Roadtrip « 205 Mountain », épisode 1 : 2200 kilomètres en Peugeot 205 Junior, à travers l’Italie du Nord, la Suisse et le cœur de la France !

Nostalgie, quand tu nous tiens

Quelques mois auparavant, Laurent Bonnery, président du club Alfa Romeo Côte d’Azur de son état, nous fait une petite surprise : il a fait l’acquisition d’une Peugeot 205 Junior de 1991 ! Aurait-il renié le Biscione ? Que nenni ! Malgré son amour incommensurable pour les milanaises, il a été par le passé vendeur Peugeot. Ayant essayé toute la gamme dans les années 80/90, dont il a toujours apprécié les qualités routières et l’agrément des mécaniques, il rêvait de s’acheter une 205, voiture culte et fondamentale dans la résurrection du Lion.

Ce fut chose faite avec un exemplaire trouvé dans un état impeccable, n’affichant que 48500 kilomètres au compteur après 34 ans de service ! Le tout dans une belle teinte rouge, propre, en parfait état et pour la modique somme de 4500 euros. Une petite voiture dont Laurent n’a pu rapidement plus se passer, au point de se demander si ses Alfas classiques n’allaient pas en faire une crise de jalousie…

Qui a eu cette idée folle…

Cet été vint alors une autre idée : pourquoi ne pas se faire un roadtrip au volant de cette 205 Junior, si pimpante et si vaillante ? Nous allions passer sans doute pour des hurluberlus, et nous avons eu droit à certaines réactions mêlées de circonspection et même d’inquiétude : un tel périple dans une si petite voiture, mais vous êtes fous ! Qui plus est à l’ancienne, en usant de la carte routière le plus possible, loin des gadgets numériques qui ont envahi nos habitacles ? Banco ! Direction l’Italie du Nord, la Suisse puis le centre de la France, pour un périple baptisé « 205 Mountain » : un nom qui claque comme une série spéciale !

L’idole des jeunes

Petit rappel historique : Dans la foulée du hit commercial que fut la 205 dès son lancement, porté aussi par les succès en Groupe B puis la folie suscitée par la GTi, la 205 Junior est introduite en 1986 en tant que série spéciale, avant d’être intégrée à la gamme en 1987. C’est d’ailleurs à ce moment-là que le rouge fait son apparition. L’idée était de capter une clientèle jeune qui ne pouvait pas forcément s’offrir les versions sportives de la 205 et encore moins la GTi. Le choix fut donc bien calculé, en proposant un équipement très minimaliste afin de limiter le prix, mais avec une présentation attrayante grâce à des coloris et des liserés décoratifs sympas, une sellerie en jean très “mode” et surtout l’équipement nécessaire pour brancher un autoradio, et oui, l’accessoire indispensable du jeune des années 80, l’équivalent du smartphone actuel !

La contrepartie ? Un seul compteur de vitesse (sans même proposser le kilométrage journalier), pas d’horloge, pas d’aérateurs centraux, pas d’essuie-glace arrière ni même d’allume-cigare. Les contre-portes ne sont pas totalement garnis et l’on oublie évidemment les vitres électriques, l’ABS ou la direction assistée. Du basique, mais cool ! Côté moteur aussi, il faut se contenter du petit TU 1 litre de 945 cc à carburateur, qui ne délivre que 45 CV. Mais avec seulement 760 kilos sur la balance, la Junior va proposer, comme nous allons l’expliquer par la suite, un agrément assez étonnant.

Découverte et prise en main

Comme nous l’avons dit plus haut, cet exemplaire de 1991 était dans un très bon état. Il a fallu simplement faire quelques petits remplacements (cardans) de toutes petites réparations (poignées de porte) et quelques retouches (restauration du liseré junior sur les montants arrière), mais pour des montants dérisoires, tant les pièces détachées sont bon marché ! RAS au niveau des trains roulants ou de la mécanique. Très attaché au respect de l’Histoire, Laurent n’a rien négligé, se procurant les autocollants d’époque (Assistance, 205 sacré numéro) pour s’immerger pleinement dans l’ambiance de l’époque et rester fidèle à l’esprit du temps. Au diable le retrofit et le restomod !

Avant de nous lancer dans le roadtrip, j’ai pris le volant pour me familiariser avec la 205, puisque nous devions évidemment nous relayer. Forcément, ayant mes automatismes de conduite sur une moderne (Giulietta) et ma dernière expérience avec une voiture des années 90 remontant à presque 20 ans (une ZX Tonic), j’ai été un peu surpris dans les premiers instants par le ressenti de la direction, la nécessité de vraiment guider la voiture en courbe et de jouer du volant sur les ronds points, ou encore l’amplitude plus prononcée du levier de vitesses et la gestion du freinage, qui doit être évidemment plus subtil et anticipé.

C’est là que l’on se rend compte à quel point les voitures modernes sont faciles mais ont aussi eu tendance à “endormir” nos capacités de conduite. Une fois passée cette rapide réadaptation, on apprécie rapidement l’agilité de la 205, son chaŝsis dynamique, on est même surpris du petit côté joueur qu’elle peut procurer, ainsi que des reprises très correctes, grâce à un étagement court de la boîte 4 rapports.

Le parcours

Pour terminer cette présentation, voici le parcours : départ de Nice le lundi 4 août, avec l’enchaînement de 7 étapes jusqu’au 10 août, puisque nous allions dormir dans un lieu différent chaque soir. Passage en Italie via le Col de Tende, direction le lac de Garde, puis le col du Stelvio, avant de basculer en Suisse pour la traverser d’est en Ouest sur 3 jours. Enfin, retour en France via le Jura, en direction du Forez, avant de traverser les Cévennes, en direction de la région du pont du Gard, ultime halte avant le retour sur Nice. De nombreux cols nous attendent ! Et histoire que personne ne rate notre expérience, une grande affiche a été scotchée sur la lunette arrière de la 205 avec nos visages, une photo de la voiture et surtout l’intégralité des étapes.

Les présentations faites, place au roadtrip dans les épisodes 2 et 3 ! En voiture !