Ce que les nouveaux utilitaires électriques Renault vont vous apporter

Renault a dévoilé la semaine dernière sa nouvelle triplette de véhicules utilitaires légers 100% électriques. Au delà de l’image ou de la praticité de ces véhicules, c’est ce qui se cache sous le capot qui s’avère TRÈS intéressant pour les futurs modèles E-tech de la gamme pour particuliers.

Les retour des vieux de la vieille

Le nouveau trio infernal des utilitaires tout électriques de Renault a donc été dévoilé officiellement le 29 avril dernier. Parmi ces modèles on retrouve l’immortel Trafic, mais deux nouvelles silhouettes sont apparues. Avec des noms qu’on n’avait pas lu sur un chassis depuis bien longtemps: Goelette et Estafette. Au delà du clin d’oeil et de la nostalgie dans laquelle se baigne (avec succès) Renault depuis plusieurs années, c’est bien la praticité de ces outils qui est mise en avant.

Praticité d’emport pour commencer, par rapport à l’encombrement minimal. Un Trafic E-Tech cube à 5,1 m3 en chassis L1 (4,87 m de long), 5,8 m3 en L2 (5,27 m), le tout en respectant les 1,90 m de haut, et avec une même largeur de 1,92 m.

Si c’est de la hauteur qu’il vous faut, visez l’Estafette. Avec ses 2,60 m de hauteur, un opérateur d’1,90 m peut circuler debout dans la soute. Cette dernière cubant jusqu’à 9,2 m3 de capacité.

Quant à la Goelette, c’est tout simplement un chassis avec cabine de Trafic sur lequel ont peut greffer un caisson de plus de 10 m3 d’emport. On peut aussi faire le choix d’une cabine plus grande pour embarquer jusqu’à 6 passagers.

La plateforme dédiée est appelée « Skateboard » pour le trio d’utilitaires. Batteries sous plancher et moteur à l’arrière garantissent une plus grande surface d’utilisation, et un rayon de braquage court. On parle ici d’un rayon de braquage équivalent à celui d’une Clio pour des véhicules sensiblement plus gros. Belle démonstration.

Bref, comme dirait Pépin, ces véhicules sont conçus pour répondre à toutes les demandes attendus de leurs utilisateurs potentiels. Mais le plus important dans les informations communiquées nous viennent des soubassements des bestioles, et nous laisse rêver plus grand.

Sous le Skate, les étoiles

L’annonce importante de Renault rendant cet événement capital, c’est l’arrivée du SDV et des plateformes 800 Volts dans le Groupe via la filiale Ampère. Cette première vague d’ utilitaires va utiliser des technologies que l’on retrouvera dans les véhicules de madame et monsieur Toutlemonde.

Avec ces deux technologies, Renault revient au centre du jeu des véhicules 100% électriques. Pas en tant que challenger, mais probablement en leader. En avançant tranquillement dans les utilitaires, Ampère va collecter un maximum de data dans les « pires » cas de figure d’utilisation. Comprendre avec des contraintes de poids, de gabarit, d’autonomie, etc… Puis il saura – on l’espère – lancer de nouveaux produits destinés aux particuliers sans tomber dans les errements de début de vie de véhicules électriques étrennant des plateformes récentes (coucou la ë-C3).

Kézako le SDV ?

Le SDV est ce que l’on peut résumer par toute la partie logiciel du véhicule électrique, son cerveau. Il permet de gérer les multiples aides à la conduites « préhistoriques » en situation de fonctionnement (ABS, antipatinage, direction assistée…). Il gère aussi les outils nouveaux de conduite autonome, de multimédia, et l’interface du conducteur. Enfin il s’occupe du fonctionnement du circuit le traction du véhicule, de la gestion de la batterie, sa consommation, jusqu’au moteur. C’est donc le nouveau point névralgique de la voiture électrique.

SDV est l’abréviation de Software Defined Vehicle, « Véhicule conçu autour du logiciel » en Français dans le texte. Et un software, ou un logiciel, ça peut se mettre à jour. Pour optimiser le bon fonctionnement, voire rajouter des fonctions au fur et a mesure que le temps passe.. Vous voyez où on veut en venir? Oui comme sur les smartphones et les mises à jour OTA (pour Over the air). Le but des mises à jour ne sera pas forcément de rectifier des erreurs de fonctionnement après coup, mais plutôt d’optimiser le fonctionnement global du véhicule tout au long de sa vie.

En ce sens, dans le paysage actuel, Renault voyage presque seul en Europe, et se rapproche de la conception à la Chinoise.

Des recharges éclair

En supplément de cette nouvelle manière de concevoir un véhicule, Renault greffe à ces nouveaux utilitaires électriques une nouvelle plateforme 800 Volts. Ces plateformes permettent d’accéder à des puissances de charge beaucoup plus importantes et intéressantes sur courant continu. Donc des temps de charges beaucoup plus courts.

Un Scenic E-Tech utilise une plateforme 400 V. La charge maximale est limitée à 150 kW. Et le 15-80 % est atteint en 37 minutes avec la grande batterie de 87 kWh. Un Kia EV6 de gabarit équivalent utilise une plateforme 800 V. La charge maximale est cette fois portée à 240 kW et le 10-80 % est atteint en seulement 18 minutes avec la nouvelle batterie de 84 kWh. Plus de 20 minutes de gagnées dans ce cas précis. Mais on peut s’imaginer des puissances de charges à 400 kW, comme sur une Lotus Emeya, elle aussi en 800 V.

Concernant le trio infernal d’utilitaires électriques, Renault nous annonce déja une capacité de recharge de 15 à 80% en moins de 20 minutes. Compte tenu une nouvelle fois des contraintes importantes demandées à ces type de véhicules, imaginez ce que ce score donnerait sur une future Mégane, ou un Scénic E-Tech…

Pour conclure, l’avis de leblogauto.com

Renault, à travers de sa filiale Ampère et de cette gamme de nouveaux utilitaires, est-il entrain de griller la priorité à bon nombre de concurrents à travers le monde? D’une offre dans l’air du temps sur ses véhicules particuliers – sans plus -, le groupe annonce un futur renversement des acquis à travers l’arrivée de deux technologies attendues et faites pour la mobilité électrique: la manière de concevoir un véhicule d’abord par le logiciel, et une architecture de 800 Volts promettant des phases de recharge éclair.

La réalité se passera d’abord dans la commercialisation de sa gamme utilitaire E-Tech dans les mois à venir. Mais on se prend à rêver des futurs modèles conçus sur ces bases techniques, et dans cette vision Renault n’est pas loin de redistribuer les cartes en se hissant aux cotés des Asiatiques (Chinois et Coréens) en tant que leaders technologiques du marchés.

Credit photo: Renault.