Nissan ne joue pas la hausse et maintient ses prix inchangés aux États-Unis jusqu’au 2 juin, malgré des tarifs de 25 % sur les importations automobiles. Le constructeur a donc décidé d’absorber la hausse. Mais combien de temps cette stratégie pourra-t-elle tenir ?
Face à l’introduction de nouveaux tarifs douaniers de 25 % sur les véhicules importés décidés par l’administration Trump, de nombreux consommateurs américains s’attendaient à une hausse immédiate des prix dans les concessions automobiles. Pourtant, plusieurs constructeurs, y compris Nissan, ont décidé de geler temporairement les hausses tarifaires. Cette décision stratégique vise à préserver la compétitivité sur le marché. Ainsi, Nissan entend ne pas freiner la demande en période d’incertitude économique.
Dans une note adressée aux concessionnaires, Vinay Shahani, directeur des ventes de Nissan USA, a confirmé que la marque japonaise n’augmentera pas ses prix pour les véhicules importés avant le 2 juin 2025. Ce choix vise à offrir aux consommateurs une fenêtre de stabilité tarifaire, bien que cette période de répit ne soit que temporaire. Une fois le stock actuel écoulé, Nissan devra réévaluer sa stratégie tarifaire et envisager des ajustements de prix pour compenser l’influence des nouvelles taxes.
Un gel des prix stratégique, mais temporaire
Nissan motive la décision de ne pas répercuter immédiatement la hausse sur les prix par le souci de préserver l’accessibilité de ses véhicules pour les consommateurs américains. Shahani a souligné que les nouveaux tarifs auront inévitablement un impact sur le pouvoir d’achat à moyen et long terme, mais que Nissan fera tout son possible pour limiter ce fardeau pour les clients.
Cependant, ce gel tarifaire n’est pas synonyme d’immobilisme. Nissan prépare déjà l’avenir en adaptant sa chaîne d’approvisionnement et sa production locale. L’un des axes majeurs de sa stratégie est l’augmentation de la production sur le sol américain, afin de réduire la dépendance aux véhicules importés et donc l’exposition aux nouveaux tarifs.
Vers un transfert stratégique de la production aux États-Unis
En 2024, les deux principales usines américaines de Nissan, situées dans le Tennessee et le Mississippi, n’ont fonctionné qu’à environ 50 % de leur capacité totale. Nissan prévoit désormais de renforcer l’utilisation de ces installations, notamment en ajoutant une seconde équipe de production sur la chaîne de montage du modèle Rogue, l’un de ses SUV les plus populaires. Ce changement permettra une augmentation de 54 % de la production du Rogue, équivalente à environ 60 000 véhicules supplémentaires fabriqués localement.
D’autres modèles comme le Pathfinder, le Murano et le Frontier devraient également bénéficier d’une montée en cadence de la production sur le sol américain. En déplaçant ainsi une part croissante de sa fabrication vers les États-Unis, Nissan anticipe une meilleure résilience face aux futurs chocs tarifaires.
Une offensive commerciale temporaire pour stimuler les ventes
En parallèle de ses efforts sur la production, Nissan lance aussi une série d’initiatives commerciales destinées à soutenir ses ventes dans un contexte incertain. Pour les mois d’avril et mai 2025, un programme de primes a été mis en place à l’intention des concessionnaires, récompensant ceux qui atteignent des objectifs de vente précis avec des rémunérations supplémentaires.
Dans un geste apprécié des consommateurs, Nissan a également décidé de réduire temporairement les prix moyens de ses modèles Rogue et Pathfinder 2025 de 1 000 dollars. Cette réduction permet de compenser partiellement l’anticipation des hausses futures liées aux tarifs et d’encourager les ventes avant le changement de politique tarifaire prévu après le 2 juin.
Une stratégie orientée vers le long terme
En choisissant de ne pas répercuter immédiatement les tarifs sur les consommateurs, Nissan démontre une stratégie commerciale centrée sur la confiance et la fidélisation client. Cela renforce également l’image de la marque comme étant proactive face aux changements réglementaires et attentive au pouvoir d’achat.
Cependant, cette approche n’est pas sans risques. Si les hausses de tarifs devaient se prolonger ou s’intensifier, Nissan serait contraint de réajuster à la hausse ses prix pour préserver sa marge bénéficiaire. La dépendance actuelle à l’importation demeure un enjeu stratégique, que Nissan tente de résoudre en accélérant la relocalisation de sa production.
Notre avis par leblogauto.com
En maintenant les prix de ses véhicules importés stables jusqu’au 2 juin 2025, Nissan offre aux consommateurs américains une période de répit bienvenue dans un contexte de tensions commerciales. Cette stratégie, combinée à une augmentation de la production locale et à des offres promotionnelles ciblées, vise à préserver les ventes à court terme tout en préparant l’entreprise à un marché post-tarif plus complexe.
Les acheteurs potentiels de véhicules Nissan sont donc encouragés à profiter de cette fenêtre tarifaire avant une probable hausse des prix dans la deuxième moitié de l’année. Nissan, de son côté, affiche clairement son ambition de renforcer sa présence industrielle aux États-Unis, un pari sur l’avenir qui pourrait porter ses fruits à moyen terme.
Crédit illustration : Nissan.
Oui mais est-ce que Nissan ne répercute pas cette non hausse des tarifs sur ses catalogues européens, japonais, chinois? Il serait intéressant de voir comment évoluent les tarifs sur ces trois marchés.