Les droits de douane de Trump, qui souffle le chaud et le froid, sur les voitures pourraient coûter 108 milliards $ à l’industrie auto US d’ici 2026. Explications.
Une étude récente du Center for Automotive Research (CAR), basée dans le Michigan, met en lumière les effets potentiellement dévastateurs des droits de douane de 25 % imposés par le président américain Donald Trump sur l’importation de véhicules automobiles.
108 milliards de dollars
Les droits, entrés en vigueur le 3 avril, auront des répercussions majeures sur l’industrie automobile américaine, avec un impact économique estimé à 108 milliards de dollars d’ici 2025.
Ces mesures douanières, bien que justifiées politiquement par la volonté de rapatrier la production sur le sol américain et de protéger l’industrie nationale, entraînent un effet boomerang pour les constructeurs automobiles des États-Unis eux-mêmes, notamment les trois grands de Detroit : Ford, General Motors (GM) et Stellantis. Ces entreprises absorberaient à elles seules 42 milliards de dollars de coûts supplémentaires.
Un coût par véhicule en forte hausse
L’étude détaille également l’augmentation du coût moyen par véhicule :
- Pour les véhicules fabriqués localement utilisant des pièces importées, les analystes estiment le surcoût moyen à 4 911 dollars pour Ford, GM et Stellantis, comparé à la moyenne de l’industrie qui est de 4 239 dollars.
- Pour les véhicules entièrement importés, le coût grimpe à 8 722 dollars, les grands de Detroit se situant juste en dessous à 8 641 dollars.
Ces augmentations de coût, si les constructeurs les répercutent sur les consommateurs, pourraient provoquer une hausse significative du prix des véhicules aux États-Unis, nuisant directement à la compétitivité des marques américaines.
Des ajustements déjà visibles dans la chaîne de production
Face à cette nouvelle réalité, certains constructeurs ont déjà adapté leurs stratégies de production. General Motors, par exemple, a décidé d’augmenter la production de « trucks » dans son usine de l’Indiana, ce qui témoigne d’une tentative d’optimisation pour éviter au maximum les produits soumis aux droits de douane.
De son côté, Stellantis a temporairement suspendu la production dans une usine située au Mexique et une autre au Canada, perturbant au passage les opérations de cinq autres usines interconnectées avec les États-Unis.
Ces ajustements montrent bien que les impacts des nouvelles taxes ne se limitent pas à une simple augmentation des coûts : ils réorganisent en profondeur les chaînes de production nord-américaines, ce qui génère incertitudes et retards.
Des droits de douane qui redessinent les chaînes d’approvisionnement
Les droits de douane imposés touchent les importations issues de pays clés pour l’industrie automobile américaine comme le Canada et le Mexique.
Ces deux partenaires commerciaux sont pourtant liés aux États-Unis par l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), qui permet une certaine flexibilité en matière d’importation grâce à des déductions douanières si les produits respectent un certain taux de contenu américain.
Cependant, même avec cette marge de manœuvre, les effets des nouvelles taxes sont importants, car les chaînes d’approvisionnement de l’industrie automobile sont profondément mondialisées. De nombreuses pièces essentielles – électronique, moteurs, composants spécialisés – sont fabriquées à l’étranger, et il est difficile de les remplacer rapidement par des alternatives domestiques.
Un signal d’alerte pour l’industrie automobile américaine
Matt Blunt, président de l’American Automotive Policy Council, qui représente les intérêts de Ford, GM et Stellantis, a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, cette étude démontre de manière claire que les droits de douane de 25 % auront un impact significatif sur la rentabilité, la compétitivité et l’emploi dans le secteur automobile.
Il insiste également sur la volonté des constructeurs de dialoguer avec les autorités américaines afin de trouver un terrain d’entente qui favoriserait le développement de la production nationale tout en évitant de nuire à l’écosystème industriel existant.
Vers une nouvelle ère de protectionnisme industriel ?
Les droits de douane imposés par l’administration Trump s’inscrivent dans une stratégie plus large de protectionnisme économique, visant à rapatrier la fabrication sur le territoire américain.
Cependant, cette politique risque de se heurter à la réalité économique d’un marché mondialisé, où les composants circulent librement entre plusieurs pays pour optimiser les coûts, la qualité et l’innovation.
De nombreuses voix s’élèvent pour demander une révision des politiques douanières, ou au minimum une adaptation plus progressive, afin de préserver l’équilibre fragile entre compétitivité nationale et intégration mondiale.
Conséquences à long terme sur l’emploi et l’innovation
À long terme, si les coûts continuent à grimper, cela contraindra certainement les constructeurs à réduire leurs effectifs pour maintenir leurs marges bénéficiaires. Cela pourrait impacter négativement des milliers d’emplois dans des États déjà sensibles aux fluctuations du secteur automobile comme le Michigan, l’Ohio ou l’Indiana.
Par ailleurs, les ressources allouées à l’innovation, notamment en matière de véhicules électriques et autonomes, pourraient être réduites, freinant ainsi l’évolution technologique de l’industrie américaine face à ses concurrents asiatiques et européens. Cependant, pour la Présidence, le fait que les constructeurs cherchent à s’adapter à la nouvelle donne économique est un signe que cela fonctionne.
Trump a dit qu’il y aurait un passage difficile avant une embellie. Pour le moment, on parle surtout des perturbations…
Notre avis par leblogauto.com
Le rapport du Center for Automotive Research agit comme un révélateur d’un déséquilibre grandissant entre les objectifs politiques de relocalisation industrielle et les réalités économiques de la production automobile. Si rien n’est fait, les droits de douane pourraient alourdir la facture pour les constructeurs et les consommateurs, tout en ralentissant l’innovation dans un secteur en pleine mutation.
Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si les discussions engagées entre les constructeurs et l’administration aboutiront à une politique plus nuancée, capable de soutenir la production nationale sans sacrifier la compétitivité.
Avec : CBTNews.
Crédit illustration : Ford.
Si les taxes sont appliquées cf smartphones et PC. Avec Trump c’est l’incertitude la plus totale puisqu’il change d’avis tous les jours.
Attendons. Comme les clients US qui ne se sont pas précipités dans les concessions pour acheter les modèles dispos avant la mise ne place des droits de douane, ce qui est signe assez évident.
@panama, perso 300 % de taxe sur les smartphones ne me dérangerais pas !
… Vive le retour du téléphone Alcatel.
Bien qu’il reste la marque CROSSCALL ?
ce qui est drôle c’est que les politicards de tous bords sont contre le libre échange, et la France bloque toujours le projet de libre échange UE-Mercosur. Or toutes les études démontrent que le libre échange est synonyme de croissance. Meme l’extreme gauche Française critique les droits de douane de Trump! MDR
Croissance de pollution ???
@Amiral, tout le monde est pour ce qui l’arrange… moi je suis « contre » Trump à cause des taxes sur nos vignerons et fromages… etc.
Mais je suis pour lui quand il taxe les produit chinois… Quand l’on fait pareil !?
… les Français auraient acheté pour près de 5 milliards de Temu et Shein SANS taxe !
C’est un scandale à plus d’un titre…
LFI et RN sont des faux C.ls, des populistes… Même s’ils exposent des vrais problèmes.
Pour tester des voitures comme la politique américaine …il faut du chaud et du froid !!
Vous connaissez l’histoire du mec qui met de l’essence et cause avec un autre qui lui dit que l’essence n’arrête pas d’augmenter, et de lui dire calmement :
Moi, je n’ai rien remarqué depuis pas mal d’années, je mets tout le temps 50 euros d’essence, et rien n’a changé pour moi !!
« ….108 milliards de dollars d’ici 2025 »
Euh, il y a un problème, en 2925 on y est déjà!!!