Hyundai usine ultra-robotisée en Géorgie : entre ambitions électriques et incertitudes politiques

Hyundai mise sur une usine robotisée en Géorgie pour ses véhicules électriques, mais l’incertitude politique menace son avenir.

Une usine de véhicules électriques à la pointe de la technologie

Hyundai a franchi une étape majeure dans sa stratégie de transition énergétique en construisant sa plus avancée usine de véhicules électriques (VE) en Géorgie, aux États-Unis. Baptisée Hyundai Motor Group Metaplant America, cette installation représente un investissement colossal de 7,6 milliards de dollars et symbolise l’engagement du constructeur coréen envers le marché américain et la mobilité durable.

Située stratégiquement pour bénéficier des incitations fiscales du Inflation Reduction Act (IRA) instauré sous l’administration Biden, l’usine a pour but de produire localement les modèles Ioniq 5 et Ioniq 9, rendant ces véhicules éligibles aux crédits d’impôt réservés aux VE assemblés en Amérique du Nord.

Des robots à la place des ouvriers

Mais ce site ultramoderne n’est pas tout à fait le moteur d’emploi attendu. Hyundai a largement automatisé sa chaîne de production, remplaçant en grande partie la main-d’œuvre humaine par une armée de robots industriels. À titre d’exemple :

  • L’atelier de soudage utilise 475 robots ;
  • Des bras robotisés installent les portières sur la ligne d’assemblage finale ;
  • Des robots Spot de Boston Dynamics (acquis par Hyundai en 2020) assurent le contrôle qualité ;
  • Et les robots humanoïdes Atlas rejoindront bientôt l’équipe, capables de travailler 24h/24 sans relâche.

Cette automatisation poussée minimise les bénéfices socio-économiques pour l’État de Géorgie, qui avait pourtant investi de l’argent public dans le projet en espérant créer de nombreux emplois locaux.

Une stratégie batteries diversifiée

En parallèle de la production automobile, Hyundai étend aussi sa présence dans le secteur des batteries. Elle a investi :

  • 4 milliards de dollars avec LG Energy Solution, avec une usine opérationnelle en 2026 ;
  • 5 milliards de dollars supplémentaires avec SK On, pour une seconde usine en Géorgie.

Ces projets font partie d’un plan d’investissement total de 21 milliards de dollars, essentiellement formulé sous l’administration Biden, favorable à l’électrification.

Incertitudes politiques et économiques

Toutefois, cette ambition pourrait être mise à mal. L’administration Trump, en campagne pour 2026, envisage de supprimer l’IRA, mettant en péril les subventions massives qui ont motivé de tels investissements. Par ailleurs, sa politique tarifaire protectionniste augmente les coûts d’importation de matériaux et de composants, compliquant davantage la rentabilité du projet.

Même si l’usine produit localement pour contourner les restrictions, les coûts élevés liés à la robotisation et les retours sur investissements incertains inquiètent. Hyundai se confronte à la difficile équation de rentabiliser des milliards d’investissements sans les aides fiscales promises, tout en satisfaisant ses partenaires publics et ses actionnaires.

L’ambition face à la réalité

Malgré une capacité annuelle annoncée de 500 000 véhicules, le site ne génèrera pas autant d’emplois que prévu. Les autorités locales risquent d’être déçues par le manque de retombées économiques concrètes, alors même que Hyundai poursuit son rêve de devenir un acteur incontournable du VE mondial.

L’entreprise reste toutefois confiante, misant sur sa technologie avancée (architecture E-GMP 800V) et sur la compatibilité avec les superchargeurs Tesla (port NACS) pour séduire les consommateurs américains. Elle espère également que ses efforts en matière de batteries contribueront à stabiliser son modèle économique à long terme.

Notre avis par leblogauto.com

L’usine de VE en Géorgie incarne la vision audacieuse de Hyundai pour l’avenir de la mobilité électrique. Mais entre les robotisations massives, l’incertitude politique et le déficit d’emplois locaux, ce projet devient un symbole des défis qui accompagnent la réindustrialisation verte. Le constructeur sud-coréen devra désormais jongler entre efficacité technologique, attentes sociales et turbulences politiques pour réussir son pari américain.

Crédit illustration : Hyundai.

(4 commentaires)

  1. Alors la Géorgie c’est avant tout un pays avant d’être un état américain. Donc ma réaction au titre « mais qu’est ce qui vont y foutre en Géorgie? » 🤔

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