Californie : pas de subvention pour remplacer le crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ pour les véhicules électriques

La Californie refuse de compenser le crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ pour les véhicules électriques, malgré les attentes des constructeurs.

Un revirement de Gavin Newsom

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a confirmé que l’État ne compensera pas l’expiration du crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ pour les acheteurs de véhicules électriques (VE), qui disparaît ce 30 septembre. Lors d’une conférence de presse à San Francisco, Newsom a déclaré : « Nous ne pouvons pas compenser le vandalisme fédéral de ces crédits d’impôt. »
Si l’État reste engagé dans le développement de l’infrastructure pour véhicules électriques, il écarte toute aide financière directe aux acheteurs pour le moment.

Une mauvaise nouvelle pour les constructeurs de VE

Ce choix représente un coup dur pour Tesla, Rivian, Hyundai et Volkswagen, qui espéraient que la Californie offrirait un crédit d’impôt de 5 000 $ pour maintenir l’élan des ventes de VE. L’État, qui représente 27 % des ventes de véhicules électriques aux États-Unis, est le marché le plus stratégique pour ces marques.
Les constructeurs avaient intensifié leur lobbying auprès de Sacramento afin d’éviter un ralentissement de la demande.

Des promesses remises en question

En 2024, Newsom avait affirmé que la Californie agirait si l’administration Trump supprimait les crédits fédéraux. Cependant, le déficit budgétaire de l’État a contraint le gouverneur à revoir ses ambitions.
Il reste néanmoins possible qu’un nouveau crédit d’impôt soit mis en place en 2026, grâce aux revenus générés par le programme californien d’échange de carbone, qui finance divers projets environnementaux.

Conflit avec les constructeurs de Détroit

Newsom a également critiqué General Motors et sa PDG Mary Barra, les accusant d’avoir mené la charge contre la réglementation de la Californie visant à interdire les ventes de véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Cette réglementation, annoncée en 2020, aurait permis de réduire de plus de 35 % les émissions de gaz à effet de serre.
La décision du Congrès de bloquer cette interdiction a ravivé les tensions entre Sacramento et l’industrie automobile de Détroit.

La Californie reste un leader du marché des VE

Malgré l’absence de subventions directes, la Californie continue de jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. Selon l’Alliance for Automotive Innovation, l’État reste de loin le premier marché pour les VE.
Le California Air Resources Board (CARB) et cinq autres agences ont récemment recommandé de trouver des fonds pour relancer un programme d’incitation. Cette pression pourrait inciter l’État à agir dès que la situation budgétaire le permettra.

Une stratégie tournée vers l’avenir

La décision de ne pas compenser immédiatement le crédit d’impôt fédéral pourrait freiner les ventes à court terme, mais Newsom mise sur l’expansion de l’infrastructure de recharge pour stimuler la transition vers l’électrique.
Si un programme d’incitation revient en 2026, il pourrait être encore plus ciblé, avec des critères d’éligibilité adaptés pour encourager l’adoption des VE par les ménages à revenu moyen.

Un tournant

La décision de la Californie de ne pas remplacer le crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ marque un tournant pour l’industrie des véhicules électriques. Si les constructeurs espéraient un soutien rapide, il faudra probablement attendre la prochaine session budgétaire pour voir un plan de relance concret. En attendant, l’État mise sur les infrastructures et les réglementations ambitieuses pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions d’ici 2035.

Crédit illustration : Rivian.

(3 commentaires)

  1. ils sont à 25% de pdm en Californie, la pompe est amorcée c’est plus qu’en europe, ça va resister à la fin des subventions, surtout vu le nombre de nouveaux modèles et des prix enfin raisonnables
    Toutes façons les subventions ne sont pas tenables à long terme

  2. Bêtement, Trump encourage les Américains à être dépendant au pétrole… Ce que Nixon mettait déjà en garde les Américains de leur surconsommation de pétrole au début des années 70.
    C’est une politique court-termiste… Le contraire des Chinois, et même des Indiens.
    Forcement, il aura un problème d’approvisionnement d’ici 10 ou 15 ans.
    … Je ne parle même pas des conséquences écologiques !
    Il va finir de tuer Tesla et Lucid et toutes les autres marques qui s’apprêtèrent à être dans le Top des VE.
    Il aura un retour de manivelle ! … Nous sommes plus dans les années 50 ou 60 avec une croissance à l’infini ! (que l’on croyait…)
    Mais Trump a bientôt 80 ans… Et après lui…

  3. Bah, avec Tesla qui avait fait un caca nerveux sur la Californie et décidé de migrer son siège au Texas (tout un symbole… pétrolier!), le gouverneur a peut-être simplement retrouvé la mémoire?

    En tout cas, ils feraient mieux de dire « stop » tout de suite (quitte à changer pour « encore » plus tard, au prétexte d’un écroulement des ventes bien plus fort que prévu par exemple) car laisser entrevoir la possibilité d’un retour de subventions cela na va pas être un coup de frein, mais d’arrêt: Rien de mieux pour que tout le monde attende sagement de savoir ce qu’il en sera effectivement!

    En tout cas, si Musk avait mis un coup de frein il y a 1 an 1/2 sur les chargeurs, c’était sans doute car il avait de bonnes raisons pour et la Californie devrait réfléchir à la pertinence d’une stratégie totalement opposée.

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