). Et qui revient alors ? Franz Tost ! L’ex-patron de Toro Rosso puis Alpha Tauri serait dans une short list. Cela pourrait être un intérim le temps de trouver LE remplaçant.
A moins que les patrons de Red Bull ne promeuvent Laurent Mekies, ex-Ferrari et qui a pris (avec un certain succès) les rênes de Racing Bull (l’ex-Toro Rosso). Franz Tost retournerait à Faenza le temps de trouver un remplaçant à Mekies pendant que ce dernier prendrait la tête de l’écurie mère, Red Bull.
Tout cela devrait se décanter ce week-end. Cependant, il ne faut pas oublier que certains médias ont annoncé Horner viré après son comportement inapproprié l’an passé. Au final, il est toujours en poste… jusqu’à présent !
Note
(1) L’affaire Christian Horner (alias « pipougate ») est un scandale sexuel qui touche le patron de l’écurie. Il aurait envoyé des messages à caractère sexuel à son assistante personnelle. Après enquête interne, cette dernière a été remerciée par Red Bull. Mais, depuis, c’est une tâche indélébile sur le CV de Horner.
D’autant plus que l’assistante a décidé de déposer une nouvelle plainte, cette fois près l’Employment Tribunal (sorte de Prud’Hommes). Les médias anglais ont ordre par la justice, de ne pas parler de l’affaire avant le procès prévu en 2026. Sinon, il aurait sans doute été déjà lynché par les tabloïds.
(2) William Oakes, le frère d’Oliver, a été arrêté avec une forte somme d’argent en liquide selon une information du Telegraph confirmé par la police. Il est soupçonné de blanchiment d’argent. Or, Hitech Global Holdings a deux directeurs : William et Oliver. Oliver dirigeait Hitech Grand Prix jusqu’à son arrivée chez Alpine, et a laissé la place à William.
Dans cet imbroglio, on retrouve Mazepin père et fils. En effet, l’oligarque Dmitry Mazepin visé par les sanctions internationales a vendu ses parts majoritaires aux Oakes. Cela sent un peu (beaucoup) mauvais et Oliver Oakes aurait été vu il y a quelques jours à Dubaï. Les conventions d’extradition entre Royaume-Uni et Emirats Arabes Unis étant « fluctuantes ».
Ceci n’est pas de l’information mais un lot de suppositions avec un fondement plus ou moins avéré (et plutôt moins que plus) ! Si l’actionnaire Thaïlandais de Red Bull a soutenu Christian Horner même au plus fort de la tempête médiatique il y a un an, c’est en raison de ses résultats depuis le début de l’écurie.
Quant au départ d’Adrian Newey, je n’ai lu nulle part que celui-ci le justifiait par la présence de Christian Horner.