La Citroën Traction Avant, la DS ou encore la BMC Mini ont été des voitures révolutionnaires. Elles ont non seulement marqué leur époque mais ont également apporté des technologies qui ont révolutionné le secteur automobile. Des autos de cette trempe sont rares et ce n’est pas sans un certain plaisir que nous allons vous reconter l’histoire de l’une d’entre elles !
Une VGD pour remplacer la Traction

En 1936, Pierre Jules Boulanger, qui a pris la tête de Citroën suite à son rachat par Michelin, a donné son feu vert afin de débuter les études pour un Véhicule de Grande Diffusion. Il devait remplacer une Traction Avant qui n’avait alors que deux ans. Cette VGD devait initialement sortir en 1940. Sa conception se faisait sous la houlette de la même équipe que celle qui donna naissance à la Traction. Outre Flaminio Bertoni au design et André Lefebvre à la conception, il fallait, cette fois-ci, compter sur un homme qui allait devenir essentiel dans ce projet : Paul Mages !
La 2e Guerre Mondiale a mis un coup de frein au projet VGD. L’économie de guerre n’était pas propice au lancement d’un nouveau véhicule et l’après-guerre était plutôt friand de véhicules économiques à l’achat et à l’usage. Les automobiles Citroën ont donc, logiquement, priorisé le lancement de la « TPV » qui donna naissance à la 2CV en juillet 1949.
Une suspension innovante pour la VGD

Pour autant le programme « VGD » n’était pas à l’arrêt. Le 14 avril 1944, la talentueuse équipe présenta à Pierre Boulanger une TPV avec une suspension très particulière. A cette époque, il était déjà acté que la 2CV sortirait avec des suspensions à batteurs à inertie. André Lefebvre et Paul Mages, ont néanmoins utilisé cette caisse afin d’essayer une nouveauté révolutionnaire : la suspension hydraulique ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette première ne fût pas une grande réussite. La fiabilité laissait à désirer et le tangage restait encore mal contrôlé ! Pourtant, le patron de Citroën a très vite perçu le potentiel de cette nouveauté. Il donna donc son feu vert afin de poursuivre le développement de cette nouvelle suspension.
Malheureusement, Pierre Jules Boulanger n’a jamais vu le fruit de ce travail. Ce dernier s’est tué le 11 Novembre 1950 au volant d’une Traction qui – d’après la légende – avait été modifiée afin de tester certains éléments de la future VGD. Michelin, le propriétaire de la firme du Quai de Javel, l’a remplacé par Robert Puiseau. A son arrivée, celui-ci sonde André Lefebvre sur l’état d’avancement du projet VGD. Il décida de poursuivre son développement tout en y apportant quelques modifications !
La chasse à la déesse

Naturellement, un tel projet ne pouvait pas rester secret aussi longtemps. Les journalistes rodait autour du centre d’essai de la Ferté Vidame ou de la propriété d’André Lefebvre afin de décrocher LE scoop ! C’est finalement l’Auto-Journal qui a décroché le gros lot en 1952. Cette exclusivité déclencha l’ire de la marque aux chevrons… Il faut dire que les premiers prototypes complets de la remplaçante de la Traction n’ont été présentés que le 1er décembre 1953. Citroën tenait là une véritable bombe atomique.
En attendant de finaliser sa future routière, la marque aux chevrons a testé certains éléments de la future VGD sur la Traction. La 15-6, qui était alors le vaisseau amiral de la marque, a reçu des suspensions hydrauliques sur le train arrière. Cela donna la Traction 15-6H en avril 1954. Ce choix était plutôt cocasse, car le développement d’un 6 cylindres (à plat), pour la VGD n’avait pas abouti en raison de problèmes de refroidissement chroniques !
1955, Paris découvre la Citroën DS

En 1955, Citroën a créé l’événement lors du Salon de Paris ! Le temps s’est suspendu pour une présentation, celle de la nouvelle déesse de la route : la bien nommée Citroën DS ! Son design aérodynamique a mis un coup de vieux à toutes ses rivales ! Bien que déssinée par Pininfarina, la jeune Peugeot 403 venait de tomber brutalement en désuétude ! Et on ne parle pas de la Renault Fregate qui était subitement passée de mode…
Moderne par son style, la Citroën DS était techniquement révolutionnaire ! Outre un capot en aluminium, un parebrise bombé et des portes sans encadrement, elle cachait des dessous sophistiqués. Les freins, commandés par un champignon, faisaient appel à des disques à l’avant tandis que les suspensions et les freins étaient hydrauliques. L’hydraulique commandait également la boîte de vitesse, supprimant ainsi la pédale d’embrayage ! Et comble du luxe, la fée hydraulique permettait également d’avoir une direction assistée. A cette époque, cet équipement n’était même pas disponible en option sur les autres voitures de cette catégorie.
Citroën DS19 : une technologie d’avant garde, un moteur vétuste !

La modernité ne s’est malheureusement pas invitée sous le capot de la DS19. A défaut d’avoir pu fiabiliser un 6 cylindres digne de ce nom, le Quai de Javel a réutilisé le moteur de la Traction 11D. Si quelques modifications ont été apportées à cette mécanique, ce 1911cm3 de 75 ch SAE manquait de puissance eu égard au standing de la DS. Cela n’empêcha pas, la DS de rencontrer un très vif succès. Le stand Citroën avait été pris d’assaut et la légende veut que 12 000 commandes furent enregistrées dès la première journée du salon Parisien !
En mai 1957, la Citroën DS19 s’est vu adjoindre, une version plus chichement équipée et moins déroutante pour le grand public.Il s’agissait d’une Citroën DS simplifiée ! L’ID19 embarquait donc une boîte de vitesse mécanique et des freins commandés par une pédale classique. La direction assistée, était quant à elle, passée aux oubliettes. En revanche, l’ID19 conservait bien les suspensions hydrauliques qui permettaient notamment de garder une assiette constante quelle que soit la charge !
Fiabilisation et évolutions pour la Citroën DS

Cette même année, Citroën a apporté une première réponse aux problèmes de fiabilité de son système hydraulique. En début de carrière, il n’était pas rare de voir une Citroën DS en position basse, gisant sous une mare rouge ! La DS n’avait pas ses règles ! Le liquide LHS, de couleur rouge, était particulièrement corrosif mettant à rude épreuve les organes mécaniques de l’auto qui finissait par fuir. Le LHS2, qui offrait plus de gages en matière de fiabilité, l’a finalement remplacé.
L’arrivée du modèle 1958, en septembre 1957 a apporté une petite modification : l’échappement central a cédé sa place à une double sortie sur le côté gauche du véhicule. L’année suivante, la gamme s’est enrichie d’une finition Prestige. Cette version disposait d’une glace de séparation entre le chauffeur et les passagers arrière. Elle pouvait également recevoir un équipement téléphonique ! Le millésime 1959 est également celui qui a vu arriver la version Break de l’ID !
En septembre 1959, la DS a adopté des enjoliveurs sur les grilles d’aération situées sur ses ailes avant. Durant l’été 1960, la DS a perdu sa marche en ligne droite tandis que des ailes arrière rallongées ont fait leur apparition tout comme les catadioptres sur le parechoc arrière. Quelques mois plus tôt, en juillet plus exactement, le volant des DS19 a délaissé son vinyle blanc pour du noir.
Henri Chapron déshabille la DS

Ce fût en février 1961, que la DS cabriolet fit son apparition dans le catalogue officiel de la marque. Sans surprise, la marque au double chevrons a fait appel à Henri Chapron afin de la réaliser et de la produire. Le carrossier situé en région Parisienne n’avait cependant pas attendu cette version officielle afin de proposer des DS découvrables. Après avoir marqué les esprits lors du salon 1958, les ateliers Chapron avaient commercialisé une DS Le Caddy dès 1959 ainsi que de nombreuses autres déclinaisons !
La Citroën DS cède au conformisme

Le mois suivant, la DS 19 a vu sa puissance passer à 83ch SAE ce qui a permis d’améliorer sensiblement l’agrément de conduite. Toujours en 61, le système hydraulique a gagné une pompe basse pression à la place du régulateur centrifuge. Ce millésime a été le dernier de la DS dans sa version originelle ! En effet, dès septembre 1961, la magnifique planche de bord ivoire a cédé sa place pour une version plus « rationnelle ». A cette occasion, l’indicateur de feu allumé qui se trouvait sur le dessus des phares avant a également disparu. Enfin, le champignon a cédé sa place à une pédale de frein moins déroutante pour le commun des mortels !
L’année suivante, la DS a adopté un nouveau nez ! Les parechocs comportaient des butoirs tandis que les prises d’air ont été modifiées. Celles qui se trouvaient sur le dessus des ailes ont migré sous les phares avant.
Après l’adoption de la pédale de frein, la DS19 a une nouvelle fois cédé au conformisme au début de l’année 1963. En effet, pour la première fois depuis son lancement, le tapis roulant de Citroën pouvait troquer sa boîte hydraulique pour une classique transmission manuelle à 4 rapports avec une 1ère synchronisée ! Le quai de Javel n’a pas cherché midi à quatorze heures en se contentant de reprendre celle de l’ID19 !
Un Pallas pour une déesse

La luxueuse version Pallas a fait son apparition en août 1964. Cette DS à l’équipement enrichi pouvait recevoir des sièges en cuir et se distinguait par sa paire de longues portées et ses baguettes latérales en inox. En décembre 1964, les DS ont gagné un indicateur de température d’eau.
L’arrivée du modèle 1966 a apporté une évolution mécanique majeure. Le vieux 1911cm3 de la Traction disposait d’un vilebrequin à 3 paliers. Citroën a – enfin – corrigé le tir en équipant ce bloc d’un équipage mobile à 5 paliers. A cette occasion, la cylindrée est passée à 1985cm3 ce qui a permis à la DS19A de voir sa puissance grimper à 90 ch.
Un nouveau moteur a également fait son apparition. Avec son 2175cm3 de 109 ch SAE, la DS21 offrait des prestations routières plus en rapport avec son standing. Cela était d’autant plus vrai, que les modifications apportées aux bras de suspension et aux freins ont permis d’améliorer un comportement routier qui faisait déjà office référence dans cette catégorie. Par ailleurs, la boîte de vitesse hydraulique comportait désormais des rapports entièrement synchronisés. La dernière modification des DS « phase 1 » est intervenue en octobre 1966, avec le remplacement du LHS2 par du LHM de couleur vert.
Joli lifting pour une DS

Durant l’année 1967, la belle déesse s’est offert un lifting. Robert Opron a manié le bistouri avec une grande précision, offrant à la DS une seconde jeunesse ! Les petits phares ronds ont laissé place à des phares carénés cachant deux optiques ronds, dont une paire de longues portées, qui pouvaient, selon les versions, suivre le profil de la route ! L’adoption de ces nouvelles optiques ont également engendré l’arrivée de nouvelles ailes avant.
L’arrivée de l’injection sur la Citroën DS

En septembre 1969, la DS a adopté une nouvelle planche de bord noir mat avec 3 cadrans circulaires. Celle-ci était dépourvue de tout chrome en échange de quelques chevaux supplémentaires. La DS19A a cédé sa place à une DS20A de 103 ch SAE, tandis que la DS21 en offrait désormais 115. L’injection électronique a également fait son apparition sous le capot de la DS21 ce qui lui a permis d’atteindre 139 ch SAE (soit 125ch DIN). Cette DS21 injection offrait de belles performances et pouvait dépasser les 180km/h. Le 7 octobre 1969, le cap du million d’unités fabriquées a été passé.
En 1970, une boîte automatique à 3 rapports a fait son apparition sur la DS21. Le millésime suivant a vu l’arrivée d’une boîte mécanique à 5 vitesses. En 1972, les feux de recul qui ont fait leur apparition tandis que la climatisation était désormais disponible en option.

Alors que la DS approchait de sa fin, Citroën a fait le choix de lui offrir un nouveau moteur ! La DS23 a remplacé par la DS21. D’une cylindrée de 2347cm3, cette nouvelle mécanique permettait de disposer de 115 ch DIN pour les versions à carburateurs et de 130 ch DIN pour celle équipée de l’injection électronique ! Ce moteur a également été monté sur la version break qui, une fois n’est pas coutume, a troqué son appellation ID pour DS !

Le modèle 75 a été le dernier pour la DS ! La principale modification a été l’adoption des feux de détresse ! Produite à 1 455 746 unités, la légendaire Citroën DS s’est résignée à céder sa place à la CX. Celle qui s’est ancrée durablement dans la culture populaire tricolore a marqué son époque et était devenue le symbole du bon goût français.

Les petites histoires de la grande Citroën DS

La Citroën DS a été une voiture qui avait ses entrées à l’Elysée. Elle était particulièrement appréciée par le Général De Gaulle qui l’utilisait pour ses déplacements. Henri Chapron prépara d’ailleurs une version spéciale pour la Présidence de la République ! Cet exemplaire au design très particulier était immatriculé 1 PR 75 !
Le 22 août 1962, la voiture du Président De Gaulle, qui était en route pour l’aéroport de Villacoublay, a été prise dans une embuscade. Les assaillants ont mitraillé la voiture Présidentielle, causant notamment la crevaison de deux pneus. Le chauffeur a eu la lumineuse idée de mettre la voiture en suspension haute ce qui a permis à la DS de s’extirper de l’attentat du Petit Clamart tout en gardant ses occupants sains et saufs !
Ce n’était pas un poisson d’Avril ! L’Auto-Journal daté du 1er avril 1952 tenait un véritable scoop : les premières photos de la VGD surprise par Gilles Guérithault durant ses essais. Cet article provoqua la colère de la marque au double chevrons qui attaqua en justice la rédaction de l’auto-journal. Le magazine automobile français a également été blacklisté par Citroën durant de longues années du fait de cet article.
La DS star du cinéma et du petit écran

La Citroën DS est apparue dans de nombreuses séries et films de cinéma. On l’a également vu dans des séries américaines comme le Mentalist mais aussi dans la série Chips ! Dans cette série, qui relate les aventures de deux motards de la police des autoroutes, on a pu voir une Citroën DS roulant sur… 3 roues.
Cela nous amène à une particularité de la Citroën DS et de sa suspension hydraulique ! La déesse peut effectivement rouler sur 3 roues lorsqu’elle est en position haute !
Des Citroën DS très spéciale

Michelin disposait d’un exemplaire un peu spécial qui était affectueusement appelé la Mille-Pattes. Cette DS Break mesurait 7m20 de long et avait 4 roues à l’avant et 6 roues à l’arrière ! Ce laboratoire roulant, permettant plus particulièrement de tester des pneus de poids lourds, pesait 9 tonnes. Sous le capot, il n’y avait point de moteur français mais deux V8 Chevrolet d’une cylindrée de 5,7l. Ils délivraient environ 200 ch chacun !

Henri Chapron et la Citroën DS c’est une grande histoire d’amour. La VGD a particulièrement inspiré Le célèbre carrossier des Hauts de Seine. Ce dernier n’a pas hésité à la décapsuler pour en faire un cabriolet. Ses versions « Le Caddy », « La Croisette », « Le Dandy » ou « Le Palm Beach » étaient particulièrement désirables. Sans surprise, le Quai de Javel noua un partenariat avec le carrossier de Levallois-Perret, afin d’assurer la fabrication de la DS cabriolet officielle !
Henri Chapron a également proposé une version berline à coffre baptisée « Majesty » !
La Citroën DS aime le luxe !

La Citroën DS devait recevoir une motorisation à 6 cylindres. Dans cette optique, Walter Beccia étudia notamment la possibilité d’assembler 3 bicylindres de la 2 CV ! Ce projet s’est soldé par un échec et la DS a finalement dû se contenter de moteurs à 4 cylindres. Il y a cependant une exception à cette triste réalité : un prototype équipé d’un V6 Maserati afin de mettre au point de la future Citroën SM !
Avec son confort Pullman, la suspension hydraulique n’a pas laissé insensible Rolls Royce. La marque de luxe britannique a acquis une licence auprès du constructeur français afin de proposer, dès 1965, une suspension hydraulique sur sa Silver Shadow !
La Citroën DS devait recevoir une motorisation à 6 cylindres. Dans cette optique, Walter Beccia étudia notamment la possibilité d’assembler 3 bicylindres de la 2 CV ! Ce projet s’est soldé par un échec et la DS a finalement dû se contenter de moteurs à 4 cylindres. Il y a cependant une exception à cette triste réalité : un prototype équipé d’un V6 Maserati afin de mettre au point de la future Citroën SM !
Avec son confort Pullman, la suspension hydraulique n’a pas laissé insensible Rolls Royce. La marque de luxe britannique a acquis une licence auprès du constructeur français afin de proposer, dès 1965, une suspension hydraulique sur sa Silver Shadow !







































































une voiture qui a marqué l’histoire de la France effectivement. un design original mais réussi (en berline pas en break), une super ingénierie de rupture (assez rare chez les constructeurs français, à mes yeux c’est la dernière, après c’est les japonais et les américains), et sous motorisée l’éternel problème Français
J’ai un copain qui a l’insigne honneur de posséder une version cabriolet. La DS est une voiture que l’on peut encore utiliser tous les jours dans la circulation moderne.
C’est un symbole de la France des trente glorieuses au même titre que le concorde, une France qui n’existe plus.
A noter que dans Buffy contre les vampires, Giles le mentor de Buffy roule lui aussi en DS ! A Hollywood quand on veut faire d’un personnage un esthète continental (européen) on le fait rouler en DS.
Le personnage principal de la série the mentalist en possède une.
Dans les DS spéciales, il y a les fourgons de Pierre Tissier
http://www.vehicules-hors-serie.fr/site%20Amicale%20Tissier/menu_DS_fourgons_2p.htm