Nikola n’est pas Tesla : banqueroute déclarée

Longtemps considérée comme la plus prometteuse des startups du véhicule électrique, Nikola vient de se placer sous la protection du chapitre 11 aux USA. Concrètement, cette banqueroute doit lui permettre de trouver un repreneur, ou de tout liquider.

Les dirigeants ont décidé de vendre tout ce qu’il est possible de vendre. Ainsi, ils ne cherchent pas à continuer l’aventure avec un nouvel investisseur. Le mur de la réalité fait mal ! La société a été valorisée plus de 27 milliards de dollars en 2020. C’était alors la pleine bulle spéculative du véhicule électrique à batterie.

Batterie, hydrogène, le cœur de Nikola a trop balancé

Hélas, Nikola n’a jamais concrétisé les belles promesses. La société va continuer temporairement à assurer le support aux clients existants. Toutefois, ceux-ci devraient en être pour leur frais ensuite. La société a visiblement encore du cash (on parle de 47 millions de dollars tout de même). Cependant, les dettes s’accumulent. En 2024, pour les neuf premiers mois, Nikola a affiché une perte nette de 481,2 millions de dollars.

Selon le CEO Steve Girsky, cela fait plusieurs mois que Nikola cherche à se désendetter et à augmenter son capital. Visiblement pas ou peu d’investisseurs sérieux ou suffisants se sont faits connaître. Se placer sous la protection du chapitre 11 leur a donc semblé la seule solution viable.

Nikola paie sans doute son revirement en cours d’existence. La société lancée en 2014 voulait produire des camions électriques à batterie. Mais, la société s’est réorientée vers les camions électriques à pile à combustible hydrogène. En plus des camions, Nikola a lancé Hyla, un service de fourniture d’hydrogène.

Une image entachée par la fraude

Ces atermoiements, mais également les fraudes de son fondateur Trevor Milton, ont ruiné la réputation de la startup. Malgré le départ de Milton en 2020 (il a été condamné à 4 années de prison pour fraude), Nikola ne s’en est jamais vraiment remis.

Si on ajoute à cela les difficultés inhérentes à une startup dans le VE, on a les ingrédients d’un énorme flop. Oui, il y a eu des camions produits et livrés. Mais, il y a eu des rappels de sécurité. Et il y a même eu 4 camions détruits par des incendies amenant à la suspension de la commercialisation des camions à batterie.

Les camions FCEV (fuel cell) n’ont pas suffi. On n’a pas les chiffres exacts de 2024, mais sur le premier semestre, plus de 100 camions à hydrogène avaient été vendus. Après avoir atteint 2400 dollars fin 2019, l’action Nikola ne vaut plus, à date, que 50 pennies. 4800 fois moins ! Cela laisse tout de même une valorisation théorique de plus de 50 millions de dollars pour une société qui ne vaudra bientôt plus rien.

Nikola rejoint le cimetière des startups de l’électrique. Ces dernières comme Lordstown Motors, Fisker ou récemment Canoo, ont brassé des milliards de dollars, aujourd’hui évaporés. Nikola a par exemple acheté un fournisseur de batteries, Romeo Power, pour 144 millions de dollars en août 2022. Peut-être pas évaporés pour tout le monde les milliards…

Pourquoi Nikola ?

Evidemment, le nom de la société est un hommage à Nikola Tesla. Si une société concurrente a choisi le nom, Milton a choisi le prénom. Les deux constructeurs se sont fait la guerre commerciale et marketing sur le camion tracteur électrique. Au final, Nikola met la clé sous la porte et le Tesla Semi se fait toujours attendre.

Enfin non, des exemplaires circulent et sont livrés aux clients. Toutefois, fin avril 2024, Pepsi (le plus gros client du Semi) déclarait n’avoir reçu que 34 des 100 camions commandés.

Promis juré, pour 2025 Tesla présentera un Semi « Gen 2 » et devrait enfin produire son tracteur par milliers. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient.

(2 commentaires)

  1. Nikola, lucid, vinfast, fiskers, …une longue liste de faillite déclaréeou imminente…bientôt complétée par ..Tesla et son trublion muskump??

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