Peugeot réssuscite le blason GTi sur la e208

e208 gti

Si le marché électrique demeure compliqué en Europe, que dire de la niche des sportives, surtout quand il s’agit d’un blason mythique ? Entre le prix et les limites d’usage et d’autonomie, les petites sportives électriques n’ont pas trouvé leur clientèle. Même les géants y vont à reculons, comme Ferrari. De leur côté, Maserati avec sa gamme Folgore ou encore Abarth ont déjà essuyé des revers cuisants. C’est donc un défi audacieux mais risqué auquel Peugeot se frotte en dévoilant, à la veille des 24 heures du Mans, la e208 GTi.

Un projet qui avait muri dès 2020, avant d’être mis en sommeil avec l’arrivée de Linda Jackson à la tête de la marque sochalienne. Visiblement, le départ de Carlos Tavarès et les remaniements ont fait sauter pas mal de verrous, puisque le projet a fini par aboutir, alors que la présidence a changé de mains, passant de Linda Jackson à Alain Favey. De quoi répondre à l’Alpine A290, afin de lancer un nouvel acte de la guerre des bombinettes françaises, comme au bon vieux temps ?

GTi, , l’essence de la sportivité électrifiée ?

Contrairement à la précédente génération, l’actuelle 208 lancée en 2019 n’a pas eu de version GTi thermique, mettant fin à une tradition initiée par 40 ans plus tôt. Peugeot avait tenté de remplacer son blason sportif « thermique » par une nouvelle appellation « PSE », expérimentée sur la 508, mais qui n’a jamais vraiment pris. Ainsi, la e208 GTi renoue le fil de l’histoire, mais avec une puissance électrique. D’un point de vue purement sémantique, c’est une aberration puisque le « i » de GTi signifiait injection, ce qui n’a plus de sens dans une sportive électrique, au même titre que l’appellation » Turbo » de la Porsche Taycan…marketing, direz-vous ?

Il y a quarante et un ans, alors que la 205 T16 était sur le point de révolutionner le rallye mondial, Peugeot lançait une bombe sur les routes avec la 205 GTi. La version énervée du « sacré numéro » entrait dans l’histoire grâce à son alliance gagnante entre look sportif soigné, compacité et performances, grâce aux moteurs atmosphériques 1.6 et 1.9. La Golf GTi avait enfin à qui parler. Jusqu’en 1994, Peugeot vendra plus de 330.000 GTi, un sacré numéro ! Face à un tel mythe, indépassable, et dans un nouveau contexte bien moins permissif pour les voitures plaisir vitaminées, que propose cette e208 ?

Un châssis revu

Fruit du travail des ingénieurs de Peugeot Sport à Satory et des designers maison, la E-208 GTi dispose d’un châssis profondément evu. Il est abaissé de 30 mm, tandis que les voies sont élargies de 56 mm à l’avant et de 27 mm à l’arrière. La e208 GTi possède une barre anti-roulis à l’arrière, de suspensions à double butée hydraulique, sans oublier l’implantation d’un différentiel à glissement limité, comme sur le Junior Veloce. Des jantes perforées de 18 pouces, chaussées de pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 de dimension 215/40 complètent l’ensemble.

Evidemment, il faut freiner la bête, qui pèse tout de même 1500 kilos. Pour le coup, on est bien loin des GTi d’antan, mais plus rien n’est vraiment comparable. Le freinage repose ainsi sur des disques à la taille majorée (345 mm à l’avant). En mode sport, le freinage régénératif se désactive, afin que le conducteur ait un retour plus naturel des sensations de freinage.

Du rouge et du blason GTi

Visuellement, la e208 GTi arbore fièrement une peinture rouge vif, comme son aieule présentée quatre décennies auparavant. La référence au passé se traduit par le retour du liseré rouge, associé à des bordures noires, comme sur les pare-chocs et les protections de lancêtre. Ce liseré s’intègre subtilement aux passages de roues, sur le pourtours de la calandre et à l’intérieur des phares, sans oublier les logos.

L’ensemble, avec ses passages de roues élargis, son nouveau becquet avant inférieur et son diffuseur, apporte un surplus de sportivité « chic » dirions nous, mais sans trop en faire, exception faite peut-être des grosses jantes « neo-rétro » assez massives. Comme cela se voit beaucoup chez Stellantis, la filiation est accentuée par une profusion de « gimmicks » stylistiques et de badges. Là où le Junior Veloce avait du Biscione partout, ici c’est le sigle GTi qui se démultiplie. Cependant, il disparaît de la custode, ce qui était pourtant la marque de fabrique du style GTi d’origine, pour migrer au centre des grosses jantes.

La déco référencée se poursuit à l’intérieur, où les détails thématiques abondent : ceintures de sécurité rouges, sièges avant ultra-enveloppants avec appuie-tête intégrés, rappels rouges sur la sellerie, les panneaux latéraux de portes, le tableau de bord et la couronne (aplatie) du petit volant, ornée de parties en cuir perforé et en Alcantara. Là aussi, les clins d’œil à la GTi de l’époque sont légion, y compris le sigle avec la police d’écriture vintage qui va bien. C’est vraiment réussi.

Cousinage mécanique

Sous le capot, pas de surprises. Ce qui fera peut-être grincer des dents, Stellantis ayant un peu la manie des « clones ».  Le moteur électrique « made in France » M4+, qui développe 280 ch et 345 Nm de couple, est le même que celui des Alfa Romeo Junior Veloce, Abarth 600e et de la prochaine cousine Lancia Ypsilon HF.  De plus, la batterie d’une capacité brute de 54 kWh, bénéficie évidemment selon les termes consacrés d’une « gestion optimisée et d’un système de refroidissement conçu pour une utilisation intensive ». Les performances sont au rendez-vous, avec un 0 à 100 annoncé en 5 »7 et une vitesse maximale bridée à 180 km/h. C’est moins que les  200 km/h de l’Abarth 600e, mais 10 km/h de plus que sa grande rivale, l’Alpine A290…

Mais soyons clairs, l’autonomie annoncée de 350 km en cycle mixte Wltp ne sera pas celle de la réalité, si vou décidez de la mener comme une GTi. La charge « longue » peut s’effectuer par exemple à l’aide d’une wallbox de 7,4 kW, tandis que vous pouvez passer de 20 à 80 % de la charge « complète » en moins de 30 minutes si vous utilisez une borne à courant continu de 100 kW. Là aussi, rien de nouveau techniquement.  Quant à la question de « l’ivresse » sans le bruit rageur d’un bloc XU et le maniement de la boîte méca, le débat a déjà été tranché !

Alors, team e208 GTi ou team Alpine A290 ? La guerre est relancée ! Pour les tarifs, il faudra encore attendre, mais ils pourraient s’établir au dessus des 40.000 euros, ce qui n’est pas rien !

(18 commentaires)

  1. je ne doute pas un instant que peugeot va nous concocter un chassis talentueux, et que c’est une bonne idée commercialement . mais je lui prèfére la très sexy alpine a 290 en bleu… une rivale de choix, c’est bon.

  2. Pourquoi l’avoir bridé à 180 alors que le même moteur et la même batterie sont dispo chez les cousines qui peuvent aller à 200 km/h?
    Pas fan du gros logo GTI au milieu des jantes, mais le reste est plutôt sympa.

    Je suis curieux de voir ce que donnera un match des bombinettes française, à l’ancienne.

    PS: « Il y a quarante et un ans, alors que la 205 T16 était sur le point de révolutionner le rallye mondial, Peugeot lançait une bombe sur les routes avec la 205 GTi. »
    Serait on à la veille d’une révolution en WEC grâce à la 9×8? ^^

    1. « Pas fan du gros logo GTI au milieu des jantes, mais le reste est plutôt sympa. »
      Effectivement, c’est un peu le bémol. … Ça fait un peu « m’as-tu-vu ».

  3. Excellente nouvelle, mais attend le prix. La GT en 156 cv flirte déjà avec les 40000 et les clones Alfa et abarth atteignent 50000 avec les options qui vont bien.

  4. bizarres ces jantes, pour moi c’est du AlfaR à 99%, si c’était un clin d’oeil aux jantes de l’ancienne GTi, la ref est pas évidentes. et cette manie des visuels ton sur ton (voiture rouge sur fond rouge) on dirait qu’il y a un filtre rouge sur toute l’image et du coup on rate pas mal de détails, dommage 🙁

  5. Comment peut-on ch……sur son histoire en sortant une GTI VE ????
    Sera-t-elle capable de faire un 200 bornes « reels » ?
    Même pschit que les ABARTH VE ?

    A suivre donc

    1. Si l’on doit passer à la VE un jour, autant le faire avec des modèles sympas.
      350 km en WLTP, c’est effectivement peu … 100 kW pour recharger ce n’est pas beaucoup également.
      Ce n’est pas une auto pour partir en vacances, certes… Mais cela n’arrive qu’à 1 % de l’année.
      Le prix n’est pas donné … Mais c’est du HdG !
      La prochaine génération fera mieux … Alors autant qu’ils acquirent de l’expérience avec ce modèle… Peut-être une architecture avec 800 V et 300 kW pour recharge et 100 km en WLTP.

    2. Les Fiat 500 ont le « défaut. » d’être arrivée trop tôt.
      C’est généralement un avantage d’être premier, sauf que dans la VE les technos évoluent très vite … Beaucoup plus vite que les VT … De l’ordre de 10 à 20 X plus vite.
      Chaque génération de VE est nettement mieux ET moins chere !
      Fiat attend une nouvelle génération de batterie plus économique … 30 k€ la petite voiture, c’est hors de prix, cela a bien marché pendant 3 ans, ce qui est déjà énorme, mais les limites, on été largement dépassées.

  6. Pour une fin de carrière… C’est magnifique !
    C’est très bon comme locomotive commerciale.
    208 ch, c’est beaucoup… Sur ce modèle en fin de carrière, 240 ch auraient largement suffi.
    Après, il faudrait qu’ils baissent les prix des versions inférieures pour ratisser plus large la clientèle.

  7. La guerre contre l’A290 est lancée et cette Peugeot a pour elle sa puissance supérieure, et en moins un blason beaucoup moins prestigieux. Sans même parler du design ravageur de la petite Renault.
    Mais contrairement à son illustrissime ancêtre (par cousinage, hein), c’est bien une voiture de niche. Le sport avec un fil à la patte voyez-vous c’est un peu dur à vendre. Ce qui a fait le succès des GTI c’est qu’elles étaient sportives ET pratiques au quotidien. Vous vous imaginez partir en WE en Provence en cherchant désespérément une borne de recharge ?

    1. Avec ma 1ere 205 GTI (une 105 ch) parfois, j’avais du mal à atteindre 400 km !
      …. Ce n’est pas si énorme comme différence !?

      1. Mais le plein se faisait en moins de 5mn et en prime pour restaurer 100% de l’autonomie (et pas 70%, comme une recharge classique VE 10->80%, afin que la courbe de charge ne pénalise pas encore plus les temps de recharge)… et partout, avec alors encore bien plus de stations qu’actuellement.

        Ça rends juste l’affaire vivable d’un côté et pas de l’autre… Surtout que les 400km ne seront pour la nouvelle même pas en rêve à bon rythme.

        1. Ce modèle avec tous ses défauts deviendra avec l’A290 des références qui seront dépassées sans évolutions notables en moins de 4 ans.
          L’autonomie et la recharge rapide seront à être amélioré.
          Mais elles méritent d’exister maintenant et ce sont des bonnes bases pour des évolutions.

    2. Tout dépend d’où vous partez .il est tout à fait possible de traverser la France en VE, ça met juste un peu plus de temps:
      C’est Le coté positif le VE évite la transhumance des parisiens vers la province à chaque week-end

    1. Depuis 2023, la e208 est fabriqué en espagne en Espagne à Figueruelas (á côté de Saragosse), donc logiquement elle sera fabriqué dans la même usine.

  8. je viens de voir sur un site la prochaine id2 de vw, à peine maquillée en polo, eh ben ils seront pas dépaysés les fans vw, c’est ternasse à souhait, en plus elle sera en retard , on ne la verra pas avant début 2027

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