Fiat Punto : et si elle revenait ?

Punto
Générée avec Grok

Olivier François, actuel PDG de Fiat, a révélé dans le média anglais Autocar que l’une des premières décisions stratégiques qu’il a prises lors de sa prise de fonction en 2011 a été d’annuler le développement d’une nouvelle Fiat Punto. Selon ce dernier, le nouveau projet avait un design agréable, mais manquait « du caractère distinctif et de l’iconicité » (sic) qui distinguent les modèles les plus réussis de la marque.

Le dirigeant de Fiat a expliqué que, même si une nouvelle Fiat Punto pouvait avoir un certain attrait sur le marché européen, ses chances de s’imposer à l’échelle mondiale étaient plutôt limitées. En particulier, les caractéristiques de la voiture ne correspondaient pas aux besoins et aux préférences des principaux marchés de Fiat en dehors de l’Europe, comme l’Amérique du Sud et l’Afrique. Pour cette raison, le constructeur a choisi de se concentrer sur des modèles plus polyvalents adaptés à une large gamme de clients à l’international.

Une star des années 90

La Punto est arrivée en 1993. A cette époque, c’est un véritable carton, car elle proposait, derrière une ligne moderne réussie, une polyvalence et une qualité de fabrication inédites pour une citadine. Elle décroche aussi le titre de voiture de l’année en 1995. Jusqu’en 1999, la 1ère génération fut produite à 3.5 millions d’exemplaires, avec une gamme complète, incluant un cabriolet et une sportive « GT ». La 2e génération, entre 1999 et 2005 (et jusqu’en 2012 hors Europe), se vendit à 3 millions d’exemplaires. Enfin, la Grande Punto arriva en 2005, avec son design séduisant signé Giugiaro et là encore environ 2,6 millions d’exemplaires vendus et une carrière qui s’est poursuivie jusqu’en 2018 avec la Punto EVO.

Les erreurs stratégiques de FCA

Ainsi, Fiat a décidé de se passer d’une voiture qui, en 25 ans, s’est vendue à plus de 9 millions d’unités. Un choix qui semble encore aujourd’hui difficilement compréhensible. La monoculture 500 imposée à l’époque par Sergio Marchionne a fait du mal car, en dehors du carton de la 500, les variantes 500L ou 500X ont été des échecs ou des demi-succès, alors que le segment des polyvalentes compactes reste très important en Europe.

Le PDG de Fiat souhaitait un modèle qui pourrait avoir une portée mondiale et atteindre des volumes de ventes nettement plus élevés. Selon lui, ce sont les véhicules dotés de fonctionnalités plus polyvalentes, comme ceux des segments des petits utilitaires et des multisegments compacts, qui ont un attrait international, plutôt que les petites voitures traditionnelles.

La Grande Panda, l’héritière ?

La Grande Panda répond à cette vision, une voiture conçue pour combiner la praticité d’un hayon avec la finition surélevée et la robustesse d’un SUV compact. Ce concept était présent dans l’esprit de François dès le moment où il a décidé d’interrompre le développement de la nouvelle Punto. Cependant, pour transformer cette idée en un modèle concret et bien défini, il a fallu attendre l’arrivée de François Leboine en 2021. Venu de Renault et Dacia, le designer a joué un rôle déterminant pour donner forme et identité au projet, traduisant la vision du PDG en une voiture au design distinctif et adaptée aux différents marchés mondiaux.

Le PDG Olivier François n’a toutefois pas totalement exclu la possibilité d’introduire à l’avenir une voiture plus proche de la philosophie de la Punto historique. La Fiat 600 ne rencontre pas le succès escompté et les petites berlines continuent de bien marcher, en attestent les chiffres des Sandero, Clio, Polo, 208, Yaris, Polo, etc.

Evidemment, le souci, c’est le risque de se « cannibaliser » au sein de Stellantis puisque l’on compte déjà la 208, la Corsa et la nouvelle Ypsilon de Lancia. Autre écueil, le moteur Puretech qui a désormais une mauvaise réputation. Il ne faut pas oublier la très mauvaise réception en Italie de l’abandon des blocs Firefly italiens, pourtant très appréciés.

Selon François, l’évolution du marché automobile et l’accent croissant mis sur l’efficacité des véhicules électriques pourraient modifier les préférences actuelles des consommateurs. Si la quête d’une plus grande autonomie et de meilleures performances aérodynamiques devait déplacer l’attention des SUV vers des véhicules plus bas et plus légers, comme les berlines compactes, alors une nouvelle Fiat Punto, ou son successeur, pourrait à nouveau avoir du sens.

« Si une nouvelle Fiat Punto avait un design particulièrement élégant et sportif, elle pourrait alors s’intégrer parfaitement dans la nouvelle ère de l’électrification », a déclaré François. Il faut dire que les réinterprétations classiques ont le vent en poupe, en témoigne le trio R5/R5/Twingo que Renault est en train de dégainer.

(2 commentaires)

  1. Ça serait une excellente idée !
    C’est même historiquement incompressible que FCA ait abandonné la Punto… Surtout qu’avant la fusion de Stellantis le besoin se faisait sentir pour Alfa et Lancia !
    … Il ne faut pas s’étonner de l’ état de FCA lors de la fin des années 2010 !

    Les compactes du segment C dans les ex.gamme FCA… Ont également ce problème !

    Après qu’ils vendent moins qu’au début des années… Ben, ce n’est pas un scoop et il ne faut pas s’étonner.
    Tout le monde fait ce triste constat depuis près de 20 ans…

  2. « Evidemment, le souci, c’est le risque de se « cannibaliser » au sein de Stellantis »

    Peu importe… Que le « meilleur » gagne !
    Les gens achètent souvent par prestige de la marque une Fiat « 208 » se vendra mieux (ou moins bien) qu’une Opel « 208 » pour x raisons. (irrationnelles, bien souvent !)
    … ne pas risquer de le faire… c’est le risque de voir partir les gens chez HK, VW, Cupra/Seat, Renault, Chinois, etc.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *