Essai Cupra Tavascan : SUV électrique au look audacieux, pari réussi ?

Cinq ans après la présentation du concept au Salon de Francfort, Cupra dévoile enfin le Tavascan, son deuxième modèle électrique après la compacte Born. Ce SUV coupé marque une nouvelle étape pour la marque, mêlant design audacieux et ambitions affirmées. Toutefois, au-delà de son allure futuriste, certains choix de conception et de fabrication suscitent le débat.

Un design affirmé, une production discutée

Le Tavascan reste fidèle à l’extravagance du concept initial avec une silhouette dynamique et un travail aérodynamique soigné, affichant un Cx de 0,26. Sa face avant marquée par des projecteurs acérés et des prises d’air sculptées affirme une identité forte, tandis que la ligne de toit plongeante accentue son aspect coupé. Pourtant, derrière cette esthétique travaillée, un élément surprend.

Le SUV est produit en Chine, un choix stratégique qui interroge, notamment pour un modèle destiné au marché européen. Deux versions sont disponibles : une propulsion V développant 286 ch et une transmission intégrale VZ culminant à 340 ch. Si ces chiffres laissent entrevoir des performances solides, l’orientation globale du modèle privilégie davantage le confort que le dynamisme pur.

Conduite : confort assumé, sportivité mesurée

Sur le papier, le Tavascan VZ affiche des performances honorables avec un 0 à 100 km/h abattu en 5,5 secondes. Sa suspension adaptative DCC Sport permet d’ajuster le comportement, mais le poids conséquent du véhicule (2,3 t) limite son agilité. Si les accélérations sont franches, la conduite dynamique se heurte rapidement à une sensation de lourdeur. Loin d’être un foudre de guerre, le Tavascan privilégie une expérience de conduite plus apaisée, avec une insonorisation soignée et une bonne filtration des irrégularités de la route.

L’aspect électrique est bien exploité avec un freinage régénératif ajustable via des palettes au volant et un mode « one pedal » efficace. Ces éléments apportent un surcroît de flexibilité au quotidien, notamment en milieu urbain. Cependant, les amateurs de conduite dynamique pourraient rester sur leur faim face à un châssis qui ne pousse pas vraiment à l’engagement.

Autonomie et recharge : un bilan contrasté

Doté d’une batterie de 77 kWh, le Tavascan revendique une autonomie comprise entre 512 et 568 km selon la version. En conditions réelles, la consommation mesurée à 18,7 kWh/100 km suggère plutôt une autonomie avoisinant les 450 km, un chiffre correct sans être révolutionnaire.

La recharge rapide permet de passer de 10 à 80 % en 28 minutes, mais la puissance plafonnée à 135 kW pourrait sembler un peu juste face à certains concurrents plus rapides sur cet aspect.

Un habitacle soigné mais perfectible

À bord, le Tavascan se distingue par un design intérieur novateur. La console centrale flottante et les matériaux premium comme l’Alcantara créent une ambiance valorisante. Toutefois, tout n’est pas parfait : certains plastiques durs détonnent dans cet ensemble, et l’espace arrière, bien que correct, ne se démarque pas particulièrement dans la catégorie. Avec un coffre de 540 litres, le SUV reste dans la moyenne du segment, sans offrir de surprise notable sur le plan pratique.

L’ergonomie fait également débat. L’écran central de 15 pouces, bien que réactif et visuellement réussi, impose de nombreuses manipulations, y compris pour des fonctions basiques comme la climatisation. Les commandes tactiles sur le volant, déjà critiquées sur d’autres modèles du groupe Volkswagen, ne convainquent pas non plus par leur praticité.

Prix et concurrence : un positionnement délicat

Avec un tarif débutant à 46 990 € pour la version V, le Tavascan affiche un positionnement compétitif face à des rivaux comme le Tesla Model Y, le Ford Mustang Mach-E ou l’Audi Q4 Sportback e-tron. Cependant, l’absence de bonus écologique, due à sa production en Chine, vient nuancer cet argument tarifaire. Dans un marché où l’incitation fiscale joue un rôle clé, cette origine manufacturière pourrait être un frein pour certains acheteurs, dommage car c’est un modèle looké et très plaisant à mener.

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