F1 : Mohamed Ben Sulayem aimerait le retour des moteurs V10

F1 V10

Le président de la FIA est très contesté, en partie pour ses nombreuses déclarations qui irritent le paddock. Cependant, pour une fois, il pourrait s’attirer les faveurs des fans en estimant que la F1 devrait envisager un retour aux moteurs V10 avec des carburants synthétiques dits « durables ».

Un moteur à moitié électrique en 2026

La F1 passera à un carburant entièrement synthétique à partir de l’année prochaine dans le cadre de son changement de formule moteur, qui comportera une répartition proche de 50/50 entre la puissance d’un moteur à combustion interne V6 et d’un moteur électrique MGU-K plus puissant, augmentant ainsi la dépendance à l’énergie électrique par rapport aux groupes motopropulseurs actuels. Les moteurs seront aussi moins coûteux et moins complexes, puisque la F1 supprime la partie MHU-H (récupération des gaz).

Cette décision visait à attirer davantage de constructeurs dans la série, Audi rejoignant la compétition à partir de 2026 et Cadillac prévoyant également de développer des groupes motopropulseurs internes à partir de 2028 pour sa nouvelle équipe qui sera la 11e équipe . Après la finalisation des dernières règles hybrides de la F1, Honda a également fait volte-face par rapport à sa décision antérieure de quitter la série, bien que la F1 soit sur le point de perdre Renault en tant que constructeur d’usine.

Mais alors que la F1 s’est désormais engagée à utiliser des carburants synthétiques moins polluants dans le cadre de ses objectifs d’empreinte carbone nette nulle d’ici 2030 (tout en augmentant le nombre de courses…), certains aimeraient voir la F1 revenir aux moteurs V10 hurlants. L’ensemble de la grille les a utilisés pour la dernière fois en 2005. Depuis l’introduction de l’hybride en 2014, le son des moteurs a clairement déçu les fans, qui considèrent que le spectacle a perdu en « caractère ». Le son feutré des V6 hybrides ne colle pas avec les performances hallucinantes dont sont pourtant capables les F1 modernes. Pour avoir pu observer de près des F1 au Castellet, le cons des GTE est plus impressionnant !

Les carbuants synthétiques, sauveurs des moteurs nobles ?

Le président de la FIA, Ben Sulayem, a également suggéré que le retour à un V10 avec des carburants durables soit quelque chose qui devrait au moins être envisagé lorsque l’instance dirigeante et ses parties prenantes définiront la future formule du moteur de la F1 au-delà de celle qui sera introduite l’année prochaine et qui sera en vigueur au moins jusqu’en 2030.

« Le lancement de la F1 cette semaine à Londres a déclenché de nombreuses discussions positives sur l’avenir de ce sport », a écrit le président de l’instance dirigeante sur les réseaux sociaux. « Alors que nous attendons avec impatience l’introduction de la réglementation 2026 sur les châssis et les groupes motopropulseurs, nous devons également montrer la voie en matière de tendances technologiques futures du sport automobile.

« Nous devons envisager différentes pistes, y compris le rugissement du V10 fonctionnant au carburant durable. Quelle que soit la direction choisie, nous devons aider les équipes et les constructeurs à garantir la maîtrise des coûts de recherche et développement. »

Cela fait écho aux commentaires du PDG de la F1, Stefano Domenicali, qui a suggéré qu’il aimerait également explorer quelles alternatives aux unités de puissance hybrides actuelles sont viables au sein de l’industrie.

Un contre-feu pour amadouer les « vieux de la vieille » ?

« Si le carburant durable fait le bon travail pour être à zéro émission et que nous abordons la question de la durabilité de la bonne manière, peut-être n’avons-nous plus besoin d’être aussi compliqués ou aussi chers en termes de développement de moteurs », a déclaré Domenicali à Autosport en août dernier.

« Nous pourrions donc envisager de revenir à des moteurs beaucoup plus légers et peut-être avec un bon son. »

Le retour au V10 serait une initiative populaire parmi les fans de la vieille école qui regrettent la bande-son hurlante d’une époque révolue. Le premier V10 de F1 fut d’abord développé par Alfa Romeo au milieu des années 80, mais il ne fut jamais déployé en compétition. C’est finalement Renault qui impose le V10. Le losange revient en 1989 avec cette architecture et son V10 « RS » devient la référence au début des années 90, au point que Ferrari abandonne le V12 fin 1995 et adopte un V10 à partir de 1996. La Formule 1 passe au régime unique du V10, qui atteint son apogée en 2004/2005, avec des blocs atmosphériques qui flirtaient avec les 1000 chevaux et une sonorité à vous donner la chair de poule. Mais la F1 passe ensuite au V8 à partir de 2006.

Les constructeurs feront la loi

Ce qui compte vraiment, c’est de savoir si les constructeurs actuels et futurs de la F1 sont d’accord, ce qui semble très peu probable à ce stade vu la réalité du marché et son évolution future. Ferrari a commencé à développer sa gamme autour des V6 : la 296 GTB utilise un V6 hybride, de même que la dernière F80, la supercar qui a pris la relève de la LaFerrari et qui troque l’historique V12 pour un V6 hybride. On sait que les constructeurs veulent une interaction de plus en plus forte entre les technologies de piste et celle de leurs voitures de route.

Bien que les carburants synthétiques aient fait l’objet d’une forte poussée, ils restent chers par rapport aux modèles électriques et hybrides, et les équipementiers impliqués dans la F1 n’ont pas encore exprimé le désir de s’éloigner d’une formule hybride.

Paddy Lowe, le fondateur de Zero Petroleum – une entreprise de carburant synthétique neutre en carbone – a également estimé que l’abandon des véhicules hybrides serait une impasse dans un avenir proche. « J’ai vu cette idée depuis très longtemps, en fait, et il y a un élément de cette [vision] dans la formation de notre société Zero », a déclaré l’ancien ingénieur de Mercedes et Williams à propos d’un retour aux V10 dans un récent épisode du podcast James Allen on F1 .« la Formule 1 est aujourd’hui une formule hybride, ce qui est en fait une très bonne solution pour l’automobile grand public, je pense. »

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