Berlin prolonge l’exonération fiscale pour les véhicules électriques jusqu’en 2035 afin de soutenir l’industrie automobile allemande.
Un soutien fiscal pour accompagner la mutation du secteur automobile
Face aux défis structurels et conjoncturels auxquels est confrontée l’industrie automobile allemande, le gouvernement fédéral a décidé de prolonger l’exonération fiscale pour les véhicules électriques (VE) jusqu’en 2035. Cette mesure vise à stimuler la demande de voitures électriques dans un contexte marqué par une pression croissante de la concurrence internationale, notamment chinoise, et par des incertitudes économiques pesant sur la plus grande économie européenne.
L’annonce a été confirmée lors d’une conférence de presse à Berlin par Maximilian Kall, porte-parole du ministère des Finances. Le ministre Lars Klingbeil, également vice-chancelier et membre du SPD (Parti social-démocrate), présentera prochainement un projet de loi pour formaliser cette extension. Selon les projections officielles, le maintien de cette exonération pourrait représenter une perte de recettes d’environ 600 millions d’euros pour l’État allemand d’ici 2029.
Klingbeil a justifié cette mesure en soulignant l’urgence de poser les bonnes incitations dès aujourd’hui pour permettre une adoption massive des véhicules électriques dans les prochaines années. Il s’agit d’une étape jugée nécessaire pour assurer à la fois la compétitivité de l’industrie automobile allemande et sa transition vers une mobilité plus durable. Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de voir l’Allemagne rester un pays constructeur de véhicules haut de gamme, en déclarant : « Nous voulons que les meilleures voitures continuent à être fabriquées en Allemagne ».
Entre restructurations, suppressions d’emplois et rivalité mondiale
Cette mesure fiscale intervient alors que les grands noms de l’automobile allemande traversent une période difficile. Volkswagen AG a récemment annoncé une réduction de sa production, tandis que Robert Bosch GmbH prévoit la suppression de 13 000 postes. À cela s’ajoute la décision du groupe ZF Friedrichshafen AG, fournisseur clé de composants automobiles, de supprimer 7 600 emplois dans sa division de transmission électrifiée, signe d’une restructuration en réponse à une demande en baisse.
Le chancelier Olaf Scholz et le gouvernement se réuniront dans les jours à venir avec les acteurs de l’industrie lors d’un sommet initié par Friedrich Merz, chef de l’opposition CDU, qui cherche à établir un consensus sur une stratégie industrielle cohérente. Cette rencontre visera notamment à discuter des moyens de faire face à la montée en puissance des constructeurs chinois, aux tarifs douaniers américains et aux coûts énergétiques élevés.
Dans ce contexte, Merz a appelé à une révision de la feuille de route européenne, qui prévoit l’interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Il plaide pour une approche plus souple vers la neutralité carbone, souhaitant que l’Allemagne ne soit pas parmi les pays soutenant « cette interdiction erronée ». Si cette position divise encore au sein de la coalition, elle trouve un écho chez plusieurs élus du SPD.
Parmi eux, Olaf Lies, Premier ministre de Basse-Saxe – région siège de Volkswagen – a estimé que l’interdiction prévue n’était pas réaliste. Il a défendu le maintien des moteurs thermiques, notamment hybrides rechargeables et ceux avec prolongateur d’autonomie, au-delà de 2035, et plaidé pour l’intégration des carburants alternatifs dans la stratégie climatique.
Les débats internes à la coalition devraient se poursuivre lors des prochaines négociations gouvernementales à Berlin. Malgré les tensions, la majorité semble converger vers un compromis en faveur du maintien temporaire de certaines technologies thermiques, le tout dans une perspective de sauvegarde de l’emploi et de transition écologique maîtrisée.
Notre avis, par leblogauto.com
Cette prolongation fiscale s’inscrit dans une stratégie de soutien clair à un secteur automobile en mutation rapide. L’Allemagne cherche à préserver sa compétitivité tout en encourageant la mobilité électrique. Les suppressions d’emplois récentes soulignent la nécessité de mesures d’accompagnement fortes. Toutefois, le flou persiste quant à la position définitive de Berlin sur la fin des moteurs thermiques en 2035.
Crédit illustration : BMW.

Applaudissons le soutien allemand à son industrie, même si il y a longtemps que les VAG, Mercedes et BMW produisent largement en dehors de leurs frontières. Si l’Allemagne se met sérieusement à acheter des VEs, le reste de l’Europe suivra.
je suis plus circonspect sur les hybrides rechargeables et les carburants alternatifs. Dans un cas ils ne sont pratiquement jamais rechargés (en France au moins) mais juste un moyen d’éviter la surcharge du malus, et dans l’autre cas c’est une gabegie énergétique phénoménale, accompagné d’un prix de vente prohibitif et sera donc réservé à ceux qui rouler en véhicules très haut de gamme.
Pour Info, Renault a déjà communiqué sur le prix de sa prochaine génération de VE qui sera moins chere à l’achat et à l’usage que les thermiques. l’avenir est là, ne nous trompons pas
« ils ne sont pratiquement jamais rechargés (en France au moins) » vous déformez la réalité : les particuliers qui achètent ça cherchent à rentabiliser au maximum le surcout en roulant au maximum en électrique. Par contre nombre de salariés qui ont une hybride rechargeable en voiture de fonction avec la carte total ne les rechargent évidement pas
@amiral Je connais un possesseur de Cayenne hybride, acheté/loué neuf en tant que particulier, et je peux vous dire que jamais il n’est rechargé dixit son propriétaire, il a été choisi pour échapper au malus. Il se fiche de consommer 10-13L/100.
D’un autre côté, qui achète un Cayenne pour faire des économies?
Il faut voir le PHEV comme de l’optimisation fiscale, c’est aussi simple que cela… Et l’alourdir encore avec ces versions va parfaire sa réputation d’excellente voiture bélier!
Car c’est en fait la seule utilisation intelligente de cette horreur qui doit faire se retourner Ferdinand dans sa tombe…
Jagdpanzer Elefant : le premier véhicule hybride allemand produit en série par Porsche
Le Dr. Ferdinand Porsche continuera de promouvoir la technologie hybride au sein de l’armée blindée allemande…et en 1944, il va développer un char gigantesque de 188 tonnes pour Hitler : le Maus (en allemand, souris…), avec une motorisation hybride aussi.
https://news.hybridlife.org/jagdpanzer-elefant
Moi, je crois que le Ferdinand serait fier !
… Ce n’est pas Colin Chapman.
Pour limiter l’impact du malus, il y aurait aussi le flex-fuel… Il me semble que cela décale tous les seuils de malus CO2 de 20% chez nous. Le problème c’est sans doute que cela ne permets pas de marger autant que sur un PHEV souvent revendu avec ses câbles de charge encore sous blister.
Mais bon, depuis les débuts l’hybride, même classique, a été un aspirateur à bonus (faut-il être gouverné par des crétins des alpes pour avoir financé le japonais Toyota avec ses désagréables Prius pendant une quinzaine d’années?) puis un limiteur de malus alors que la réalité a toujours été éloignée de la promesse, sauf usage très urbain.
Maintenant, une réglementation stupide entraîne des évolutions de gamme tout aussi stupides. La bonne décision serait surtout de relâcher une bride qui tourne à l’impossibilité technique et devient un mode de perception déguisé de plus.
De toutes manières, quand politiquement on commence à bricoler des abattements selon la composition familiale et autre (alimentant un marché de l’occase récente), c’est qu’il y a un gros problème.
Les Allemands semblent avoir compris qu’à long terme, c’est leur intérêt et celle de l’Europe… Évidemment, c’est l’intérêt des Français… Mais nous français, on n’a plus d’argent.
On a préféré de faire une ristourne sur les taxes des carburants fournis par nos ennemis, qui nous a coûtés près de 8 milliards d’euros soit le prix de 400.000 VE légères entièrement payé au prix fort !
… On apprend de nos erreurs… Malheureusement, on passe forcément par les faire avant de faire un correctif.
Pour le PHEV des flottes d’entreprises … Je le constate moi-même !
Même les patrons, on flemme de brancher.
Apparemment, le prix des carburants ne leur motive pas !?
Par contre … Le jour où les PHEV deviendront la voiture du foyer d’un particulier … Ils rouleront à 80 % en électrique !
Ça … C’est important à prendre en compte.
C’est donc un décalage de 2 à 5 années.
Je pense donc que les PHEV deviendront venteux avec le temps … D’autant qu’ils dépassent maintenant les 100 km en full elec.
Les planètes s’aligneront avec le temps.