Stellantis et Renault dénoncent les règles européennes trop strictes

Stellantis et Renault alertent : la réglementation européenne rend les petites voitures trop chères et menace l’industrie automobile.

Les leaders de Stellantis et Renault s’unissent contre les règles européennes

Dans une déclaration conjointe rare et stratégique, John Elkann, président de Stellantis, et Luca de Meo, directeur général de Renault, tirent la sonnette d’alarme.

Dans une interview au Figaro, ils dénoncent la réglementation excessive de l’Union européenne, qu’ils accusent d’alourdir les coûts de fabrication des petites voitures – des modèles pourtant essentiels pour l’emploi, l’accessibilité et l’environnement en Europe.

Un impact direct sur le prix des voitures compactes

Selon Luca de Meo, le prix de la célèbre Renault Clio aura augmenté de 40 % entre 2015 et 2030 si rien n’est fait. Cette hausse est directement liée à la complexité croissante imposée par les normes européennes. Les règles en matière de sécurité, de pollution et d’équipements technologiques – bien qu’elles visent à protéger les usagers – alourdissent les véhicules et en augmentent drastiquement les coûts.

Par exemple, pour passer les crash tests, une Renault R5 doit répondre aux mêmes critères qu’une berline haut de gamme, ce qui, selon de Meo, « n’a aucun sens » compte tenu de la vocation urbaine et compacte de ces modèles.

Une demande de traitement différencié pour les petites voitures

Elkann et de Meo appellent à l’adoption de règles distinctes pour les véhicules de petite taille, plus adaptés à leur segment. Ils réclament un soutien concret à un pan de l’industrie automobile qui constitue le cœur de la mobilité accessible en Europe, surtout dans des pays comme la France, l’Italie et l’Espagne.

Ces pays devraient, selon eux, s’opposer collectivement à des régulations qui favorisent indirectement les modèles plus gros et plus chers, incompatibles avec les réalités socio-économiques de millions d’Européens.

Une industrie déjà fragilisée par la conjoncture mondiale

La sortie médiatique d’Elkann et de Meo intervient dans un contexte économique tendu. La demande automobile en Europe reste faible, n’ayant toujours pas retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. Parallèlement, les droits de douane imposés par les États-Unis sous l’impulsion de Donald Trump déstabilisent les chaînes d’approvisionnement et complexifient les stratégies d’exportation, notamment pour Renault qui comptait s’implanter sur le marché nord-américain avec ses voitures de sport.

Des paroles politiques sans effets concrets

Bien que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ait promis un soutien accru à l’industrie automobile européenne, les dirigeants de Stellantis et Renault déplorent un manque d’actions tangibles. Elkann souligne que les promesses de Bruxelles ne se traduisent pas encore en résultats concrets, laissant les constructeurs sans visibilité ni cadre stable pour investir.

Une industrie stratégique à défendre face aux géants mondiaux

Alors que les États-Unis, la Chine et d’autres pays émergents mettent en œuvre des politiques industrielles fortes pour défendre leurs intérêts nationaux, l’Europe semble à la traîne. Luca de Meo insiste sur le fait que le continent devrait adopter une stratégie industrielle claire pour protéger ses champions industriels et soutenir l’innovation.

Notre avis par leblogauto.com

Elkann prévient que l’avenir de l’industrie automobile européenne se décidera dès cette année 2025. Ainsi, pour éviter une perte d’influence sur le marché mondial et assurer des emplois durables en Europe, il appelle à une mobilisation rapide et coordonnée des gouvernements et des institutions européennes. A suivre à n’en pas douter.

Source : Le Figaro.

Crédit illustration : Renault.

(20 commentaires)

  1. Les bagnoleurs européens ont la mémoire très courte.

    Ils ont poussé à fond pour les normes mortifères, prétendues écologistes, parce qu’elles mettaient des barrières d’entrée aux concurrents asiatiques, qu’elles obligeaient les gens à changer de voiture et qu’elles donnaient un prétexte à un saupoudrage de subventions « gratuites ».

    Maintenant que cette très intelligente stratégie de la médiocrité leur explose à la figure, ils pleurent. Pas moi : chacun son dû.

    On ne le dira jamais assez : l’écologisme est à la fois une pulsion de mort et un gigantesque détournement de fonds. Mais il arrive que les escrocs s’emmêlent les pinceaux.

      1. Le mieux, c’est encore d’envoyer ceux des autres, loin des yeux, à la mine pour batteries XXL et motorisations électriques: Beaucoup d’entre eux n’auront pas le temps d’en développer un…

        1. Je suis d’accord pour que l’on critique les grosses VE … mais à taille équivalente, une VE sur 150.000 km polluera 3 X moins de la VT.

          Après pourquoi les normes UE ont tué les C1, Aygo, 108, C2, Twing2, UP!
          Il y 10 ans, ils avaient des VT prêtes pour faire 2l/100 km.

          La motivation n’est plus là… Les carburants ne sont pas cher aussi.
          Quand une vraie taxe Carbone !? Quitte à arrêter les malus ….

    1. « Les bagnoleurs européens ont la mémoire très courte. »
      Oui, c’est vrai… Il avait plus de barrières aux frontières !

  2. « Elkann prévient que l’avenir de l’industrie automobile européenne se décidera dès 2024. »
    Bin alors un an après …… ?

  3. Je doute qu’ils arrivent à faire bouger tata Ursulle, qui comme toujours avec l’Allemagne, ne va pas louper l’occasion de planter les autres et leurs industriel qui sont ici moins sur le haut du panier que visent les BAM.
    il faudrait à minima que, parmi les 3 pays les plus affectés, les 2 (France et Italie) qui sont contributeurs nets au budget européen suspendent leurs versements tant que l’enculade n’a pas pris fin…
    Mais pour cela il faudrait des politiques un peu plus burnés que ce que nous avons.

  4. c’est n’importe quoi cette sous-classe de véhicule.
    l’intérêt est des plus limité car:
    – on ne va pas revenir en arrière sur la dépollution des véhicules
    – les petits budgets n’achètent pas de voiture neuve de toute manière, mais des occasions et donc c’est plutôt sur l’entretien du parc existant qu’il faudrait faire un effort avec un coup de pouce pour les petits budgets
    – ces voitures à « basse valeur » sont pour la plupart produites en dehors de l’UE, donc quel intérêt pour l’Europe, autant ouvrir les vannes et importer d’Asie

    1. En effet, et puis sécuritairement parlant ça donnerait quoi ? Des voitures moins solides ?
      Tant que c’est des petits chocs en ville ça irait, mais pour peu qu’on se prenne un carton en s’aventurant sur route départementale on risquerait gros ?
      Il faudrait du coup être très pédagogue sur les risques encourus lors de l’achat, mais ça risque de refroidir plus d’un acheteur.
      Ou alors on se rapproche de la classe VSP (car il faut alors limiter la vitesse pour limiter les risques), et dans certaines campagnes on en voit déjà pas mal.

      C’est très flou en fait ce dont ils parlent.
      Ca donne l’impression d’une d’une vision très urbano-centrée, sans réaliser que dans n’importe quelle petite ou moyenne ville (10000-100000 âmes) une R5 peut-être utile en ville mais être régulièrement amenée à faire de la départementale ou un bout d’autoroute.

      Ca donne un peu l’impression qu’ils mettent sur le dos de la sécurité (et de la « pulsion de mort écologiste », lol) l’augmentation des prix qui serait peut-être plutôt due au covid et au leasing, qui maintient possiblement les occasions hors du budget des faibles revenus.
      Avant une caisse coutait 15-20000€ et en occaz 10000€ de moins, soit 5-10000€.
      Désormais elle coute 20-30000€ et en occaz post leasing 5000€ de moins, soit 15-25000€.

    2. Je ne pense pas que ce ne soit qu’une histoire de dépollution, ou alors je n’ai pas bien compris l’article. On a des voitures avec de plus en plus de technologie qui alourdissent les voitures, donc leur conso, donc leur pollution. On a aussi des voitures avec de plus en plus de sécurité passive, avec des caisses renforcées etc, ce qui alourdie aussi les voitures.
      En créant une nouvelle catégorie on pourrait imaginer imposer du Made in UE, avoir des voitures prévue pour la ville et donc pour des chocs à faible vitesse plutôt que taper à 130, ça permettrait d’avoir moins besoin de renfort et donc d’alléger la caisse, oon n’aurait plus besoin d’aide au maintient dans sa voie etc, ça veut dire des ADAS obligatoire adaptées à un usage en ville ou sa périphérie et non plus pour tout type de route et tout type de trajet. En étant prévue pour rouler moins vite, on aurait aussi moins besoin d’insonorisation.

      1. c’est compliqué de faire une catégorie de sous-voiture.

        « Selon Luca de Meo, le prix de la célèbre Renault Clio aura augmenté de 40 % entre 2015 et 2030 si rien n’est fait. Cette hausse est directement liée à la complexité croissante imposée par les normes européennes. Les règles en matière de sécurité, de pollution et d’équipements technologiques – bien qu’elles visent à protéger les usagers – alourdissent les véhicules et en augmentent drastiquement les coûts. »

        soit on a des obligations normatives qui ne font qu’ajouter du coût sans aucun réel bénéfice (les alertes de survitesse par exemple) et on peut s’en passer mais pour toutes les catégories de voitures, et auquel cas ce sera accepté par les utilisateurs.
        mais proposer une gamme voiture qui est faite pour un usage limité ca va forcément coincer, on preferera tous une occasion plutot qu’une neuve avec moins de performance ou de sécurité.

        je serais surpris de connaitre le prix d’une ancienne Panda ou d’une Sandero 1ere du nom fabriquée aujourd’hui: elle n’étaient a priori pas si dangereuses ni polluantes que ça et leur cout de production devait vraiment être faible au regard de leur simplicité. quel serait le gain par rapport au modèle actuel?

    3. De Meo prends l’exemple de la R5 qui est sans doute dans son format actuel (pas vraiment celui de l’originale) capable de sortir des villes. Mais s’il prend cet exemple, c’est probablement car en l’état normatif il ne sait plus taper vraiment plus bas, faisant revenir au vrai prix d’un second véhicule (péri-)urbain.

      Pour des citadines avec des contraintes de tous ordres allégées (et plus légères), en l’état, probable qu’elles seraient majoritairement électriques et non polluantes localement de toutes manières. Et même en thermique, le vrai sujet n’est-il pas d’homologuer actuellement des grosses vaches de Cayenne entre 3 et 4l/100km (selon qu’on choisisse la base V6 ou V8, 70 à 85g/km côté CO2) et qui seront en réalité à 4 ou 5 fois ces chiffres, en n’ayant pas le pied trop lourd… tandis que la citadine thermique qui ne bénéficie pas d’un WLTP taillé pour elle y sera en normé comme en réel.

      Il y a un moment ou il faut arrêter de prendre les gens pour des débiles et vouloir les coller dans une sombre merde d’AMI pour plus cher qu’une 107 il n’y a pas si longtemps. Ou il faudra en accepter les conséquences politico-économiques voir sur le niveau d’entropie du pays.

  5. Un règlement type Keicar, ces modèles parfaitement adaptés à nos grandes villes serait top. On a bien des règles allégées pour les petites séries, pourquoi ne pas en avoir pour les voitures de moins de 3.5m de long et moins de 1000kg par exemple? Quitte à les brider à 100ch/75kw, ce qui ferait déjà de jolie bombinette.
    Je ne suis pas certain que ça irait dans le sens de virer les voitures des centres villes par contre.

    1. Dit comme ça c’est plus parlant que dans l’article. Le but serait un peu de faire une sorte d’Ami+ (mais en thermique ? ça aurait un sens ?).
      « Culturellement » aussi ça peut bloquer, les keicars font partie de la culture au Japon, en France ça risquerait d’être une autre histoire.

      1. On peut arrêter Euro NCAP.
        Réduire le choc homologation de 64 km/h à 55 km/h.
        Réduire ou supprimer le choc latéral contre poteau.
        Garder les chocs piéton.

  6. Le principal contrainte sur les voitures est le poids, en grande partie due aux normes de crash test et de sécurité et de vitesse de circulation.
    Il y a une place et un intérêt à avoir des voitures de ville sur le modèle des kei-cars, qui pourraient avoir une vitesse maximale limitée (90/100 km/h), associée à des normes de crash réduites moins d’ADAS, des dimensions et une puissance réduite.
    On pourrait retrouver des voitures à 600/700 kg, donc moins polluantes et un encombrement réduit.
    En contrepartie, in pourrait y avoir une TVA réduite, un meilleur accès en ville, des tarifs de stationnement réduit …

  7. les constructeurs européens furent heureux de toutes les normes qui ont freiné l’importation des voitures asiatiques. Maintenant ils viennent pleurer, et étonnamment sur le coté écologique ils se foutent du monde
    Renault a délibérément choisi de placer la R5 en premium, ils pouvaient garder la zoe et l’améliorer un peu.
    N’oublions pas que la zoe a démarré à 13k€.

    Idem pour peugeot et sa très chère 208 en version électrique, on sent qu’on se fait tondre avec leurs bagnoles hors de prix

  8. J’ai toujours milité pour des Keicars à l’Européenne… Un poil plus grand que les normes Japonaise.
    Un ABS et deux airbags sont largement suffisants.
    Mais vivement des autos sous la tonne.

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