Opel Mokka GSE : l’attaque du clone

Autres temps, autres moeurs

Les temps changent. Quand Opel lança dans les années 1970 le sigle GSE, cela renvoyait à « Grand Sport Einspritzung » (grand sport injection en français). Et oui, les sportives de l’époque commençaient à basculer dans la modernité avec l’injection, délaissant les vieux carbus.

Remplacé ces dernières décennies par le blason OPC, le GSE a fait son retour chez Opel en 2023, mais pour signifier désormais « Grand Sport Electric », une gamme plus puissante basculant progressivement vers l’électrification. Après des modèles hybrides comme l’Astra et le Grandland, le Mokka GSE concrétise désormais la conversion 100% électrique de la sportivité du Blitz..

Un sentiment de déjà-vu

C’est simple, le Mokka labellisé GSE voit sa puissance quasiment doubler par rapport à la plus puissante du reste de la gamme, avec 280 CV. Tiens, tiens, ce chiffre devrait vous parler ! Et oui, Stellantis décline à l’infini les 280 CV sur la plate-forme CMP puisque les cousins Abarth 600e Scorpionissima, Alfa Romeo Junior Veloce mais aussi les berlines Lancia Ypsilon HF et bientôt, Peugeot e-208 GTI ont la même puissance

Ce choix d’une puissance équivalente peut interroger, car d’autres groupes ont plutôt comme convention de hiérarchiser la puissance selon les marques et leur niveau de prestige. Un Q8 ne peut dépasser un Urus, une R8 ne dépassait pas une Huracan, une Skoda RS ne peut battre ou égaler une Audi RS…L’Ypsilon devait avoir à l’origine 240 CV avant d’être alignée sur le Junior Veloce, et voici que le Mokka reçoit la même puissance, alors qu’il n’est pas censé boxer dans la même catégorie que ses cousins italiens. Etonnant. Ce clonage à l’infini n’est-il pas trop poussé ?

Des valeurs connues

La fiche technique  est en effet très connue  : un moteur M4 de 280 ch et 345 Nm de couple sur le train avant, trois modes de conduite pour ajuster la puissance, la vitesse, la réactivité de l’accélérateur et la fermeté de la direction, un différentiel autobloquant mécanique Torsen, une batterie de 54 kWh de capacité brute et un poids d’environ 1,6 tonne à vide. Comme eux, l’Opel Mokka GSE est limité à 200 km/h et exécute le 0 à 100 km/h en 5,9 s. L’autonomie annoncée se situe logiquement à un niveau équivalent, soit 336 km selon le cycle mixte WLTP, à condition de ne pas être une “godasse de plomb”. L’Opel reçoit de nouvelles suspensions à doubles butées hydrauliques et abaisse sa garde au sol de 10 mm.

Alors, comment se démarque ce Mokka ?

Le Mokka joue la carte d’une sportivité retenue et sans exubérance, si ce n’est qu’il bénéficie de boucliers retravaillés inspirés du concept GSE Rally et surtout chausse des jantes de 20 pouces avec un design généreusement ajouré qui laisse découvrir des étriers avant jaunes à quatre pistons signés Alcon. Le badge GSE s’inscrit sur le hayon et les trois lettres sont aussi insérées sur l’encart couleur carrosserie des bas de caisse.

À l’intérieur, on retrouve les finitions “façon” aluminium comme dans la finition GS. Quelques inserts en alcantara, notamment sur les contre-portes, tenteront d’égayer et de réhausser une présentation très sobre, tandis que les sièges proposent une densité de mousse plus importante pour offrir un niveau de confort suffisant, en dépit des jantes 20 pouces et des réglages plus fermes.

Le Mokka veut proposer un compromis plus équilibré en termes de confort, par rapport à Abarth ou Alfa Romeo. Le différentiel a ainsi été calibré afin de rendre les réactions de la direction moins nerveuses que sur l’Abarth 600e et plus proches de celles de l’Alfa.

Le Mokka GSE semble donc être le SUV compact sportif du compromis dans la galaxie Stellantis, entre la rudesse de l’Abarth, le dynamisme de l’Alfa et le confort pensé pour les autoroutes et les voyages au long cours avec la pédale douce. La personnalité du véhicule demeure néanmoins très discrète, accompagnée d’une fiche technique déjà connue. Est-ce que cela sera suffisant ?