C’est un fait, les voitures coutent de plus en cher en concession. Mais quelle sont les vraies raisons de cette augmentation massive, surtout depuis la crise du Covid? L’institut Mobilités en transition a essayé de répondre à cette question à travers une étude sur la variation du prix des véhicules neufs entre 2020 et 2024.
Un postulat de départ
On constate une augmentation du prix moyen des véhicules neufs en France de 24%, soit environ 6800 € en seulement 4 ans. De ce postulat de départ, on peut en partie comprendre la chute des ventes en France (tout comme en Europe) au gré de ces 4 années. Le marché à en effet enregistré une diminution de 22% pour atteindre 1,7 millions de voitures en 2024, quand la barre des 2,2 millions était dépassé encore en 2019.
Cela crée forcément une remise en question des constructeurs, confrontés de manière inédite à cette tendance de recul qui s’installe dans le temps de manière pérenne.
L’étude nous explique que trois facteurs sont à l’origine de cette augmentation des prix: des facteurs subis par les constructeurs, puis des facteurs choisis par eux. Enfin des facteur hybrides, manière pour eux de s’adapter aux marchés et aux choix stratégiques à court terme. Ces trois facteurs interviennent tous dans les stratégies de chacun, mais dans des proportions différentes.
Les facteurs subis
Les facteurs subis sont externes aux stratégies des constructeurs, et ils doivent s’aligner dessus. On peut par exemple citer la hausse des prix des matières premières et / ou équipements au moment du covid, ou encore l’inflation.
La règlementation en vigueur en Europe et la surcouche made in France sont à citer. On parle des normes antipollution et des normes de sécurité imposant aux véhicules neufs d’être plus sobres en énergie et en équipement de sécurité active et passive.
Les facteurs choisis
Les constructeurs adoptent des stratégies qui surfent sur ce que veut le marché en considérant le recul des ventes. Donc ces facteurs choisis sont par exemple une montée en gamme (donc en tarifs) forcée en grandissant la taille des véhicules et en augmentant les équipements. Qui dit véhicules plus imposants, dit tarifs plus élevés, et garantit ainsi les marges des constructeurs.
Pour maintenir ces marges, on augmente de manière imoportante le prix catalogue de véhicules à succès. Par exemple, le prix catalogue de la Dacia Sandero essence (en haut du classement chez les particuliers) a augmenté de 37% sur la période.
Facteurs hybrides
En Europe, les constructeurs ont pour l’instant le choix de suivre ou pas les normes imposées. Si il ne les suivent pas, de fortes amendes peuvent leur être adressées, notamment pour les normes environnementales. Chaque constructeur va donc adapter sa gamme de produits en fonction de la demande client, et selon les dates imposées par l’Europe et la France.
Les demandes du marché semblaient être la marche forcée vers l’électrification du parc, mais cette tendance s’érode et laisse de nouveau la place aux véhicules thermiques, moins sobres mais moins chers.
Le choix des marges
Contrairement à certaines idées reçues, ce ne sont pas les facteurs subis qui ont conduits majoritairement à cette augmentation nette et indiscutable du marché. Sur les 24% d’augmentation, les contraintes réglementaires et subies par les constructeurs ne représentent que 6 %. Ce que l’étude appelle l’effet « segmentation »arrive second à hauteur de 8% dans les causes de l’augmentation. Cet effet décrit la mode des véhicules toujours plus gros (coucou les SUV) et la disparition des véhicules les plus accessibles.
En tête proportionnelle de la montée des tarifs, nous avons ce que l’étude appelle « l’augmentation résiduelle » avec 10%. Sous ce terme se cache les couts de production et les politiques tarifaires (donc les marges que s’octroient les constructeurs).
On constate entre 2020 et 2022 une explosion des couts de production. Cela est lié aux boom des prix des matières premières et des énergies, ainsi que le cout du travail. En 2023, les matières premières, les énergies et le cout du travail voient leur impact se réduire dans le prix des voitures. Mais l’augmentation tarifaire continue de monter en 2023, puis en 2024. On conclue que les constructeurs (chacun avec des proportions différentes) ont opté pour une augmentation des marges au détriment du prix croissant de leurs produits.
Des produits forcément plus chers, que tout le monde ne peut plus aussi « facilement » acheter qu’auparavant. Cette clientèle se tourne donc plus facilement vers de l’occasion récente dans leurs tarifs. Et c’est la double conséquence de cette stratégie: une baisse des ventes des véhicules neufs, et faute de modèles disponibles, un vieillissement du parc de véhicules d’occasion.
Les solutions à envisager?
Pour l’institut qui s’appuie sur les analyses du marché par le cabinet C-Ways, plusieurs solutions seraient salutaires pour tous les camps. D’abord, revenir à des tarifs plus raisonnables dans les gammes des constructeurs, avec par exemple le retour en force des véhicules de catégories A, voire B en prix d’appel, puis un retour en grace des Berlines, mises de coté par les constructeurs car moins « rentables » que les SUV.
C’est une tendance qui semble plutôt avoir la préférence des constructeurs et des clients. On le voit avec le plébiscite des Citroën C3, et autres Renault R5. Le choix de Renault de maintenir une future Clio, ou de vouloir lancer la future Twingo en tout électrique en 2026 confirme cet intérêt.
Enfin, une réglementation plus cadrée fiscalement ou réglementairement pour une catégorie de voitures premiers prix, à la manière des Kei Cars au Japon, pourrait contenter les plus modestes et les instances environnementales sur un choix de véhicules sobres.
L’étude, au demeurant fort intéressante dans son ensemble, est à retrouver en téléchargement ici.
Photo générée par IA
Les petites voitures ne rapportent rien, pour ainsi dire aux constructeurs.
Jadis, Renault et PSA en vendaient des paquets de voitures à bas prix.
Les gens qui se payaient des BAM BdG se payent maintenant des SUV Renault ou Peugeot… Ceux qui se payaient les Renault, achètent dorénavant tout juste des Dacia modernes… Etc.
Dans les années 80… Tout était pour gagner 0,10 litre aux 100 km… Même sur le segment D et E.
Les SUV peuvent consommer un litre de trop… Personne ne s’en plaint, manifestement ?
Si… au lieu de mettre des malus qui tuent l’industrie européenne, on mettrait toute la taxe carbone sur les carburants !? (l’origine de la pollution)
Alors je pense surtout que l’Europe et en particulier la France sont restés bloqués dans le Covid et l’après covid. C’est le télétravail et les loisirs qui priment ménageant une paix sociale.
Tout a augmenté depuis 2018 … un paquet de gateaux c’est 3,50 à 4,50 … la plaquette de beurre c’est 3,50 voir 4 euros. Le menu kebab c’était 7 euros maintenant c’est 10 euros. Depuis l’avènement de l’Iphone et de ses marges canons toutes les entreprises veulent des marges et c’est à celui qui pigeonnera le mieux.
C’est clair… J’estime avoir des revenus plutôt satisfaisants, mais jamais je ne mettrais plusieurs K€ dans une voiture neuve. Il y a d’autres priorités ! Moi qui aime la bagnole, je préfère largement prendre un bon modèle d’occasion : ça coûte beaucoup moins cher à l’achat, à l’entretien, à l’usage, et je perds moins à la revente.
Franchement, je ne vois pas l’intérêt des voitures neuves par rapport à des modèles d’il y a 10 ans : elles ne consomment pas moins, les options sont souvent les mêmes, et le confort est équivalent.
il est cher votre kebab
Sinon il semblerait que la famille Peugeot va diminuer ses parts dans Stellantis considérant qu’elle ne veut plus faire de la figuration. Des infos sur cette rumeur?