Essai Škoda Kodiaq RS de 265 ch

Vous êtes à la recherche d’un grand SUV familial, puissant, 7 places et affichant un tarif qui ne crève pas le plafond ? Nous avons peut-être un candidat qui pourrait bien cocher toutes ces cases : le Skoda Kodiaq RS. Mérite-t-il pour autant le détour ? Nous avons affronté les redoutables virages des routes de Corse pour trouver quelques éléments de réponse.

Une touche RS discrète

Le Skoda Kodiaq RS s’apparente, d’une certaine façon, à une force tranquille. Ses roues énormes ne sont pas là pour écraser tout ce qui se présente devant lui : ce n’est pas son genre. Si vous pensez qu’il cherche à se faire remarquer avec une calandre massive rivalisant avec les étoiles dans le ciel la nuit… encore raté ! Des ailes surgonflées et des sorties d’échappement à faire pâlir d’envie le premier venu à un rassemblement sur le parking du supermarché un dimanche ? Pas vraiment son style.

Contre toute attente, ce qui le range dans la catégorie des voitures un peu spéciales, c’est du côté de sa sonorité qu’il faut chercher. Il émet un petit ronflement au ralenti qui trahit son caractère un peu plus encanaillé que celui d’un Kodiaq classique. Maintenant, entendons-nous bien : il a tout de même ses jantes de 20 pouces conçues pour lui, un diffuseur spécifique et d’autres petites attentions qui le distinguent. Et, pour notre part, on adore son coloris, qui lui confère un petit côté militaire lui allant plutôt bien.

7 places et du coffre

À l’intérieur, on retrouve cette ambiance propre à Skoda, qui rappelle celle du groupe Volkswagen, mais avec une touche premium que l’on perçoit étrangement mieux ici que sur les modèles au badge VW. Cela passe par de très jolis sièges avant façon semi-baquets, des écrans bien présents, mais laissant encore de la place, sur la planche de bord, à quelques matériaux valorisants. D’une certaine façon, avec ses trois molettes physiques personnalisables, ses aérateurs placés là où on s’attend à les trouver, ce Kodiaq conserve un certain classicisme.

Outre ses équipements dernier cri, il offre beaucoup de place. Tout d’abord, il peut accueillir deux sièges supplémentaires au troisième rang, faisant de lui un véritable véhicule 7 places. Lorsque ceux-ci sont dissimulés dans le plancher, non seulement les passagers bénéficient d’un espace quasi infini pour les jambes, mais le coffre, lui, dévoile plus de 840 litres de capacité (340 avec les assises supplémentaires déployées). Vous pouvez chercher, mais un tel volume dans cette catégorie n’est pas simple à trouver, encore moins associé à une telle puissance.

Raisonnablement puissant

Skoda ne le répétera sans doute jamais assez, mais le badge RS ne signifie pas que l’on se retrouve au volant d’un véhicule à la sportivité radicale ou doté d’une avalanche de chevaux sous le capot. Pourtant, comme évoqué plus haut, la sonorité à l’échappement pourrait laisser imaginer le contraire. La cavalerie de 256 ch est délivrée par un quatre-cylindres turbo de 2,0 litres. Le couple maximal de 400 Nm suffit très largement à se sortir de n’importe quelle situation sur la route. Reprendre, démarrer promptement, dépasser : rien ne l’effraie.

Bien sûr, il faut passer outre le manque de sportivité « sonore » naturelle. Il n’y a plus beaucoup d’acteurs aujourd’hui à oser les grosses motorisations sur ces segments. Inutile de relancer le débat… Il n’empêche que ce Kodiaq encanaillé abat le 0 à 100 km/h en 6,4 s. Sa facilité de conduite pousse un peu au crime. La boîte automatique DSG à sept rapports rend la vie facile, et il suffit de tirer une palette pour reprendre la main sur les lois de passage. Il surprend un peu moins lorsqu’on observe la consommation, dont le plancher semble se situer entre 8 et 9 litres. Les 15 litres sont atteints ici et là si l’on veut punir ses passagers lors d’une montée de col.

Des routes corses exigeantes

Quand le terrain de jeu se compose de petites routes comme en Corse, notre puissant grand SUV a un peu de mal à se faire une place. Il faut faire attention à l’endroit où l’on pose ses roues pour éviter des bas-côtés souvent hostiles. Il n’empêche qu’il s’en tire plutôt bien grâce à sa transmission intégrale et à son différentiel électronique, qui gèrent la répartition entre l’avant et l’arrière pour ne jamais perdre en motricité. Sans que l’on ressente vraiment leur intervention, les puces électroniques font leur travail pour garder ce lourd bébé sur la route, tout en rassurant son conducteur.

La sophistication va même assez loin côté châssis, avec l’amortissement piloté DCC et ses 15 niveaux de réglage. On vous épargne le jargon sur les suspensions à double valve, etc. Retenons simplement que, suivant l’humeur, la personne au volant peut disposer d’une voiture plus ou moins ferme, voire assez douce si elle préfère maximiser le confort. Cela flatte l’ingénieur de mise au point que nous ne sommes pas, mais la plupart du temps, on se contente très bien des modes Sport, Normal et Confort. Sa direction, plutôt consistante, renforce le sentiment de bien maîtriser ce Kodiaq aux dimensions pas toujours adaptées aux routes corses. On apprécie son côté polyvalent : confortable sur les voies rapides et suffisamment agile pour ne pas devenir ennuyeux lorsque le rythme s’accélère sur les petites routes.

Attention au malus

Arrive alors le moment où l’on se demande s’il vaut le coup et le coût. Si vous décidiez de l’acquérir autrement que par une formule de financement type leasing, il faudrait débourser au moins 61 000 €. Et si vous n’êtes pas éligible à l’allègement du malus selon la composition de votre famille, il vous en coûtera au moins autant en taxes, à cause de rejets de 190 g de CO₂ par kilomètre. En même temps, on ne voit pas qui serait intéressé par un véhicule aussi grand s’il n’en a pas un usage familial. Sur le papier, il paraît tout de même cher face à ses concurrents généralistes, mais ceux-ci ne soutiennent pas la comparaison sur le plan de la puissance.

(3 commentaires)

  1. Un SUV de plus avec un prix de départ élevé et un malus formidable mais qui n’est pas électrifié. C’est mal.
    Je pense que nous en verront quelques uns en France en véhicule de société et 1 autre chez le concessionnaire.

  2. Objectivement, la motorisation est totalement inadaptée. 265 cv ce n’est pas vraiment le Pérou. Par comparaison le Mini Clubman pointe à 313 cv : c’est un gouffre qui les sépare. Vous aurez donc un véhicule puissant certes mais pas vraiment sportif. Ensuite, côté consommation, inutile de tabler sur moins de 12l aux cent en moyenne, et en ayant le pied TRES léger.
    Et fiscalement… c’est l’hallali total.
    Bref, on se tournera vers le diesel, plus rond, plus sobre, moins malussé ou le PHEV. Ca doit bien exister dans le catalogue Skoda.

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