Nio va réduire de 25 % ses coûts en recherche et développement afin d’atteindre la rentabilité d’ici fin 2025, malgré une perte d’exploitation record au 1er trimestre.
Un virage stratégique pour assurer la rentabilité
Le fabricant chinois de véhicules électriques Nio revoit sa stratégie financière en profondeur. L’entreprise prévoit de réduire ses dépenses en recherche et développement (R&D) de 20 à 25 % dans le but d’atteindre la rentabilité dès le quatrième trimestre de 2025. Cette décision a été annoncée lors de la publication des résultats du premier trimestre, période marquée par des pertes plus importantes que prévu.
Les dépenses trimestrielles en R&D devraient désormais se situer entre 256 et 320 millions d’euros, contre des niveaux bien plus élevés l’année précédente.
Rationalisation interne et gains de productivité
Lors de l’appel aux résultats, William Li, président de Nio, a détaillé les mesures déjà mises en œuvre pour réduire les coûts structurels de l’entreprise. Selon lui, des améliorations significatives ont été réalisées via une restructuration logistique et une rationalisation des effectifs, deux leviers clés pour augmenter la productivité sans sacrifier la qualité.
Li a précisé que les effets de ces efforts commenceront à apparaître dès le deuxième trimestre, notamment dans les dépenses d’exploitation, qui devraient afficher une baisse sensible. Il a ajouté que ces économies joueront un rôle important dans le redressement des résultats financiers de l’entreprise, alors que le secteur des véhicules électriques continue de faire face à des pressions croissantes en termes de concurrence et de marges.
Résultats du premier trimestre : une perte plus lourde que prévu
Malgré une augmentation des livraisons, les revenus du premier trimestre ont déçu les analystes. Pire encore, Nio a enregistré une perte d’exploitation ajustée de 6 milliards CNY, soit environ 770 millions d’euros, contre une estimation initiale de 5,1 milliards CNY (environ 655 millions d’euros). Ce décalage témoigne de la difficulté pour l’entreprise à conjuguer croissance des volumes et maîtrise des coûts.
Ce résultat intervient dans un contexte de guerre des prix sur le marché chinois des véhicules électriques, où les marges sont de plus en plus comprimées, notamment à cause des réductions tarifaires agressives lancées par des concurrents comme BYD ou Tesla.
Perspectives pour le deuxième trimestre : livraison et chiffre d’affaires stables
Malgré ce revers, Nio reste confiant pour les mois à venir. La firme table sur un chiffre d’affaires compris entre 2,5 et 2,56 milliards d’euros pour le deuxième trimestre, soit entre 19,5 et 20 milliards CNY, en ligne avec le consensus du marché. Quant aux livraisons, Nio prévoit d’écouler entre 72 000 et 75 000 véhicules sur cette période, ce qui constituerait une progression par rapport au trimestre précédent.
Ces projections montrent que Nio continue de croître en volume, mais met désormais l’accent sur l’efficience opérationnelle plutôt que sur l’expansion coûteuse.
Une stratégie dictée par la pression des marchés
La décision de réduire fortement les dépenses de R&D est significative pour un constructeur technologique comme Nio, dont la réputation repose en partie sur l’innovation, notamment en matière de batteries interchangeables et de technologie autonome. Toutefois, l’entreprise semble désormais privilégier la stabilité financière à l’expansion rapide.
En ajustant ses priorités, Nio entend rassurer les investisseurs et se positionner comme un acteur plus durable sur un marché de plus en plus compétitif.
Notre avis par leblogauto.com
C’est un virage stratégique qu’opère Nio en réduisant ses dépenses de R&D jusqu’à 25 % pour viser une rentabilité dès fin 2025. Malgré une perte d’exploitation de 770 millions d’euros au premier trimestre, la marque maintient des prévisions de croissance solides pour le deuxième trimestre avec un recentrage sur la productivité et la maîtrise des coûts.
Avec : Bloomberg.
Crédit illustration : Nio.
Suivez bien Nio : cette marque depuis quelques mois a adopté une communication autrement plus en phase avec le commerce international que les rodomontades de beaucoup de ses concurrents chinois.
Une preuve de sérieux du management.
Solder à -34% ses stocks pour s’en débarrasser c’est bien pour le court terme mais ça donne une très mauvaise image. Et en automobile l’image compte autant que le produit !