Auditionné à l’Assemblée Nationale sur le sujet de Fonderie de Bretagne, le patron de Renault, Luca de Meo, a annoncé le 4 février 2025 qu’un emploi serait proposé à chaque salarié de la fonderie en cas de fermeture du site. Ces emplois seraient proposés sur l’un des sites du groupe. Mais, il y a un gros souci.
« Si, malheureusement, malgré les montants engagés par Renault, aucun plan de reprise ne se dessine, on prendra nos responsabilités et on proposera un emploi équivalent aux salariés sur un de nos sites en France », Luca de Meo devant les députés de la Commission des affaires économiques
Les syndicats et la Direction du site Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan) continuent de dénoncer l’attitude de Renault, principal client du site. En cause, un volume minimal d’achat de pièces qui permettrait selon eux de trouver un nouveau repreneur. Sans cela, personne ne s’engagerait à reprendre la fonderie qui serait vouée à la fermeture.
Accompagner encore la reprise de Fonderie de Bretagne ?
Il faudrait, selon la CGT, que Renault, en tant que client, accompagne la reprise éventuelle, pendant au moins trois ans, garantissant des volumes de production. Cela doit laisser le temps de poursuivre la diversification des clients et de la production. Vendue par Renault en 2022 au fonds d’investissement allemand Callista Private Equity, la Fonderie est de nouveau en vente. Fonderie de Bretagne produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements. Private Assets, un autre fonds d’investissement, serait intéressé, mais uniquement si Renault s’engage sur un volume de commandes. Prendre des risques ? Ouh là !
« Est-ce qu’on peut demander à Renault d’assumer les conséquences d’un choix politique » et « l’échec du management de Fonderie de Bretagne ? » a lancé le directeur général du groupe français.
Du côté de Renault, on rappelle que le constructeur a déjà racheté par le passé l’usine. Cependant, il n’en est plus le propriétaire depuis 2022. S’il représente encore en 2024, selon les chiffres de Fonderie de Bretagne, 95 % du Chiffre d’Affaires, Renault dément devoir encore une fois s’engager alors qu’il a poussé les dirigeants à diversifier les débouchés.
« On n’en veut pas de sa proposition », a indiqué à Franceinfo, le délégué CGT de la Fonderie de Bretagne, Maël Le Goff.
Reclasser oui, mais loin de Caudan
La proposition faite devant les représentants de la nation a quelque chose de choquant pour beaucoup. Cela peut paraître généreux de la part de Renault d’affirmer qu’il y aura un poste pour chacun des 350 salariés de Fonderie de Bretagne en cas de liquidation. Cependant, il ne faut pas oublier que Renault n’a pas d’autre site implanté en Bretagne. Cela demanderait donc, pour ceux qui le souhaitent, de déménager. D’autres le font bien chaque année, après tout.
Luca de Meo n’a pas manqué l’occasion de fustiger, une nouvelle fois, le choix politique du tout électrique fait par l’Europe. En voulant du 100 % VE en vente en 2035, l’Europe, et la France en premier, a suicidé son industrie automobile déjà mal en point. De l’euthanasie pure et simple. Ce virage électrique « réduit drastiquement les besoins en fonte ». De plus, il n’a pas été « correctement anticipé par les acteurs politiques et économiques », a souligné le patron de Renault.
Renault va plus loin que proposer un emploi à tous les salariés de FdB en cas de fermeture. Ainsi, le groupe automobile a mis 35 millions d’euros dans la balance. Le tribunal de commerce de Rennes a fixé au 23 juillet 2025 la fin de la période d’observation. Au total, 350 emplois sont en jeu.
Comme tout le monde, j’ai toujours entendu les Verts dire que la transition écologique allait créer des emplois. C’est bien le moment pour que les Vers se remuent un peu.
Pas une critique de la transition nécessaire mais une critique de sa mise en oeuvre à coups d’arrêts brusques, de contraintes du jour au lendemain, de taxes, etc. incompatibles avec la vie réelle des salariés concernés ou des consommateurs.
Je vous invite à regarder l’audition de Luca de Meo devant la commission des affaires économiques de l’assemblée nationale .
D’après M de Meo, le point d’équilibre de FdB est à 60 M€/an.
Renault s’est engangé sur 35 M€
L’état et les collectivités locales sur 4 M€
Le nouvel investisseur de 1,5 M€.
Question : qui paye la différence ?
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/organes/commissions-permanentes/affaires-economiques