Essai Dodge Challenger SRT-8 : Fast & Furious (3/3)
par Nicolas Morlet

Essai Dodge Challenger SRT-8 : Fast & Furious (3/3)

C’est par pression sur le bouton Start que le V8 HEMI 6.1l s’ébroue sous le capot dans un «glougloutement» caractéristique de ces gros blocs américains. Je ne résiste pas à l’envie de donner quelques coups de gaz, histoire de «prendre la température» de ce qui m’attend. Et là, aucun doute possible…

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Les vibrations et le bruit à vous filer la chair de poule d’émotion à chacun de ces titillements de la pédale de droite ne laissent en effet planer aucun doute quant au tempérament de l’auto : rageur ! Il faut dire que le moteur ne fait pas dans la dentelle : architecture V8, 6.059cc de cylindrée, 425 chevaux à 6.200tr/min et 569Nm à 4.800tr/min. Rien de moins.

C’est malheureusement en ville que se déroulent les premiers kilomètres de notre essai. Une situation où la Challenger n’est, on s’en doute, pas des plus à l’aise avec ses 5 mètres de long et presque deux de large. Heureusement, la boîte automatique bien étagée dans ses rapports inférieurs et le couple «suffisant» de l’auto aident à se sentir en confiance dans cet environnement hostile pour notre auto.

Mais très vite, l’autoroute arrive et, surtout, sa montée, qui signifie ma première «vraie» accélération au volant de la Challenger. Pied au plancher, la poussée démentielle assortie du grondement rauque du moteur me plaque bien au fond du siège…et me colle un grand sourire sur le visage ! Précisons que, officiellement, le 0 à 100km/h est effectué en 4,9 secondes !

Les kilomètres s’enchaînent ensuite, à un train de sénateur (limitations en vigueur obligent) et le V8 continue de chanter au juste niveau : pas trop présent pour ne pas gêner, mais pas trop discret pour ne pas oublier sa fabuleuse mélodie.

Arrive enfin le Circuit de Chimay, où nous nous étions déjà rendus l’an dernier pour notre essai de l’Abarth 500. Et comme cette dernière fois : il pleut sur Chimay lorsque nous arrivons. Dans ces conditions, la stabilité de l’auto montre ses limites, surtout en déconnectant l’ESP : en accélération franche, la Challenger n’hésite pas à cirer en faisant partir son train arrière de gauche à droite, comme dans les séries américaines ! Dans les virages, la combinaison propulsion – masse – chaussée humide – répartition des masses de 55/44 et 425 chevaux demandent un certain doigté et surtout, un dosage précis de l’accélérateur pour éviter le travers fatal !

Mieux vaut dont, en cas de météo aléatoire, laisser l’ESP branché si l’on n’est pas un pilote émérite.

Heureusement, bientôt le ciel se dégage, nous permettant de profiter un peu plus des capacités de l’auto. Les quelques chicanes qui jalonnent le parcours font bien vite prendre conscience que la Challenger est loin d’être une ballerine, ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner les courbes sans broncher grâce à son excellent châssis (dérivé de celui de l’ancienne Mercedes Classe E) et au travail remarquable effectué sur les suspensions : le confort est excellent et la prise de roulis plutôt maîtrisée pour une voiture du Pays de l’Oncle Sam.

Mais bon, on sent quand même bien que ce n’est pas là l’amusement favori de la Challenger…ni de son pilote d’ailleurs car la grande taille du volant se montre gênante dans les enchaînements rapides et on aurait aimé une directe plus directe et précise. Mais surtout, la boîte de vitesse automatique à cinq rapports ne laisse paraître aucune prétention dynamique. D’accord, elle laisse monter le moteur à sa guise dans les tours, mais sa rapidité et sa brutalité d’exécution du passage des rapports n’en font pas vraiment un modèle du genre et qui plus est, le mode manuel est fastidieux à utiliser en raison de l’absence de palettes au volant et d’un levier au maniement défiant toute logique : le pousser vers la droite pour passer un rapport, vers la gauche pour rétrograder.

Faut-il préciser qu’en adoptant une conduite telle que la notre, l’aiguille de l’indicateur de carburant descend à vue d’œil ? Rien que les chiffres officiels parlent d’eux-mêmes : entre 12,4l/100km sur autoroute et 18l/100km en ville. Nous étions naturellement bien au dessus de ces valeurs, mais c’est bien là le moindre de nos souci, au volant d’une telle voiture !

Conclusion

Véritable achat passion, la Challenger fait pleinement revivre le mythe du Muscle Car : une voiture musclée et aguicheuse, faite pour rouler vite…et tout droit ! Heureusement, la voiture d’aujourd’hui fait quelques concessions à ce niveau, en ne rechignant pas devant l’une au l’autre courbe, mais il ne faudra pas lui demander de suivre, dans ces conditions, le rythme d’une sportive accomplie.

Mais si vous êtes mélomane féru de puissance en manque d’exotisme, et que vous disposez d’une carte essence conséquente, la Challenger SRT-8 est la voiture qu’il vous faut !

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Pour résumer

C’est par pression sur le bouton Start que le V8 HEMI 6.1l s’ébroue sous le capot dans un «glougloutement» caractéristique de ces gros blocs américains. Je ne résiste pas à l’envie de donner quelques coups de gaz, histoire de «prendre la température» de ce qui m’attend. Et là, aucun doute possible…

Nicolas Morlet
Rédacteur
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