Uber discute avec Travis Kalanick pour financer son rachat de l’unité américaine de Pony AI, relançant l’ex-patron dans l’autonomie.
Un retour inattendu de Travis Kalanick dans le secteur des véhicules autonomes
L’ancien PDG et fondateur d’Uber, Travis Kalanick, pourrait faire un retour remarqué dans l’univers de la mobilité autonome. Selon un rapport du New York Times, Uber Technologies Inc. serait en pourparlers avec Kalanick pour l’aider à financer l’acquisition de la branche américaine de la société chinoise Pony AI Inc., spécialisée dans les technologies de voitures autonomes.
Si cet accord aboutit, Travis Kalanick dirigerait directement la division américaine de Pony AI, tout en maintenant son rôle actuel à la tête de CloudKitchens, son entreprise de « dark kitchens ».
Des négociations à un stade préliminaire
Les discussions entre Uber et Kalanick sont encore à un stade préliminaire, selon le New York Times, qui cite deux sources anonymes. Aucune information financière n’a été rendue publique à ce jour, et les porte-parole des parties impliquées – Uber, Pony AI, Kalanick et CloudKitchens – ont refusé de commenter ou n’ont pas répondu aux demandes.
Malgré ce manque de clarté, le marché a immédiatement réagi à la nouvelle : les actions d’Uber ont grimpé de 3,8 % tandis que les certificats de dépôt américains (ADR) de Pony AI ont bondi de 21 % dans la foulée de l’annonce.
Une dynamique nouvelle pour Uber dans la conduite autonome
Cette potentielle collaboration marque un tournant stratégique pour Uber, qui semble vouloir renforcer sa position dans le domaine de la mobilité autonome. Sous la direction de Kalanick, Uber avait autrefois misé sur le développement interne de véhicules autonomes, avant de revoir sa stratégie.
Au cours des 12 derniers mois, Uber a cherché à s’imposer comme la plateforme commerciale privilégiée pour les acteurs de la conduite autonome. L’entreprise a :
- Conclu plus d’une douzaine de partenariats avec des constructeurs et développeurs de logiciels de véhicules autonomes.
- Réalisé des investissements ciblés dans certaines de ces startups.
- Évolué vers un modèle de plateforme d’intégration, plutôt que de construire sa propre technologie propriétaire comme à l’époque de Kalanick.
Le retour de Kalanick dans la tech de pointe ?
Depuis son départ d’Uber en 2017, Travis Kalanick avait gardé un profil relativement discret, concentré sur le développement de CloudKitchens, une entreprise tournée vers la restauration et la logistique. En quittant définitivement le conseil d’administration d’Uber en 2019, il semblait avoir tourné la page de la mobilité.
Mais cette éventuelle prise de contrôle de la division américaine de Pony AI suggère que Kalanick n’a pas dit son dernier mot dans l’univers technologique. En s’alliant de nouveau – même indirectement – avec Uber, il pourrait redonner un second souffle à sa carrière dans l’innovation, cette fois dans un secteur à fort potentiel : les véhicules autonomes.
Pourquoi Pony AI attire autant l’attention ?
Pony AI, bien que chinoise à l’origine, détient une division américaine jugée stratégique pour son accès au marché nord-américain, à ses talents en ingénierie, et à ses régulateurs locaux. L’intérêt de Kalanick pour cette branche indique une volonté claire de s’implanter dans un segment porteur, à la fois technologique et commercial.
En outre, Pony AI dispose déjà de tests routiers et de projets pilotes en Californie, un État clé pour les développements liés à l’autonomie. L’acquisition de cette unité donnerait à Kalanick une base d’opérations solide, sans avoir à repartir de zéro.
Une alliance stratégique à surveiller de près
Si l’accord se concrétise, il symbolisera un retour audacieux de Travis Kalanick sur le devant de la scène technologique, avec le soutien de son ancienne entreprise. Pour Uber, il s’agirait d’un pari intelligent pour rester un acteur incontournable dans la course à l’autonomie, tout en s’appuyant sur une figure charismatique et controversée de la Silicon Valley.
À ce stade, rien n’est encore acté. Mais les discussions en cours laissent entrevoir une possible alliance explosive entre innovation, stratégie commerciale, et ambitions personnelles.
Source : Reuters.
Crédit illustration : Uber.