Lors du dernier week-end pascal, nous étions sur le circuit d’Imola pour couvrir le WEC, avec en prime une victoire du cheval cabré sur ses terres. Le lundi qui a suivi, sur le chemin de notre retour, fut également un moment de pélerinage, en direction de Maranello plus précisément.
Maranello, la ville habitée par Ferrari
Quand on arrive dans cette petite bourgade industrielle à 20 kilomètres au sud de Modène, l’âme de Ferrari rôde immédiatement. En quittant la stradale provinziale (en provenance d’Imola) afin de pénétrer dans la commune en direction du musée, vous empruntez la Via Piero Taruffi puis la Via Tazio Nuvolari. Les rues Ascari et Bandini ne sont pas loin. Au passage, vous apercevez un immense chantier qui ne peut échapper à votre regard, c’est le futur E-Building de Ferrari, qui concentrera les productions de haute technologie, dont la future supercar électrique. Le bâtiment high-tech est encore loin d’être opérationnel, mais la structure est déjà impressionnante.
En contournant cet imposant chantier, vous apercevez brièvement un bout de la piste de Fiorano, la fameuse piste d’essais où, chaque année, des milliers de tifosis viennent asisster religieusement aux premiers tours de chaque nouvelle monoplace de la Scuderia. Les installations modernes de la Scuderia Ferrari sont juste en face, avant de filer en direction du musée, en passant devant le restaurant « Cavallino ». Bref, vous l’aurez compris, l’immersion se fait immédiatement, que ce soit visuellement ou par la toponymie. Au détour de certaines ruelles, on remarque aussi quelques traces d’un lointain passé, celui qui lia Ferrari à Alfa Romeo, avant la guerre.
Deux musées, deux villes
Nous voici arrivés devant le musée. Un parking bien pratique se trouve juste devant, mais payant. Ce n’est qu’un euro de l’heure, et pas d’exception pour Pâques. De toute façon, comme on le dit plus loin, pas besoin de la journée pour visiter le musée, ce n’est pas le Louvre hein ! Une monoplace F2001 trône sur la devanture, prise dans une sorte de structure cage grillagée. Tout autour du site, on peut apercevoir dans les rues de nombreuses entreprises « test drive » qui proposent évidemment de prendre le volant d’un bolide du cheval cabré. L’entrée n’est pas donnée, 27 euros, mais un pass permet de cumuler avec la visite du musée Enzo Ferrari, situé à Modène, et de profiter d’un tarif préférentiel. Pour compléter les plaisirs, le musée abrite un espace de simulateurs, une boutique pas donné et un café.
Pas si grand que ça
Autant le dire immédiatement, le musée n’est pas très grand et se visite, en traînant bien, en moins d’1 heure 30. La collection peut décevoir par certains aspects, mais n’oublions pas que les Ferrari peuplent de nombreux musées de par le monde, sans oublier les collections privées. La visite débute par une présentation du site de Maranello et de son historique, via des panneaux photographiques illustrés mais aussi un écran interactif qui détaille toutes les installations Ferrari, sans oublier un bureau et quelques effets personnels du « Commendatore ». La première salle expose une coque nue de Ferrari 812 Superfast, et un modèle fini juste à côté.
Le musée continent quelques incontournables, comme une F40, une 308, une Daytona, une très récente SF90 Stradale et quelques modèles encore plus anciens, dont une exceptionnelle 315S (seulement trois exemplaires construits) qui a remporté les fameuses Mille Miglia 1957, l’ultime édition marquée par l’accident dramatique d’Alfonso De Portago.
La part belle à Tailor Made / projets spéciaux.
En effet, la personnalisation est puissamment mise en exergue via une grande salle qui présente les différentes gammes de finitions (Classica, Inedita, Corsa). Plusieurs vitrines et niches permettent de découvrir les possibilités d’habillage intérieur, la palette de teintes de carrosseries, le large choix de jantes ainsi que les décorations spéciales (numéros de course, liserés) que chaque propriétaire peut ajouter à sa guise. Le musée n’est donc pas une simple évocation d’un passé révolu, mais un démonstrateur du Ferrari d’aujourd’hui.
Les projets spéciaux sont des modèles « one-off », uniques, conçus pour répondre aux desiderata les plus fous de clients très exigeants. Le musée expose ainsi la SP-8 Spider de 2023, basée sur une F8 Tributo Spider, ainsi que la P80/C, dérivée de la 488 GT3 et réservée à un usage piste exclusivement. La Monza SP1/SP2, de la gamme Icona, est aussi de la partie.
La F1 en clou du spectacle
La salle des victoires expose dans un manège spectaculaire plusieurs monoplaces de la Scuderia, mais aussi, en hauteur, le long d’un promontoire, des centaines de trophées, le tout accompagné d’une mise en scène audiovisuelle. Un panneau rappelle fièrement que Ferrari a accumulé plus de 5000 victoires toutes compétitions confondues, mais le musée met clairement à l’honneur la Formule 1. Le musée Ferrari n’abrite aucun prototype type 512/P3/P4 ni la récente 499P. Dommage, mais peut-être bientôt avec une extension ?
Une vitrine expose les casques de tous les champions du monde Ferrari, depuis Alberto Ascari jusqu’à Kimi Raikkonen (ça commence à dater). Au centre, plusieurs moteurs, surtout des V10 et V8, sont disposés. Le manège circulaire met côte à côte un assortiment de monoplaces, plus ou moins marquantes. Les Ferrari championnes de l’ère Schumacher sont presque toutes là (F2000, F2001, F2002, F2004), accmpagnées de la 156/85 ex-Alboreto, de la F2008 et de la SF-1000 avec sa teinte bordeaux foncée unique, qui avait été utilisée lors du grand prix du Mugello 2020 pour fêter les 1000 GP de la Scuderia. Pas la plus réussie, sportivement )
Faute de temps, nous n’avons pas tout fait, car Ferrari propose aussi la visite de son usine (sans pouvoir faire de photos) et du circuit de Fiorano. L’occasion d’y retourner donc !