Ralentissement des VE en Occident : la Chine en position de force

Les retards des États-Unis et de l’Europe dans les VE donnent un avantage stratégique aux constructeurs chinois sur le marché mondial.

Un recul occidental qui profite à la Chine

Les États-Unis et l’Europe marquent un recul sur leurs engagements en matière de véhicules électriques, alors même que la Chine accélère sa domination mondiale dans ce secteur. Bloomberg News rapporte que la Commission européenne a abandonné son projet d’interdiction des voitures à essence d’ici le milieu des années 2030. Parallèlement, Ford Motor Co. a annoncé des charges de 19,5 milliards de dollars tout en réduisant ses ambitions en matière de véhicules électriques. Ces décisions ont des répercussions immédiates sur la compétitivité des constructeurs occidentaux face aux fabricants chinois.

Selon Daniel Kollar, responsable de la pratique automobile et mobilité chez Intralink Group, « il est vraiment clair que les États-Unis ou l’UE ne peuvent pas rattraper leur retard ». Les analystes de BloombergNEF prévoient une baisse de 30 % des ventes de véhicules rechargeables aux États-Unis au cours des trois derniers mois de 2025, ce qui représenterait le niveau le plus bas depuis 2022. En 2026, la croissance devrait rester limitée, notamment en raison de la réduction des crédits d’impôt fédéraux pour les acheteurs de véhicules électriques.

L’avantage compétitif des constructeurs chinois

Le ralentissement occidental crée un terrain favorable pour les constructeurs chinois. Entreprises comme BYD et Xiaomi multiplient les innovations dans les technologies de conduite autonome, les systèmes de charge rapide et les solutions intérieures pour véhicules électriques. Le coût reste un facteur clé pour les consommateurs, et les fabricants chinois disposent d’un net avantage. Par exemple, BYD commercialise sa berline à hayon Dolphin Surf à moins de 23 000 € sur les marchés européens, soit environ 27 000 $, un prix très compétitif face aux véhicules occidentaux comparables.

Colin McKerracher, responsable des transports propres chez BloombergNEF, souligne également « une réelle inefficacité en termes de rapidité d’action et de réalisation des constructeurs européens », inefficacité mise en évidence par la montée en puissance des marques chinoises à l’échelle mondiale.

Les conséquences sur le marché mondial

Si les constructeurs occidentaux ne réagissent pas rapidement, la Chine pourrait représenter près des deux tiers des ventes mondiales de véhicules électriques dès 2026. Cette domination aura des effets sur les marchés émergents, notamment en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie, où les options pour les consommateurs occidentaux risquent de se réduire face à des véhicules chinois compétitifs. Le recul sur les politiques de transition énergétique et le ralentissement des investissements dans les VE en Europe et aux États-Unis compromettent la position des acteurs historiques face à cette concurrence accrue.

Les marchés occidentaux doivent donc trouver un équilibre entre transition énergétique, compétitivité industrielle et capacité à offrir des véhicules électriques attractifs à un prix compétitif pour ne pas perdre des parts de marché cruciales.

Notre avis, par leblogauto.com

Le recul occidental sur les véhicules électriques risque d’accentuer l’avance chinoise dans ce secteur stratégique. Les prix compétitifs et l’innovation technologique des constructeurs chinois renforcent leur position sur les marchés mondiaux. Les acteurs américains et européens doivent accélérer le développement de VE abordables et performants pour rester pertinents, faute de quoi ils risquent de perdre des parts de marché importantes, notamment sur les marchés émergents. La situation met en lumière les limites actuelles de la rapidité d’action des constructeurs occidentaux face à une concurrence mondiale dynamique.

Crédit illustration : leblogauto.com.

(2 commentaires)

  1. Ah bon ? Les constructeurs occidentaux ralentissent sur leurs investissements dans les VE car le marché est plus faible que prévu et donc les constructeurs chinois vont profiter de l’avantage. L’avantage d’investir dans un marché qui ne décolle pas autant qu’estimé – et de loin, est-il si évident ?
    D’autre part, les avantages technologiques des constructeurs chinois sont franchement de l’ordre de la propagande, entre efficience médiocre, informatique embarquée souvent ratée, et tenue de route pataude. Les prix, parlons- en : BYD doit faire d’énormes ristournes – jusqu’à 6000 € !!! – après avoir vainement essayé dans un aveuglement tout asiatique de se positionner avec des prix franchement surestimés.

    Nous verrons ce qui va arriver dans les 5 prochaines années. Les clignotants sont à l’orange sur le marché national chinois : surproduction, méventes, fin des subventions. Les investissements pour prendre pied sur le marché européen sont colossaux : concessions, SAV, marketing, alors que les marges s’effondrent. Franchement, l’avenir n’est pas si rose pour eux !

    1. @ panama
      Il faut dire qu’il est facile de critiquer après coup… j’imagine que les constructeurs mondiaux s’imaginaient pour 2025 une part de marché des VE de l’ordre de 30 à 40 % !? … Et ils ont eux que 20 % au mieux.
      L’année 2025 est donc une déception… Néanmoins, le taux des VE progresse quand même !
      Et quid du pourcentage en 2026 ?
      Apriori 30 % au minimum ??? Grâce aux VE « pas chers » de nouvelle génération comme nos R5 et e-C3 chez nous.
      Chaque année aura un rapport de forces ou forcément, les VE prendra naturellement plus de place… mais combien exactement… Mystère !
      Mais si l’on se projette dans l’avenir… les Chinois peuvent être relativement à l’aise ?

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