Hyundai lance un plan stratégique face aux tarifs des USA : relocalisation, hausse de la production américaine et groupe de travail dédié. La fronde contre les mesures protectionnistes s’internationalise et draine de plus en plus d’acteurs du secteur… De quoi faire infléchir les positions de l’administration américaine ?
Hyundai contre-attaque aux USA face aux droits de douane de Trump
Face à la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Corée du Sud, Hyundai prend des mesures concrètes pour minimiser l’impact des tarifs douaniers de 25 % imposés par l’administration Trump. Le constructeur sud-coréen a annoncé la création d’un groupe de travail dédié à cette problématique, ainsi que le début du transfert de la production de certains modèles vers les États-Unis.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la présence locale du groupe et à sécuriser ses revenus sur le marché américain, qui représente environ un tiers de ses ventes mondiales.
Une relocalisation stratégique de la production
Première action concrète : Hyundai a commencé à transférer la production d’une partie de ses SUV Tucson, auparavant fabriqués au Mexique, vers son usine d’Alabama. Bien que ce déplacement ne représente qu’environ 16 000 unités produites, il illustre une volonté d’adaptation face aux barrières douanières.
Hyundai envisage également de déplacer une partie de sa production destinée aux États-Unis hors de Corée du Sud, notamment pour réduire son exposition aux futurs droits de douane américains sur les pièces automobiles.
Un marché américain vital et vulnérable
Le duo Hyundai-Kia, troisième groupe automobile mondial en volume, est particulièrement exposé aux mesures protectionnistes américaines. Le groupe Hyundai-Kia importe environ deux tiers des véhicules qu’il vend aux USA, ce qui le rend directement concerné par les nouveaux tarifs.
Pour répondre à ces défis, le groupe a réaffirmé ses objectifs annuels de bénéfices tout en annonçant une hausse de 2 % de son bénéfice d’exploitation au premier trimestre 2025. La faiblesse du won sud-coréen et par une augmentation de 40 % des ventes de véhicules hybrides renforcent ce résultat..
Un plan d’investissement colossal de 21 milliards $
Ce mouvement s’ajoute à un engagement d’investissement de 21 milliards de dollars aux États-Unis, récemment officialisé lors d’une rencontre entre Hyundai et le président Donald Trump à la Maison Blanche.
L’investissement prévoit notamment l’expansion de la nouvelle usine de Hyundai en Géorgie, mais cette montée en puissance prendra du temps. D’ici là, les tarifs pourraient coûter plusieurs milliards de dollars au groupe si aucune solution n’est trouvée rapidement.
Mesures d’urgence : expéditions anticipées et gestion des stocks
Pour parer à court terme à une potentielle flambée des prix, Hyundai a également expédié de manière anticipée certains modèles vers les États-Unis, ce qui a porté l’inventaire nord-américain à 3,1 mois.
Jusqu’au 2 juin, le constructeur maintiendra ses prix actuels. Par la suite, une flexibilité tarifaire sera de mise pour absorber les coûts supplémentaires éventuels liés aux droits de douane.
Espoirs de négociation entre Séoul et Washington
Des pourparlers sont prévus entre la Corée du Sud et les États-Unis afin de trouver une solution sur les questions tarifaires. Toutefois, les analystes, comme Kim Chang-ho de Korea Investment & Securities, restent pessimistes. Selon lui, il n’y aura pas d’accord rapide sans concessions majeures de Séoul, les automobiles représentant un facteur clé du déficit commercial entre les deux pays.
Résultats financiers solides malgré les turbulences
Malgré un contexte incertain, Hyundai a su maintenir une performance solide. Pour le premier trimestre 2025, le bénéfice d’exploitation s’élève à 3,6 billions de wons (soit 2,5 milliards de dollars), atteignant un record trimestriel.
Le gain lié au taux de change a contribué à hauteur de 601 milliards de wons, compensant les incitations à la vente accrues aux États-Unis et en Europe, ainsi qu’une baisse des ventes de modèles à forte marge comme les crossovers.
Une croissance malgré la tempête
Les ventes de véhicules Hyundai aux concessionnaires américains ont progressé de 1 % au premier trimestre, tandis que les ventes au détail ont bondi de 11 %, stimulées par l’anticipation des consommateurs face à la hausse des prix attendue.
Ce dynamisme commercial, combiné à des mesures stratégiques ciblées, permet à Hyundai d’espérer conserver sa compétitivité sur un marché américain de plus en plus complexe.
Crédit illustration : Hyundai.
« Hyundai contre-attaque aux USA face aux droits de douane de Trump »
Vous appelez cela « contre-attaque » !? … Le début du transfert de la production de certains modèles vers les États-Unis. !!!
Moi, j’appelle ça… Un bel acte de soumission !
ET encore un succès de la politique de Trump… Même si cela n’aura que des effets positifs trop tardifs pour les USA… Il se cassera la gueule avant.
les industriels s’adaptent, c’est ce que trump voulait
pourquoi « encore un succès de la politique de Trump »?
C’est simplement du bon sens, produire au plus près du marché en cas de taxe à l’importation. HK a déjà des sites de production aux USA.
A la fin c’est le client américain qui va payer (le coût de production aux USA est bien plus élevé qu’au Mexique) et l’ouvrier Mexicain sera obliger de déménager aux USA car il n’y a pas suffisamment de main d’oeuvre qualifiée aux USA.
Donc le bilan c’est: 1- une voiture plus chere et 2- de l’immigration en plus.
Exactement l’opposé de ce que veut Trump.
C’est ce que vont faire les Chinois en Europe aussi j’imagine, Stellantis à des sites à fermer un peu partout qui seront dispo pour pas cher.
tout à fait, autant je comprends l’idée de réduire les double déficits, autant je me demande qui travaillera dans les usines sachant qu’ils sont deja au plein emploi
« pourquoi « encore un succès de la politique de Trump »? »
@Amazon, je fais faire l’avocat du diable.
Si l’on laissait faire les industriels… Ils ne fabriqueraient RIEN aux USA… Mais tout juste a coté au Mexique et au Canada…. Voire boulonnerie, visserie et petits accessoires en Chine … Les coûts de transport ne valent rien via les conteneurs.
Donc les industries rapatrient les usines aux USA… l’inflation, c’est un autre problème… Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
« l’immigration en plus » on verra bien… Les USA ont beaucoup de pauvres qui cherchent du travail.
Mais sinon oui, Trump oublie pour le moment les effets négatifs qui viendront bientôt en masse.