Volvo accélère sa production aux États-Unis face aux tarifs douaniers et à la régionalisation

Volvo mise sur son usine de production aux États-Unis pour contrer les tarifs et ainsi renforcer sa présence locale avec des SUV hybrides made in USA. Dans un contexte géopolitique et économique en mutation, les constructeurs automobiles qui dépendent des importations pour le marché américain sont confrontés à d’importants défis.

Le constructeur Sino-Suédois Volvo n’échappe pas à cette réalité. Face à la montée du protectionnisme commercial et à l’imposition de tarifs douaniers, Volvo réoriente sa stratégie vers une production locale accrue, en misant sur son usine de Caroline du Sud.

La dépendance aux importations : un obstacle majeur

Depuis des décennies, Volvo commercialise ses véhicules aux États-Unis, mais près de 90 % de ceux-ci continuent d’être produits en Europe. Ce déséquilibre devient problématique dans un monde où la régionalisation et les barrières commerciales influencent fortement les chaînes d’approvisionnement.

La nécessité d’une présence industrielle renforcée sur le sol américain devient alors stratégique, tant pour limiter les coûts d’importation que pour répondre aux attentes du marché local.

Une nouvelle ère sous la direction de Håkan Samuelsson

C’est Håkan Samuelsson, successeur de Jim Rowan au poste de PDG depuis le 1er avril qui pilote la transition stratégique de Volvo désormais. Samuelsson a rapidement annoncé une volonté claire : augmenter la production domestique de Volvo aux États-Unis alors que l’usine ne tourne pas à plein régime.

Actuellement, seul le SUV électrique EX90 est assemblé dans l’usine de Caroline du Sud. Mais l’objectif est désormais d’y produire un second modèle, probablement le XC60 ou le XC90, deux SUV prisés sur le marché américain.

Samuelsson a également affirmé que Volvo n’envisageait pas un modèle berline ou break pour la production locale, soulignant que les SUV dominent largement les ventes aux États-Unis. « Nous ne pouvons pas continuer à importer des voitures d’Europe et croire qu’elles se vendront seules », a-t-il précisé lors d’une entrevue avec Auto News.

Une stratégie dictée par les réalités douanières

Les droits de douane mis en place depuis l’ère Trump pèsent lourdement sur les importateurs automobiles.

Volvo ne peut plus se permettre de dépendre majoritairement de l’Europe ou de la Chine pour son approvisionnement en véhicules destinés au marché nord-américain. Samuelsson explique que l’option d’exportation vers les États-Unis devient de moins en moins viable à cause des surcoûts engendrés.

Ce contexte pousse également Volvo à revoir sa gamme disponible sur le marché américain. La marque prévoit notamment de cesser la commercialisation de la berline S90, importée de Chine, dès l’année prochaine.

Elle concentrera plutôt ses efforts sur ses modèles les plus vendus : XC40, XC60 et possiblement une nouvelle version du XC90, des véhicules qui pourraient tous être produits localement à terme.

Une décision stratégique attendue sous peu

Bien que Volvo n’ait pas encore confirmé quel sera le prochain modèle qu’ils fabriquera dans son usine de Caroline du Sud, les discussions sont en cours. Samuelsson prévoit de visiter les États-Unis prochainement pour rencontrer les concessionnaires et affiner son choix en fonction des besoins du marché.

Il a souligné que la décision devait être rapide afin d’optimiser l’utilisation de l’usine américaine et de répondre aux impératifs commerciaux.

Avec les tarifs, l’option d’exporter n’est plus aussi claire

Notre avis par leblogauto.com

Volvo prend un virage stratégique décisif en réponse à la pression croissante des tarifs douaniers et à la dynamique de régionalisation. En concentrant sa production sur le sol américain, le constructeur cherche à assurer sa compétitivité à long terme et à répondre aux attentes d’un marché en constante évolution.

L’avenir de Volvo aux États-Unis passera donc par une gamme de SUV hybrides, produits localement, adaptés aux préférences des consommateurs et aux contraintes géopolitiques. Cependant, on peut se demander si l’Europe réagira en mettant des droits de douane inverses sur les véhicules produits aux Etats-Unis et importés chez nous.

Il pourrait alors se poser un casse-tête pour les constructeurs qui ont regroupé les usines de production pour des raisons d’optimisation des coûts.

Volvo Ridgeville : chiffres clés de 2024

  • Capacité annuelle : 150 000 véhicules.
  • Production prévue pour 2025 : environ 92 000 véhicules, incluant les modèles EX90 et Polestar 3.
  • Production du S60 : arrêtée fin juin 2024.
  • Production de l’EX90 : démarrée en juin 2024, avec les premières livraisons prévues pour le second semestre de l’année.
  • Investissements récents : modernisation des ateliers de carrosserie et de peinture, et ajout d’une ligne de production de batteries.

Source : Volvo et Autonews.

Crédit illustration : Volvo.

(4 commentaires)

    1. Il ne faut pas trop mettre de l’importance dans cette décision des actions alternatives du POTUS actuel.

        1. Bah oui @george, même si l’homme est détestable sur des nombreux côtés… Il faut être objectif !
          De ce côté-là… C’est un plein succès… Que l’UE devrait s’en inspirer… Mais les Allemands veulent caresser dans le sens du poil leurs clients Chinois.
          Pas une journée… Pour ainsi dire, sans qu’un constructeur n’envoie une annonce de retour aux USA pour produire !
          Ce n’est pas pour autant que cela va marcher d’ici 3 ans… C’est justement trop court pour que sa politique fonctionne bien avec plus de points positifs que des négatifs.
          Mais sur le principe, sur ce point, il a raison !

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