Crise chez des concessionnaires BYD en Chine

C’est la crise pour BYD en Chine ! Fermeture de concessionnaires BYD en Chine : stocks excessifs, clients lésés et transition vers l’électrique menacent le modèle traditionnel. Globalement, épiphénomènes ou mal plus profond ?

Des fermetures massives de concessionnaires BYD en Chine

La récente fermeture de plusieurs concessionnaires BYD en Chine révèle une crise structurelle qui secoue le marché automobile chinois. Ainsi donc, deux importants groupes de distribution dans les provinces du Liaoning et du Shandong ont cessé leurs activités depuis le mois dernier, illustrant les défis croissants auxquels sont confrontés les détaillants, même ceux affiliés à la marque automobile numéro un du pays.

Le groupe Xingqi et Qiancheng Holdings cessent leurs opérations

Le groupe Xingqi, implanté dans la province de Liaoning, a suspendu toutes ses livraisons de véhicules neufs et a interrompu ses services à plus de 60 clients. Parallèlement, dans le Shandong, Qiancheng Holdings, exploitant une vingtaine de salles d’exposition BYD, fait face à une contestation massive. Plus de 500 consommateurs se sont mobilisés en ligne pour défendre leurs droits et exiger des comptes à l’entreprise.

Une transformation profonde du secteur automobile chinois

Cette vague de fermetures met en lumière les profondeurs du bouleversement que connaît le secteur de la distribution automobile en Chine, marqué par la transition vers les véhicules électriques (VE), un modèle commercial de plus en plus direct et une consommation intérieure en net ralentissement. Les stocks s’accumulent, les marges se réduisent, et les anciens modèles peinent à trouver preneur.

Un niveau de stocks record et des ventes en chute

En avril, les stocks de voitures neuves ont atteint 3,5 millions d’unités, soit 57 jours d’inventaire, le niveau le plus élevé depuis décembre 2023. Ce chiffre reflète une saturation inquiétante du marché. Un cas emblématique vient de Jinan, capitale du Shandong, où une cliente affirme avoir acheté une BYD Seagull dans un point de vente Qiancheng en juin dernier, avec la promesse d’un service à vie. Pourtant, lorsqu’elle est retournée renouveler son assurance, le showroom était fermé, sans qu’aucune solution ne lui soit proposée via la hotline officielle de BYD.

L’effet « God’s Eye » : une technologie qui déstabilise les stocks

Un facteur aggravant réside dans le lancement en février par BYD de la technologie avancée « God’s Eye » – un système d’aide à la conduite de nouvelle génération. Cette nouveauté a rapidement rendu obsolètes de nombreux modèles encore en stock, forçant les concessionnaires à pratiquer d’importantes remises pour écouler les anciens véhicules. Selon la China Automobile Dealers Association, les concessions BYD affichaient en janvier les troisièmes niveaux de stock les plus élevés de toutes les marques du pays.

Moins de services, moins de revenus pour les concessionnaires

En outre, les VE nécessiteraient moins d’entretien que les voitures thermiques, ce qui réduit les sources de revenus secondaires pour les concessionnaires, comme les réparations ou les services post-achat. Dans ce contexte, le modèle de vente directe, adopté par de nombreux constructeurs, met encore plus à mal la viabilité financière des réseaux traditionnels.

Un secteur en mutation et une confiance client fragilisée

La situation actuelle met en évidence la tension croissante entre l’innovation technologique, la stratégie de distribution et la réalité économique du terrain. Aussi, le succès de BYD sur le plan national ne suffit plus à garantir la survie de ses distributeurs, et l’expérience client s’en ressent directement.

La crise des concessionnaires BYD est ainsi le symptôme d’un secteur automobile en mutation profonde, confronté à des choix stratégiques majeurs. Elle illustre aussi le risque de rupture de confiance entre les consommateurs et les marques, à l’heure où la fidélisation devient un enjeu-clé sur un marché saturé et ultra-concurrentiel.

Avec : Bloomberg.

Crédit illustration : BYD.

(3 commentaires)

  1. LOL.
    Un retour de bâton pour un secteur sur-subventionné par l’ETAT, avec une qualité de véhicules très moyenne sur le long-terme et donc avec une durée de vie limitée, des véhicules qui sont vites dépassés par les nouveautés chaque semaine, un marché intérieur qui va être saturé et les résultats sont plutôt moyennasse à l’export.
    Il ne manquerait plus que l’Etat arrête ces financements, la situation économique globale semblant être moyenne à priori… Une sélection naturelle va sas doute s’opérer.
    On a déjà vu sur le net des images de champs avec des vieux VE ou des neufs jamais utilisés, ça risque de se reproduire, sans compter le bilan de l’exploitation des terres rares. Le bilan écologique du secteur auto en Chine doit être une catastrophe.

    1. Le problème… Si l’UE n’applique pas des mesures « à laTrump » a ses frontières… la poubelle naturelle de la Chine va être automatiquement l’Europe.
      Et cela, en tuant un peu plus vite nos industries déjà en mauvais état depuis des années.
      Quelle misère !

  2. Ben non … industrie allemande, coréenne ou chinoise sont dimensionnées à l’exportation. Comprenez qu’il faut que leurs constructeurs doivent dominants sur leurs marchés intérieurs mais qu’il faut inonder d’autres marchés. Pour BYD, c’est que les autres marchés lui sont fermés et dans tous les cas l’économie chinoise repose sur une surproduction qu’aucun marché peut absorber. Ils produisent trop de produits … et c’est bien cela le soucis.

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